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S’exprimant à Rabat le mardi 9 juillet, lors d’un forum sur les droits des femmes au Maroc, Bassima Hakkaoui, ministre marocaine de la Famille, de la Solidarité, de l’Égalité et du Développement social, a longuement évoqué les principales causes des violences domestiques au Maroc.
Hakkaoui a souligné que le patriarcat est profondément enraciné dans le pays, affirmant que les contraintes sociales empêchent la plupart des victimes de la violence sexiste de parler de leurs expériences qui sont parfois extrêmement traumatisantes.
Concrètement, 93,4 % des victimes de violences sexuelles n’ont pas signalé leur détresse aux autorités, selon l’étude.
L’étude, parrainée par le gouvernement et menée entre janvier et mars de cette année, a révélé que la violence domestique et les agressions sexistes persistent dans le tissu social du Maroc. Le ministre a qualifié la violence sexiste de « réalité dominante » au Maroc, indiquant que la moyenne nationale de la violence contre les femmes était de 54,4 % au moment de l’enquête.
Étonnamment, les résultats de l’enquête ont peut-être établi que la violence familiale est plus répandue en milieu urbain, 55,8 % des femmes affirment l’avoir subie — entre janvier et mars — d’une manière ou d’une autre. Ce chiffre était légèrement inférieur, soit 51,6 % pour les femmes vivant dans les zones rurales et éloignées.
Comme on pouvait s’y attendre, l’enquête a révélé que les femmes âgées entre 25 et 29 ans sont les principales victimes de cette sombre pratique. 59,8 % d’elles auraient été victimes de violence sexiste au cours des douze derniers mois.
Mais malgré ces chiffres alarmants, la triste réalité de la violence domestique est particulièrement préoccupante — et difficile à aborder — parce que la majorité des femmes ne la dénoncent pas.
Se soumettant aux stéréotypes patriarcaux des « femmes courageuses » dont la bravoure réside fondamentalement dans le « support des conséquences », aussi horribles soient-elles, du mariage ou de la maternité, seulement 6 % des victimes ont porté plainte auprès des autorités compétentes.
La différence entre le nombre ahurissant des cas de violence et le nombre insignifiant d’incidents signalés peut également s’expliquer par le fait que la société croit généralement que « le linge sale » des familles ne doit pas être dévoilé en public.
Hakkaoui a exprimé son regret de voir si peu de femmes s’adresser aux autorités pour dénoncer leur souffrance que leur partenaire leur a fait subir au sein de leur foyer. Elle a souligné que la législation en vigueur pour protéger les femmes ne sera pas d’une grande utilité si les femmes ne prennent pas sur elles de témoigner de leurs expériences.
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