Triste destin pour le petit Rayan dont l’histoire a tenu en haleine le monde entier pendant cinq jours. Malgré les efforts continus des secouristes, Rayan n’a pas survécu à ses blessures. Ses obsèques auront lieu ce lundi au douar Ighran dans la province de Chefchaouen, près du domicile de ses parents.
L’histoire de Rayan a ému les Marocains, mais a également dépassé les frontières. Que ce soit en Algérie, en Tunisie, en Égypte, en France ou en Angleterre, les témoignages se multipliaient et l’émotion était palpable. Une minute de silence a été observée avant la finale de la Coupe d’Afrique des Nations (CAN), tenue ce dimanche à Yaoundé (Cameroun). Plusieurs messages de soutien ont également été émis par des chanteurs et des politiciens.
«Ce soir, je veux dire à la famille du petit Rayan et au peuple marocain que nous partageons leur peine», a écrit Emmanuel Macron sur son compte Facebook. Même réaction du côté de Naftali Benett, chef de l’exécutif israélien, qui a présenté ses condoléances au peuple marocain et au roi Mohammed VI. «En mon nom et au nom du gouvernement et du peuple d’Israël, j’adresse nos sincères condoléances à la famille et aux proches de feu l’enfant Rayan, au peuple marocain frère et à Sa Majesté le Roi Mohammed VI», a écrit Naftali Benett.
Lire aussi :Le petit Rayan n’a pas survécu
Au Vatican, le pape François a évoqué la mort de Rayan exprimant sa solidarité avec la famille et les Marocains. «Tout le peuple marocain était là pour sauver un seul enfant. Ils ont fait tout leur possible, mais malheureusement ce petit bonhomme n’a pas survécu (…) Ces photos d’un peuple qui était là, qui attendait de sauver cet enfant. Merci, merci… Je remercie ce peuple», a déclaré ce dimanche le pape François depuis le Vatican.
La période de l’évacuation de Rayan a été marquée par des images très fortes. Parmi elles, celle de Ali Sahraoui, cet homme de plus de 50 ans qui a creusé la terre avec ses mains durant de très longues heures lors des derniers mètres le séparant de Rayan,ou encore celle des femmes qui malgré la pauvreté et la précarité dans laquelle elles vivent ont fait preuve de beaucoup de générosité en préparant à manger bénévolement à toutes les équipes de secours et aux visiteurs.
Prise de conscience
Si la mort de Rayan a apporté un certain ressenti de fraternité et de solidarité, il n’en est pas moins vrai que cet événement remet sur le devant de la scène plusieurs problématiques, à commencer par la question de la sécurisation des puits. Le cas de Rayanéquivaut à l’arbre qui cache la forêt. Ce type d’accidents est monnaie courante au Maroc, précisément dans le monde rural. Hélas, Rayann’est pas la première victime de ce genre d’accident(en espérant qu’il soit le dernier). Si la responsabilité du père n’est pas à négliger, les pouvoirs publics sont tout aussi responsables.
Lire aussi :Sauvetage du petit Ryan : le récit d’une opération très délicate
Plusieurs interrogations persistent à ce jour : comment se fait-il qu’un puits de 32 mètres de profondeur ne soit pas sécurisé ? N’y a-t-il pas de plans pour réglementer cela ? Ne serait-il pas plus judicieux d’imposer des mesures de sécurité à tout propriétaire de puits sous peine de sanctions en cas de non-respect des instructions ? Comment sont accordées les autorisations de réalisation de ces puits et sous quelles conditions ?
Selon le quotidien Assabah, le décès de Rayan pourrait faire tomber plusieurs têtes, à commencer par l’ancien gouverneur de la province de Chefchaouen, qui selon la même source, serait responsable de la prolifération d’un nombre important de puits pour des travaux illégaux (culture du kif). Les rapports remontés au ministère de l’Intérieur seraient donc faux et ne refléteraient pas la réalité des choses sur le terrain. Une enquête a été ouverte pour éclaircir ces faits.
Autre problème, celui de l’insouciance et de l’irresponsabilité de certains propriétaires de puits. Dans le monde rural, les puits sont fréquemment creusés, mais une fois qu’il n’y a plus d’eau dedans, une bonne partie est délaissée et abandonnée, laissant place au risque de voir des enfants ou des animaux y échouer.
Des dérives désolantes
Hormis le plan sécuritaire, plusieurs dérives ont été enregistrées sur le plan médiatique et sur les réseaux sociaux. Attirées par la soif du clic et du buzz, certaines personnes étaient prêtes à tout pour surfer sur cette vague, quitte à diffuser de fausses informations. La déontologie journalistique n’a pas été respectée. Des témoignages d’enfants sans consentement de leurs parents ont été diffusés. Des actes qui ont fait d’ailleurs réagir le Syndicat national de la presse marocaine (SNPM). Dans un communiqué publié vendredi dernier, cette institution a noté que «certaines couvertures médiatiques portent un coup à l’éthique et la déontologie du journalisme», ajoutant que ces personnes «manquent de compassion et diffusent des informations peu fiables».
L’absurdité de certains ne s’est pas arrêtée là. Sur les réseaux sociaux, des personnes ont profité de la tragédie pour promouvoir leur action marketing. On a vu une vente de vêtements à l’effigie du petit Rayan. Tout ce qu’il y a de plus indigne. D’autres ont usurpé l’identité du père de Rayan pour appeler à une récolte de dons. Ces derniers ont profité de la confiance excessive et de la naïveté d’une partie des internautes pour en tirer bénéfice. Des actes qui ne sont pas passés inaperçus, la gendarmerie royale a d’ailleurs ouvert une enquête à ce sujet pour identifier les responsables.
Une chose est sûre, Rayan a donné à la société marocaine la plus belle démonstration de ses contrastes. Il a également livré avec sa mort une véritable leçon humaine. Il ne reste plus qu’à espérer qu’elle soit retenue.
DGSN 2024 : sécurité renforcée et révolution numérique
Société - L’année 2024 a marqué un tournant significatif pour la DGSN, avec des réalisations notables dans les domaines de la sécurité, des services publics et de la transformation numérique.
Ilyasse Rhamir - 25 décembre 2024Chambre des représentants : adoption à la majorité du projet de loi sur la grève
Société - La Chambre des représentants a adopté, à la majorité, le projet de loi organique définissant les modalités du droit de grève.
Rédaction LeBrief - 25 décembre 2024Voyageurs, vous passerez moins de temps à l’aéroport
Société - Le développement des infrastructures permettra de réduire le temps à l'aéroport à moins de 25 minutes.
Rédaction LeBrief - 24 décembre 2024Sous la présidence de la princesse Lalla Meryem, plus de 1.500 actes dentaires réalisés pour des enfants
Société -1.500 actes dentaires pour les élèves du Groupe scolaire Melloussa, situé dans la province de Fahs-Anjra.
Rédaction LeBrief - 24 décembre 2024DGSN : 2024, une année de transformation pour la sécurité nationale
Société - L’année 2024 a été marquée par des avancées majeures dans le domaine de la sécurité au Maroc, grâce aux efforts de la DGSN.
Ilyasse Rhamir - 24 décembre 2024Révision du Code de la famille : vers plus d’égalité et de protection
Société - Sous l’impulsion du roi Mohammed VI, le Code de la famille marocain s’apprête à subir une révision historique.
Ilyasse Rhamir - 24 décembre 2024Divorces : plus de 24.000 cas en 2023
Société - Le Maroc a enregistré en 2023 un total de 24.162 divorces par consentement mutuel, contre seulement 341 divorces révocables, sur 249.089 actes de mariage répertoriés durant l’année.
Ilyasse Rhamir - 24 décembre 2024Rougeole : le Maroc face à la résurgence de la maladie
Société - Le Maroc connait l’apparition de plusieurs foyers de cas de rougeole, notamment dans les régions Beni Mellal, Souss Massa et Tanger.
Mouna Aghlal - 24 décembre 2024Les funérailles de Chama Zaz
Khansaa Bahra - 1 octobre 2020Héritage, la succession qui déchire
Société - L'heure n'est pas aux comptes, et pourtant les familles se divisent pour l'indivisible. Immersion dans un héritage déchirant.
Sabrina El Faiz - 9 novembre 2024Notes de route du Sahara
Société - Très impressionnante, l'histoire de sa vie fait d'elle un personnage romanesque. A son premier voyage dans le Sahara, Isabelle Eberhardt, reporter, voyageuse et aventurière, tombe amoureuse de cette terre et de ses gens.
Rédaction LeBrief - 4 avril 2024L’INDH : 18 ans après, quel bilan ?
Société - Lancé en 2005 par le roi Mohammed VI, l’Initiative nationale pour le développement humain souffle aujourd’hui ses 18 bougies.
Hajar Toufik - 18 mai 2023Busway de Casablanca : c’est parti !
Rédaction LeBrief - 1 mars 2024Nouvelles du Maroc
Société - À l'extrême ouest du Maghreb, tête de pont vers les Amériques, point de passage vers l'Europe par le détroit de Gibraltar, le Maroc est un carrefour d'influences unique au monde où se mélangent modernité et traditions.
Rédaction LeBrief - 1 avril 2024Le racisme expliqué à ma fille
Société - Un enfant est curieux. Il pose beaucoup de questions et il attend des réponses précises et convaincantes. C’est en m’accompagnant à une manifestation contre un projet de loi sur l’immigration que ma fille m’a interrogé sur le racisme.
Rédaction LeBrief - 22 mars 2024Bidonvilles, pourquoi y en a-t-il encore ?
Dossier - Ces habitats se concentrent dans les périphéries ou au sein de bidonvilles, où les efforts de résorption peinent à suivre.
Sabrina El Faiz - 30 novembre 2024