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Région MEA : le Maroc a enregistré la plus forte hausse de cancers diagnostiqués entre 2000 et 2016

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Le Maroc a enregistré la plus forte augmentation de cancers diagnostiqués entre 2000 et 2016 dans la région du Moyen-Orient et d’Afrique (MEA), en raison d’une stratégie de diagnostic améliorée, selon un rapport de l’Institut suédois de l’économie de la santé (IHE) et Pharmaceutical Research and Manufacturers of America (PhRMA MEA).

Publié vendredi à l’occasion de la Journée mondiale contre le cancer, le rapport explore les soins contre le cancer dans neuf pays de la région MEA à savoir l’Algérie, l’Égypte, la Jordanie, le Koweït, le Liban, le Maroc, l’Arabie saoudite, l’Afrique du Sud et les Émirats arabes unis (EAU), indique un communiqué conjoint de l’IHE et PhRMA MEA.

Parmi les principales conclusions de l’étude, l’augmentation de la part du cancer de 5% à 9% au Maroc, qui a propulsé la maladie de la septième place dans le pays en 2000 à la quatrième place en 2016, telle que mesurée par les DALY (disability-adjusted life year), un outil de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) et de la Banque mondiale qui mesure globalement le fardeau de la maladie.

Les auteurs soulignent que cette augmentation est due à une capacité de dépistage et de diagnostic «considérablement améliorée», grâce au Plan national de prévention et de contrôle du cancer lancé en 2010.

Cas de cancer : une tendance à la hausse

Le rapport estime en outre que les cas de cancer dans la région pourraient presque doubler entre 2020 et 2040 si des mesures immédiates ne sont pas prises pour faire face à la tendance à la hausse, souligne le communiqué. Ainsi, le rapport révèle que les cas de cancer nouvellement diagnostiqués pourraient passer de 410.000 en 2020 à 720.000 d’ici 2040, avec une croissance démographique, une société vieillissante et des changements de mode de vie qui contribuent tous à l’augmentation plus rapide de la maladie dans les pays du MEA que partout ailleurs dans le monde.

Bien que le rapport indique que les patients atteints de cancer sont plus jeunes dans la région, il indique également que la population jeune de la région pourrait être un “avantage” dans les tentatives de lutte contre la maladie. Le rapport suggère qu’exploiter le potentiel inhérent à une population plus jeune est la clé pour réduire le fardeau du cancer sur les individus, les familles et les communautés, ainsi que pour minimiser son fardeau financier sur les économies nationales.

L’impact sur l’économie

L’économiste de la santé à l’IHE, Thomas Hofmarcher a affirmé que le nombre de cas de cancer nouvellement diagnostiqués a augmenté dans tous les pays du MEA, en partie en raison des changements démographiques et des tendances défavorables des principaux facteurs de risque, tels que le tabagisme et l’obésité. Cela signifie que le cancer est en passe de devenir la deuxième cause de mortalité dans ces pays.

Le cancer était la troisième cause de décès dans les neuf pays de l’étude en 2000 et était devenu la deuxième cause de décès derrière les maladies cardiovasculaires dans six des neuf pays en 2016, a-t-il ajouté.

Des inégalités dans l’accès au traitement

Autre conclusion importante du rapport : l’iniquité des soins contre le cancer dans la région MEA,l’investissement plus élevé dans les soins de santé par habitant étant un déterminant des taux de survie. «Nous pensons que les pays doivent investir davantage dans leurs soins contre le cancer, car cela s’avérera finalement rentable d’un point de vue économique, sans parler de la réduction du fardeau de la maladie pour les patients atteints de cancer et leurs familles», indique l’étude.

Le co-producteur de cette dernière, PhRMA, a attiré l’attention sur les disparités en matière de revenus, d’éducation et d’accès au traitement en tant que principaux déterminants des taux de survie, soulignant également que la discrimination fondée sur l’origine ethnique, le sexe, l’âge, le handicap et le mode de vie avait un impact actif sur la fourniture de soins contre le cancer de haute qualité.

Les décès prématurés, les congés de maladie et la retraite forcée des patients atteints de cancer, qui seraient autrement des contributeurs économiques productifs, représentent une perte importante pour un pays, tout comme le retrait des soignants informels de la population active qui sont obligés de rester à la maison et de s’occuper des membres de leur famille atteints de cancer, a-t-il noté.

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