Vexés de ne pas pouvoir profiter de toutes les mesures du plan d’urgence, les transporteurs touristiques font entendre leur voix. Ces derniers ont organisé ce mardi un mouvement de protestation dans quatre villes du Royaume : Casablanca, Marrakech, Oujda et Fès. Des mouvements qui comptent se poursuivre tant qu’il n’y aura pas de retour positif de la part du gouvernement. Les transports touristiques dénoncent le fait que le ministère du Tourisme, de l’Artisanat et de l’Économie sociale et solidaire ne les a pas inclus dans certaines mesures du plan d’urgence, à savoir les exemptions fiscales et l’appui financier d’un milliard de DH (MMDH), accordés exclusivement aux hôteliers.
Contacté par LeBrief, Hassan Moussaoui, vice-président de l’Association génération Sud pour le transport touristique (AGSTT), souligne que la réouverture des frontières est la seule mesure qui a été réalisée parmi toutes les recommandations faites par les transporteurs touristiques. «Nous avons vraiment souffert et nous continuons de souffrir. Le secteur du tourisme a été le plus touché par les répercussions de la pandémie de la Covid-19», souligne-t-il.
Le mois dernier, la Fédération nationale du transport touristique du Maroc (FNTTM) avait envoyé une lettre au chef du gouvernementdans laquelle elle accuse le Groupement professionnel des banques du Maroc (GPBM) et l’Association professionnelle des sociétés de financement (APSF) d’être à l’origine de leurs maux. La FNTTM accuse ces derniers de ne pas avoir honoré leurs engagements du contrat-programme 2020-2022.
Les recommandations de la FNTTM
La FNTTM a établi dix principales recommandations pour sauver l’activité : la première étant de consentir un appui financier direct au secteur pour lui permettre de reprendre son activité, d’autant que l’immobilisation des véhicules pendant une longue période nécessite d’importantes dépenses en maintenance.
La seconde recommandation consiste à reporter les échéances de crédit jusqu’à fin 2022 avec exonération des intérêts intercalaires sur la période du report, restituer les véhicules saisis à leur propriétaire et suspendre toutes les poursuites judiciaires liées au défaut de paiement survenu durant la crise. Il s’agit aussi d’émettre une décision officielle et contraignante, par le biais d’une loi ou d’un décret publié au Bulletinofficiel, qui précise la durée, le début et la fin du report, les conditions pour en bénéficier et la procédure légale à suivre. Une décisionqui précise également que les entreprises n’auront pas à payer des intérêts supplémentaires. Le butest d’en faire un argument légal et contraignant pour les sociétés de financement et les banques.
La quatrième recommandation consiste à exonérer les véhicules de la taxe professionnelle pour cause d’inactivité, mais aussi de la taxe à l’essieu pour non-utilisation de la route durant les années 2020 et 2021. La fédération appelle également à émettre une décision exceptionnelle urgente portant exonération des véhicules de transport touristique de la taxe à l’essieu pour l’année 2022, ainsi que pour les deux années précédentes pour les transporteurs qui ne se sont pas acquittés de cette taxe.
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La sixième recommandation consiste à réviser à la baisse des tarifs d’assurances relatifs au secteur du transport touristique et affranchir du monopole le marché de l’assurance des véhicules de transport touristique.
La septième recommandation consiste à réactiver la commission quadripartite composée des ministères du Transport et de la logistique, du Tourisme, et de l’Intérieur et des représentants des professionnels du secteur. Il s’agit aussi d’établir un cahier de charges pour les acteurs du secteur souhaitant se tourner vers le marché domestique, et l’accompagner avec des plans marketing et des campagnes de communication.
Enfin, la FNTTM appelle à restituer le véhicule saisi par la société « Salafin » pour défaut de paiement, sachant qu’il n’a pas été mis en circulation comme le confirme son compteur et prolonger l’octroi des indemnités forfaitaires au profit des salariés jusqu’à la reprise de l’activité.
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