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Le Haut-Commissariat au plan (HCP)vient de publier une nouvelle note surl’intégration des Technologies de l’information et de la communication (TIC) dans lesentreprises marocaines. Cette note se base sur les résultats de deux enquêtes réalisées par le HCP. La première a été menée en 2019 auprès de 2.101 entreprises qui exercent dans l’industrie, la construction, le commerce et les services marchands non financiers. Elle avait pour objectif d’appréhender les activités des entreprises et le contexte économique et social dans lequel elles opèrent, tout en évaluant leurs perceptions sur l’utilisation des nouvelles technologies. La deuxième enquête, réalisée en décembre 2020,a quant à elle concerné 3.600 entreprises et visait à mesurer les effets de la crise sanitairesur leurs activités et à accueillir leurs appréciations sur les perspectives d’évolution en 2021.
Il ressort de cette note qu’en 2019l’accèsà internet dans les entreprises a atteint 81%, en moyenne, pour les Très petites entreprises (TPE), 97,9% pour les Petites et moyennes entreprises (PME) et 99,5% pour les Grandes entreprises (GE). La connexion internet sert principalement à assurer les échanges des e-mails opérés par 92% des entreprises. Cependant, les autres usages sont encore moins généralisés, notamment l’accès et la modification des documents qui ne sont pas exploités par 38% des entreprises et l’utilisation des logiciels professionnels spécialisés qui se limite à 59% d’entre elles.
Un nombre très faible de créations de pages web
Selon le HCP, près de sept entreprises sur dix n’ont pas créé une page web en 2019. «La part des entreprises qui disposaient de leur propre site web n’a pas dépassé 31% en 2019, contre 49% en Turquie, 70% en France et 89% en Allemagne», déplore la note. Cette dernière souligne que ce retard de numérisation est encore plus flagrant dans les PME et TPE, qui représentent 93% de l’ensemble des entreprises au Maroc,précisant que plus de trois Très petites, petites et moyennes entreprises (TPME) sur cinq ne disposent ni d’un site web ni d’une page sur les réseaux sociaux.
La note relève que l’utilisation de site web pour le développement commercial des entreprises a été également limitée,quatre entreprises sur sept parmi les entreprises qui disposent d’une page web n’ayant pas effectué des commandes ou des paiements en ligne à partir de leur page web. De plus, rares ont été les entreprises à produire un contenu descriptif dans leur site web, spécifique à leurs clients réguliers, ou à leurs besoins en emplois. La confection du site web se limiteprincipalement à la description de leur activité, notamment dansl’industrie, où 78% des entreprises l’utilisent pour décrire leurs biens et services commercialisés ou pour lister les prix.
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Pénurie de compétences en TIC
Concernant le recrutement de compétences en TIC, le HCP indique quesix entreprises sur sept n’ont pas embauché des profils compétents en la matière. «Les entreprises se sont faiblement dotées de spécialistes en TIC à la veille de la crise Covid-19. Durant la période 2016-2018, 86% des entreprises n’ont pas recruté des spécialistes en TIC», note-t-il. Pour les 14% des entreprises qui ont déclaré des difficultés de recrutement, les principales contraintes à l’embauche en la matièreconcernent l’instabilité de ces profils dans le poste et le manque de certaines qualifications. Elles étaient peu nombreuses à compter sur leurs propres employés pour développer, adapter ou prendre en charge des solutions informatiques face aux répercussions de la crise sanitaire.
Une intégration des TIC au niveau sectoriel
La note du HCP évoque une intégration « très » hétérogène des TIC au niveau sectoriel. Elle souligne qu’afin de déterminer les avancées en termes d’intégration des TIC au niveau sectoriel, «nous avons retenu les réponses des entreprises qui correspondaient à huit variables : utilisation des logiciels de gestion financière ou de comptabilité, des logiciels de gestion des relations avec la clientèle (GRC), des logiciels de la bureautique, hébergement de la base de données de l’entreprise, stockage des fichiers à travers des services informatiques externes, création de la page web, utilisation de la page web dans le marketing et la publicité et recrutements en matière TIC». Après analyse, les informations apportées par ces variables ont été résumées en composantes principales et classées par référence à la moyenne pour huit branches d’activité, notammentl’agroalimentaire, le textile et cuir, les industries chimiques, les industries mécaniques et métalliques, les industries électriques et électroniques, la construction, le commerce et les services non financiers.
Il ressort des résultats de cette classificationque seules trois branches d’activités dépassent la moyenne en 2019 en termes d’utilisation des nouvelles technologies. «La performance des entreprises des industries électriques et électroniques a été évidente, avec un indice en hausse de 27 points par rapport à la moyenne nationale (normalisée hors services financiers à 100). Les industries chimiques et agroalimentaires dépassaient la moyenne de 2,7 et 1,5 point respectivement». Les autres branches,dominées par des PME et des TPE, ont pour leur par accusé un retard important d’utilisation des TIC, notamment au niveau de la construction, en dessous de plus de 7 points par rapport à la moyenne.
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Une digitalisation limitée dans les projets d’investissements industriels
Autre point analysé par le HCP : la digitalisation du process des entreprises. D’après la note, l’usage des TIC s’est intensifié depuis le début de la crise de la Covid-19 en 2020. En effet,les administrations publiques ont été obligées de recourir à des plateformes numériques imposant ainsi aux usagers de leurs prestations de s’adapter à la digitalisation de leur process. Pour les entreprises privées, les motivations d’investissement en TIC en période de post-crise et les stratégies de transformation numériques sont encore très différentiées suivant les branches d’activité. Le HCP précise en ce sens qu’au niveau des branches industrielles, les entreprises ont prévu de conserver leurs politiques d’investissement axées sur l’équipement en machines en 2021. Ils justifient leur choix par leur volonté de maintenir ou de consolider leurs capacités productives, et ce, grâce à l’acquisition de matériel et d’autres biens d’équipement pour absorber 47% de leur budget d’investissement en 2021.
En outre, la note indique que les anticipations des entreprises industrielles pour les investissements destinés à la modernisation du matériel informatique et à la digitalisation des services internes ou externes ne dépassaient pas 3% et 4% respectivement, en moyenne, du total d’investissement prévu en 2021. «Seules les industries électriques et électroniques, plus engagées dans le processus d’intégration des TIC avant l’enclenchement de la crise Covid-19, prévoyaient de renforcer leur développement numérique, anticipant d’y consacrer 21% en moyenne en 2021», souligne le HCP. Les opérateurs industriels ne prévoient pas aussi un changement majeur de l’organisation du travail au sein de leurs entreprises : la part prévue de la transition vers les nouveaux modes de travail (à distance ou par alternance) dans l’investissement total prévu en 2021 s’est limitée à 5%.
Orientation plus favorable vers la numérisation pour les services
Leur secteur étant très affecté par les répercussions de la crise de la Covid-19, les entreprises qui opèrent dans les services hors transport et entreposageont prévu d’augmenter les parts d’investissement destinées à l’innovation et à la transformation numérique. Cette hausse est censéeatteindre 40%, en moyenne, en 2021. La part prévue pour le changement de l’organisation du travail a été significative, atteignant28% pour les entreprisesdeservices immobiliers.
Enfin, s’agissant des anticipations d’investissement relatives en2021, les réalisations ont été instables suivant les fluctuations qui avaient marqué les activités sectorielles. Un contraste qui a été le plus apparent au niveau des secteurs de services, à savoir les activités d’hébergement et de restauration, les services financiers et de la télécommunication, qui avaient priorisé un développement de leur numérisation en 2021, mais quiont été confrontées à une poursuite de la baisse de leurs valeurs ajoutées amorcée en 2020. Les entreprises industrielles auraient en revanche retrouvé en 2021 leur niveau d’avant crise, et leur situation financière se serait améliorée, notamment au niveau de certaines filières exportatrices qui ont profité d’une croissance soutenue de leur prix de vente à l’étranger.
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