Accueil / Société

Surpopulation des classes : les inquiétudes des syndicats et les solutions de Benmoussa

Temps de lecture

En ville, plus de 6,2% des classes de primaire comptent plus de 41 élèves. Dans les collèges, 10,8% des classes sont surpeuplées, alors que 12,2% de celles des lycées connaissent aussi un important encombrement. C’est Chakib Benmoussa, ministre de l’Éducation nationale, du Préscolaire et des Sports, qui a livré récemment ces données alarmantes. Des chiffres qui ont fait réagir les syndicalistes de l’enseignement. Ces derniers ont souligné que le surpeuplement des classes est en fait le résultat de plusieurs autres problèmes, à savoir l’absence de continuité des politiques publiques et le manque de volonté politique d’éradiquer ce phénomène.

Au Maroc, le problème du surpeuplement des classes scolaires persiste malgré les efforts des gouvernements successifs pour y mettre un terme. Lors de la séance des questions orales à la Chambre des représentants du 24 janvier, Chakib Benmoussa a révélé quele nombre de classes de primaire dépassant les 41 élèves est estimé à 6,2% dans le milieu urbain, contre 3,9% dans le milieu rural. Pire encore, le surpeuplement des classes au niveau du collège s’élève à 10,8%, alors qu’il atteint 12,2% au niveau du lycée.

La réalité est encore plus sombre

Pour Raki Abdelghani, secrétaire général du Syndicat national de l’enseignement, affilié à la Confédération démocratique du travail (CDT), le sureffectif des classes au Maroc empire de jour en jour, et ce, depuis déjà plusieurs années. Ce fléau est d’ailleurs l’un des principaux facteurs de la détérioration de la qualité de l’école dans le pays.

Selon le syndicaliste, la surcharge des classes est en fait estimé à plus de 40% dans les zones périphériques de certaines grandes villes. Il estime que ce «fléau est l’apanage de l’école publique marocaine». Il reconnait que les gouvernements successifs se sont mobilisés pour augmenter le nombre des enseignants et remédierà la pénurie de ressources humaines du secteur. Cependant, poursuit-il,«ces mesures restent insuffisantes pour éradiquer ce phénomène et s’aligner aux standards internationaux en nombre d’élèves par classe, qui devront normalement ne pas dépasser 24».

De son côté, Adelkarim Boulahdou, vice-secrétaire général de la Fédération nationale des fonctionnaires de l’enseignement, affiliée à l’Union nationale du travail au Maroc (UNTM), a affirmé à nos confrères de Le Matin que les efforts du ministère de tutelle pour lutter contre le surpeuplement des classes restent insuffisants. Pour lui, le département de Benmoussa doit faire preuve d’une réelle volonté politique et administrative pour mettre un terme à cette problématique, qui entrave la garantie d’un enseignement de qualité. Boulahdou ajoute que la surpopulation des classes renvoie directement à la problématique du rassemblement de niveaux multiples dans la même classe. «Un phénomène observé particulièrement dans le milieu rural et qui représente une entrave à l’apprentissage des élèves, altère leur concentration et freine la créativité de l’enseignant. Ces fléaux portent atteinte à l’image de l’école marocaine et devront disparaître dans les plus brefs délais», a-t-il martelé.

Lire aussi :Enseignement : nouveau round de dialogue entre Chakib Benmoussa et les syndicats

Les solutions de la tutelle

Pour les représentations syndicales du secteur de l’enseignement, seule «une véritable volonté politique» réussira à endiguer le phénomène de l’encombrement des classes. Aussi, il faut renforcer davantage les moyens logistiques et financiers du secteur, tout en mettant en place une stratégie claire et durable pour assurer l’éradication de ce fléau.

Chakib Benmoussa a d’ailleurs annoncé en ce sens que son département est en train d’élaborer une stratégie nationale contre le sureffectif des classes dans le Royaume. Cette stratégie comprend plusieurs mesures qui seront bientôt mises en place et qui portent sur l’affectation de 15.000 enseignants et l’élargissement de l’offre éducative en créant de nouveaux établissements scolaires pour atteindre 11.500 écoles. Enfin, selon le responsable, 170 établissements ont par ailleurs été créés annuellement, au cours des cinq dernières années, afin de réduire la pression sur les écoles.

Pour rappel, Benmoussa s’est engagé à mettre également fin au système des classes communes adopté dans le milieu rural et dont le nombre est estimé à quelques 25.000 salles.Le responsable a noté que ce fléau touche uniquement le cycle primaire et représente moins de 18% de l’ensemble des classes primaires, dont 96% rassemblent au moins deux ou trois niveaux scolaires et 4% accumulent soit trois ou quatre niveaux. Ainsi, il a assuré que son ministère multiplie les efforts pour éliminer d’abord les classes qui contiennent entre cinq et six niveaux, avant de se penchersur un projet qui vise la diminution des classes qui cumulent trois niveaux, et cegrâce àla construction de nouvelles écoles dans le milieu rural.

Lire aussi :Enseignement préscolaire : les recommandations des députés

Dernier articles
Les articles les plus lu

Mobilité urbaine intégrée : un avenir prometteur pour le Maroc

Société - Lors du Rail Industry Summit, une table ronde dédiée à la mobilité urbaine intégrée a souligné les synergies industrielles et d’ingénierie entre bus, tramway et train.

Ilyasse Rhamir - 10 décembre 2024

Barid Al-Maghrib accélère son virage écologique avec des cyclomoteurs électriques

Société - Barid Al-Maghrib poursuit sa transition écologique en renforçant sa flotte avec 190 cyclomoteurs électriques dédiés à la distribution de courrier et colis.

Rédaction LeBrief - 10 décembre 2024

Rabat accueille un atelier sur la préservation du patrimoine africain en péril

Société - L'ICESCO abrite les travaux d’un atelier international sur « le retrait des sites historiques en Afrique de la Liste du patrimoine en péril ».

Mbaye Gueye - 10 décembre 2024

Santé publique : Marrakech réunit les experts pour un avenir plus sain

Société - Le 6e Congrès National d’Hygiène et de Salubrité Publiques a ouvert ses portes à Marrakech, réunissant des experts et des professionnels de la santé publique autour du thème « Les Bureaux Communaux d’Hygiène, retour d’expérience et perspective 2030 ».

Farah Nadifi - 10 décembre 2024

CNSS : lancement du contrôle de scolarité des enfants bénéficiaires

Société - CNSS informe ses assurés du lancement de l’opération de contrôle de droit aux prestations pour l’année scolaire 2024-2025.

Rédaction LeBrief - 10 décembre 2024

Programme d’aide directe au logement : 30.848 bénéficiaires dans les différentes régions du Royaume

Société - Le programme d'aide directe au logement a contribué à l'amélioration des conditions de vie de 30.848 bénéficiaires dans les différentes régions du Royaume.

Mbaye Gueye - 10 décembre 2024

Villes sans bidonvilles : amélioration des conditions de vie de plus de 358.000 ménages ( Adib Benbrahim)

Société - Le programme villes sans bidonvilles permis d'améliorer les conditions de vie de plus de 358.000 ménages.

Mbaye Gueye - 10 décembre 2024

Critiques au parlement sur les politiques de soutien aux médias

Société - Le parlement a vivement débattu des nouvelles orientations gouvernementales concernant le soutien au secteur des médias.

Rédaction LeBrief - 10 décembre 2024
Voir plus

Travaux imprévus à Maarif, circulation paralysée, la goutte de trop

Société - Les Casablancais qui empruntent le quartier Maarif sont confrontés à un véritable casse-tête. Des travaux… Encore !

Rédaction LeBrief - 16 décembre 2024

Quand l’ultime repos devient un luxe

Société - Le business de l'ultime repos au Maroc… quelle industrie étrangement florissante que celle de la mort et l'organisation des funérailles.

Sabrina El Faiz - 26 octobre 2024

RGPH 2024 : vieillissement de la population, urbanisation et défis économiques

Société - Les résultats du dernier RGPH 2024 révèlent des changements profonds dans la structure démographique et socioéconomique du Maroc.

Ilyasse Rhamir - 17 décembre 2024

Comprendre l’affaire Hamza mon bb

L'affaire Hamza mon bb continue de faire du bruit. Nous vous apportons les faits internes à l'affaire pour démêler le vrai du faux, et plus encore.

Nora Jaafar - 12 février 2020

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée Champs requis marqués avec *

Poster commentaire