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Au Maroc, le problème du surpeuplement des classes scolaires persiste malgré les efforts des gouvernements successifs pour y mettre un terme. Lors de la séance des questions orales à la Chambre des représentants du 24 janvier, Chakib Benmoussa a révélé quele nombre de classes de primaire dépassant les 41 élèves est estimé à 6,2% dans le milieu urbain, contre 3,9% dans le milieu rural. Pire encore, le surpeuplement des classes au niveau du collège s’élève à 10,8%, alors qu’il atteint 12,2% au niveau du lycée.
La réalité est encore plus sombre
Pour Raki Abdelghani, secrétaire général du Syndicat national de l’enseignement, affilié à la Confédération démocratique du travail (CDT), le sureffectif des classes au Maroc empire de jour en jour, et ce, depuis déjà plusieurs années. Ce fléau est d’ailleurs l’un des principaux facteurs de la détérioration de la qualité de l’école dans le pays.
Selon le syndicaliste, la surcharge des classes est en fait estimé à plus de 40% dans les zones périphériques de certaines grandes villes. Il estime que ce «fléau est l’apanage de l’école publique marocaine». Il reconnait que les gouvernements successifs se sont mobilisés pour augmenter le nombre des enseignants et remédierà la pénurie de ressources humaines du secteur. Cependant, poursuit-il,«ces mesures restent insuffisantes pour éradiquer ce phénomène et s’aligner aux standards internationaux en nombre d’élèves par classe, qui devront normalement ne pas dépasser 24».
De son côté, Adelkarim Boulahdou, vice-secrétaire général de la Fédération nationale des fonctionnaires de l’enseignement, affiliée à l’Union nationale du travail au Maroc (UNTM), a affirmé à nos confrères de Le Matin que les efforts du ministère de tutelle pour lutter contre le surpeuplement des classes restent insuffisants. Pour lui, le département de Benmoussa doit faire preuve d’une réelle volonté politique et administrative pour mettre un terme à cette problématique, qui entrave la garantie d’un enseignement de qualité. Boulahdou ajoute que la surpopulation des classes renvoie directement à la problématique du rassemblement de niveaux multiples dans la même classe. «Un phénomène observé particulièrement dans le milieu rural et qui représente une entrave à l’apprentissage des élèves, altère leur concentration et freine la créativité de l’enseignant. Ces fléaux portent atteinte à l’image de l’école marocaine et devront disparaître dans les plus brefs délais», a-t-il martelé.
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Les solutions de la tutelle
Pour les représentations syndicales du secteur de l’enseignement, seule «une véritable volonté politique» réussira à endiguer le phénomène de l’encombrement des classes. Aussi, il faut renforcer davantage les moyens logistiques et financiers du secteur, tout en mettant en place une stratégie claire et durable pour assurer l’éradication de ce fléau.
Chakib Benmoussa a d’ailleurs annoncé en ce sens que son département est en train d’élaborer une stratégie nationale contre le sureffectif des classes dans le Royaume. Cette stratégie comprend plusieurs mesures qui seront bientôt mises en place et qui portent sur l’affectation de 15.000 enseignants et l’élargissement de l’offre éducative en créant de nouveaux établissements scolaires pour atteindre 11.500 écoles. Enfin, selon le responsable, 170 établissements ont par ailleurs été créés annuellement, au cours des cinq dernières années, afin de réduire la pression sur les écoles.
Pour rappel, Benmoussa s’est engagé à mettre également fin au système des classes communes adopté dans le milieu rural et dont le nombre est estimé à quelques 25.000 salles.Le responsable a noté que ce fléau touche uniquement le cycle primaire et représente moins de 18% de l’ensemble des classes primaires, dont 96% rassemblent au moins deux ou trois niveaux scolaires et 4% accumulent soit trois ou quatre niveaux. Ainsi, il a assuré que son ministère multiplie les efforts pour éliminer d’abord les classes qui contiennent entre cinq et six niveaux, avant de se penchersur un projet qui vise la diminution des classes qui cumulent trois niveaux, et cegrâce àla construction de nouvelles écoles dans le milieu rural.
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