Délais de paiement : toujours longs, mais avec des points d’amélioration (Coface)
Au Maroc, les délais de paiement restent longs, atteignant en moyenne 79 jours. Néanmoins, ils s’améliorent nettement avec une durée raccourcie d’environ 14 jours par rapport à la précédente enquête conduite en 2019, révèle la dernière étude de Coface sur le comportement de paiement des entreprises au Maroc au titre de 2021.
En effet, un peu moins d’un tiers des entreprises interrogées estime que le délai de paiement légal maximal de 60 jours n’est pas respecté. Près d’un tiers des entreprises a constaté des délais de paiement maximaux supérieurs à 180 jours. Le secteur de la chimie se démarque par des délais de paiement bien plus longs que la moyenne, atteignant 134 jours.
Les retards de paiement, une contrainte majeure
Réalisée au cours du deuxième trimestre de 2021 auprès de 380 entreprises, cette enquête nous apprend que les retards de paiement restent très répandus, puisque près de la moitié des entreprises indiquent avoir connu un retard de paiement excédant trois mois au cours du dernier semestre.
S’il s’agit d’une légère amélioration, le nombre de retards supérieurs à six mois a progressé de 2,7%. Les retards semblent toutefois plus courts : la part des retards de 90 à 120 jours a diminué de cinq points au profit de celle indiquant des retards courts (inférieurs à 30 jours).
Défaillance des entreprises
Alors que le PIB s’est contracté en 2020 (-6,3% estimé après 2,5% de croissance en 2019), les entreprises sont plus nombreuses à avoir perçu une détérioration.
L’année 2020 a vu une réduction du nombre de défaillances de 22% par rapport à 2019, mais l’on observe une forte augmentation du nombre de défaillances en 2021 liée à un effet de rattrapage : +94% au 1er semestre 2021 d’après Inforisk.
Dégradation du climat des affaires
Selon la même étude, il y a cependant la perception d’une dégradation qui résulte surtout de l’impact majeur de la crise liée à la pandémie de Covid-19. Celle-ci s’est accompagnée de mesures gouvernementales drastiques ayant entravé l’activité économique (confinement, couvre-feu, fermetures des frontières aux touristes étrangers, fermetures des écoles, de lieux de travail, interdiction de voyager). Les entreprises se montrent prudentes : presque la moitié anticipe une dégradation du climat des affaires et de la conjoncture économique.
Un cinquième seulement voit une amélioration à l’avenir. Ainsi, 21% des entreprises déclarent s’attendre à une baisse de leur chiffre d’affaires au cours du prochain semestre alors que 39% estiment que ce dernier augmentera et 41% qu’il restera stable. Par ailleurs, près de la moitié des entreprises interrogées déclarent avoir vu leur trésorerie diminuer au cours du dernier semestre, elles ne sont plus que 22% à le prévoir pour le semestre à venir.
Les entreprises interrogées estiment ainsi que cette amélioration de la conjoncture se traduira par une diminution des délais de paiement, du fait de l’évolution de la pandémie, ainsi que de la fin de l’état d’urgence.
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