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Stress hydrique : le Maroc mobilise de nouveaux budgets pour éviter le pire

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La crise des ressources naturelles résultant de la surexploitation ou de la mauvaise gestion de ces ressources est le premier défi auquel le Maroc sera probablement confronté après la fin de la pandémie, selon un rapport de la Banque mondiale. Le Royaume, conscient de cette problématique, a d’ailleurs mis en place un plan d’urgence pour faire face au déficit hydrique qui touche les bassins de la Moulouya, de l’Oum Er Rbia et du Tensift, pour un coût de 2,42 (MMDH). Aussi, le ministre de l’Équipement et de l’eau, Nizar Baraka, a annoncé l’adoption d’un nouveau process de gestion intégrée de l’eau nécessitant un budget de 1 MMDH.

Intitulé « The Global Risk Report 2022« , le dernier rapport de la Banque mondiale (BM) identifie les crises liées aux ressources naturelles et les événements climatiques extrêmes parmi les cinq principaux risques mondiaux auxquels le Maroc est confronté. Reflétant une tendance mondiale, les risques environnementaux et sociaux deviendront centraux dans l’élaboration des politiques au cours des dix prochaines années, souligne l’institution mondiale.

La BM explique que les données incluses dans le rapport sont basées sur une enquête mondiale de la perception des risques, comprenant les idées et les opinions de près de 1.000 experts et dirigeants mondiaux. Ainsi, 31,1% des experts ont indiqué que les phénomènes météorologiques extrêmes constituent le principal risque auquel le monde sera confronté au cours des deux prochaines années.

Les gouvernements et les entreprises ne parvenant pas à atteindre les objectifs d’atténuation du changement climatique et donc à préserver les écosystèmes, 42,1% des experts interrogés ont désigné l’ »échec de l’action climatique » comme le principal risque mondial pour les cinq à dix ans à venir.

Lire aussi :Stress hydrique : la pénurie d’eau menace le Maroc

Pallier le déficit hydrique d’abord

Parmi les ressources naturelles à risque du Maroc : l’eau. En effet, le pays souffre d’un stress hydrique croissant, notamment une chute des réserves d’eau dans certains barrages. D’une enveloppe globale de 2,42 milliards de DH (MMDH), un plan d’urgence 2021-2022 a été élaboré pour faire face à cette menace, qui touche les bassins hydrauliques de la Moulouya, de l’Oum Er Rbia et du Tensift. L’objectif de cette stratégie est d’assurer l’approvisionnement en eau potable (AEP) des villes qui risquent de souffrir de déficits à cause des effets de la sécheresse.

Dans le détail, 1,31 MMDH sera alloué au bassin hydraulique de la Moulouya afin de réaliser des études bathymétriques au niveau des barragesMohammed V, Oued Za et Hassan II par l’ABH de Moulouya. Cette somme servira aussi à mettre en place des barges flottantes au niveau du barrage Mohammed V ainsi qu’un système d’interconnexion qui reliera la retenue principale de ce dernier avec un lac isolé.

Lire aussi :Agriculture : une pénurie d’eau imminente malgré les bonnes performances agricoles

Le bassin hydraulique de l’Oum Er Rbia bénéficiera pour sa part d’un budget de 202 millions de DH (MDH). Cette enveloppe permettra la finalisation de la première tranche du projet d’extension relative à l’interconnexion en eau potable entre Bouregerg et le Sud de Casablanca (80 Mm3(milliards de mètres cubes) par an). Ce chantier concernera aussi la réservation d’un volume transférable de 40 Mm3 au niveau du barrage de Bin El Ouidane vers le barrage Al Massira pour assurer l’AEP du bas de l’Oum Er Rbia ainsi que l’Installation de barges flottantes au niveau d’Al Massira.

S’agissant du bassin hydraulique du Tensift, 522 MDH lui seront consacrés afin de réserver un volume de 20 Mm3 pour Marrakech à partir du barrage Moulay Youssef (en cas de besoin et en fonction de l’amélioration des conditions hydrologiques). Ce budget servira en outre àréhabiliter les forages existants (ONEE-ABHT) et à dégager de nouvelles ressources souterraines de secours.

Outre ce plan d’urgence, le ministre de l’Équipement et de l’eau, Nizar Baraka, a annoncé l’adoption d’une nouvelle gestion intégrée de l’eau, tant au niveau des producteurs que des consommateurs. Cenouveau process, quinécessitera une enveloppe de 1 MMDH, a pour objectif d’«assurer un usage plus efficace, plus efficient et plus rentable, ce qui garantira, à moindre coût, l’eau potable à l’ensemble des citoyens, ainsi que l’eau dédiée à l’irrigation et à l’ensemble des activités économiques», affirme le ministre.

Lire aussi :Stress hydrique : Nizar Baraka fait le point

Situation critique des réserves d’eau

Au 7 janvier 2022, les retenues des principaux barrages nationaux affichaient un taux de remplissage moyen de 34%, se limitant à 5,5 Mm3 sur une capacité totale de 16 Mm3. Selon la Direction générale de l’eau, relevant du ministère de l’Équipement, plusieurs barrages au Sud de l’oued Oum Errbei sont désormais presque secs. Il s’agit notamment du barrage Al Massira, le deuxième plus grand du pays, qui affiche un taux de remplissage de 7,6%, soit 202,2 millions de m3 sur une capacité de 2,6 Mm3.

Disposant d’une capacité de 1,2 Mm3, le barrage de Bin El Ouidane connait désormaisun taux de remplissage limité de 14%. Près de Taroudant, une région à forte vocation agricole,la situation est encore plus critique, les réserves en eaux du barrage Abdelmoumen n’étant plus qu’à 5,6%. Même constat du côté du barrage de Mansour Eddahbi dans la province de Ouarzazate qui n’affiche plusque 17% de taux de remplissage.

Pour le moment, les barrages dans le Nord du pays sont les seuls quiprésentent une meilleure situation. La majorité de ces derniers présente « pour le moment » un taux de remplissage supérieur à 50%. C’est le cas du barrage d’Al Wahda, le plus grand du pays avec une capacité de 3,5 Mm3, situé dans la province de Taounate etqui affiche un taux de remplissage de 51%.

Lire aussi :Nizar Baraka : les apports en eau ont diminué de 59% en 2020-2021

Enfin, il est clair que le Maroc va devoir relever le défi d’assurer une gestion résiliente de ses ressources hydriques pour éviter une pénurie dans les régions les plus touchéespar la sécheresse, et ce, tout en lançant une nouvelle stratégie à même de garantir un accès équitable à l’eau à moyen et long termes.

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