Accueil / Politique

Pourquoi le sommet arabe ne se tiendra pas en mars ?

Temps de lecture

Le sommet arabe, qui devait se dérouler au mois de mars prochain, a été une nouvelle fois reporté. Hossam Zaki, sous-secrétaire général et directeur du cabinet du secrétaire général de la Ligue des États arabes a déclaré que le sommet se tiendra après le mois sacré de Ramadan qui tombe cette année en avril, sans pour autant citer de date précise.

C’est un véritable coup dur pour l’Algérie. Le 31esommet de la Ligue Arabe, qui devait avoir lieu au mois de mars prochain à Alger, a été reporté. Hossam Zaki, secrétaire général adjoint de la Ligue des États arabes a expliqué dans une sortie médiatique «que la date n’avait pas encore été fixée et qu’elle était soumise à des concertations entre l’Algérie et le S.G de la Ligue arabe pour choisir une date convenant à toutes les parties et garantir une large participation des chefs arabes, notamment dans la conjoncture sanitaire dictée par la pandémie de Covid-19».

Le responsable a notéque la date du sommet sera annoncée le 9 mars prochain au secrétariat général du Caire, mais que ce dernier ne se tiendra pas avant le mois de Ramadan 2022. D’après le site Financial Afrik, «les pays du Golfe tiennent à en fixer l’agenda ligne par ligne au grand dam de l’Algérie qui souhaite inscrire certaines questions dans l’ordre du jour. Il s’agit notamment de la guerre au Yémen, de la question syrienne (pays suspendu de la Ligue Arabe) et de la normalisation engagée par plusieurs pays arabes avec Israël».

Une situation interne compliquée

Contacté par LeBrief, le politologue Najib Mikou estime que l’Algérie vit une situation intérieure assez critique et qu’il est très compliqué d’organiser un sommet dans ces conditions : «Il y a un tiraillement entre les centres de pouvoir en Algérie. Les conditions ne sont pas favorables pour que le paystienne ce sommet. L’Algériea un problème de sécurité, de stabilité et de positionnement dans le monde arabe», ajoute-t-il.

Notre intervenant souligne que la position de plusieurs pays envers Israël est aussi un des points clés de ce report : «Ce n’est pas le moment d’organiser un sommet car il y a un gémissement général. Il y a beaucoup d’indicateurs qui ne sont pas favorables à l’Algérie, dont le retour d’Israël sur la scèneet les pays du Golfe qui reprennent du poil de la bête après la crise avec le Qatar. Toutes les cartes dans le monde arabe ne sont pas en faveur de l’Algérie», juge Najib Mikou.

Lire aussi :Sahara : la tournée régionale de De Mistura prend fin, l’Espagne veut intervenir

Le politologue n’éloigne pas la probabilité que le sommet soit délocalisé : «Je crois qu’on ira vers un sommet qui sera organisé dans un autre pays. Si demain l’Arabie Saoudite présente son souhait de tenir ce sommet à Mekkah, personne ne sera contre l’idée. L’Algérie elle-même dira que c’est le meilleur cadre en remplacement de sa capitale», souligne Najib Mikou.

Ce dernier considère enfin que la situation actuelle dans le monde arabe, en plus de la prédominance et le rayonnement du Maroc dans ces pays, n’est pas propice pourque l’Algérie tienne un sommet de cette envergure, en présentiel sur ses terres.

Une politique agressive envers le Maroc

Dans une lecture de ce dossier, le site Barlamane assure que le régime militaire en Algérie a condamné à l’échecce sommet arabe.«Publiquement, l’Algérie parle de faire du sommet arabe une occasion d’unir les pays Arabes, alors qu’elle poursuit sa politique agressive envers le Maroc, membre de la Ligue arabe, rompant ses relations avec lui et fermant ses frontières aériennes et terrestres avec le royaume».

Lire aussi :Maroc-Emirats : des relations soudées depuis un demi-siècle

Pour nos confrères, l’Algérie a montré ses intentions d’utiliser le sommet arabe pour distiller ses discours qui cherchent à diviser les Arabes, notamment sur la question de l’intégrité territoriale du Maroc. «L’Algérie a publié une image du sommet l’amputant de son Sahara, et ce, au mépris de la Ligue arabe et de l’image officielle qu’elle a adoptée et qu’elle a diffusé à nouveau avec la carte complète du Maroc montrant sa position ferme contre celle du régime militaire».

Une chose est sûre, le report de ce sommet risque de renforcer le débat stérile qui règne dans les pays arabes. Un débat qui dure depuis très longtemps et qui n’est visiblement pas prêt de prendre fin.

Dernier articles
Les articles les plus lu

Le Maroc, au cœur des réflexions sur l’avenir mondial

Politique - Rachid Talbi El Alami, a souligné l'importance de rétablir la paix et la sécurité mondiale en respectant le droit international et la souveraineté des États.

Mbaye Gueye - 17 décembre 2024

Le Maroc, moteur de l’intégration africaine (Driss Lachguar)

Politique - Driss Lachguar, premier secrétaire de l’USFP, a souligné l’importance des liens historiques, culturels et stratégiques entre le Maroc et le continent africain.

Ilyasse Rhamir - 17 décembre 2024

Conseil de gouvernement : examen de sept projets de décret

Politique - Le Conseil de gouvernement, présidé par Aziz Akhannouch, se réunira jeudi à Rabat pour examiner plusieurs projets de décret et des propositions de nomination.

Rédaction LeBrief - 17 décembre 2024

Cour des comptes : le stress hydrique, un état d’urgence climatique et stratégique

Politique - Le rapport 2023-2024 de la Cour des comptes met en lumière les défis liés à la gestion hydrique.

Farah Nadifi - 17 décembre 2024

Le Parlement abrite le « Congrès du Futur » les 17 et 18 décembre à Rabat

Politique - Le Parlement marocain, avec ses deux Chambres, organise, en collaboration avec la Chambre des députés et le Sénat de la République du Chili, la prochaine édition du «Congrès du Futur»

Rédaction LeBrief - 17 décembre 2024

Akhannouch : bâtir aujourd’hui, rayonner en 2030

Politique - Aziz Akhannouch a mis en avant les progrès significatifs réalisés par le Maroc grâce à des choix stratégiques déterminants.

Ilyasse Rhamir - 17 décembre 2024

Akhannouch : les infrastructures, moteur du Maroc de demain

Politique - Aziz Akhannouch a souligné que le développement des infrastructures constitue un pilier central pour le progrès du pays.

Ilyasse Rhamir - 16 décembre 2024

Al Qods : le Parlement arabe salue le rôle du roi Mohammed VI

Politique - Le Parlement arabe a salué le rôle central du roi Mohammed VI, Président du Comité Al Qods, dans la défense de la cause palestinienne.

Ilyasse Rhamir - 15 décembre 2024
Voir plus

Le Roi adresse un message aux participants au Symposium international sur « la Justice transitionnelle »

Politique - Le roi Mohammed VI a adressé un message aux participants au Symposium international sur « la Justice transitionnelle », organisé à Rabat

Rédaction LeBrief - 6 décembre 2024

Cour des comptes : le stress hydrique, un état d’urgence climatique et stratégique

Politique - Le rapport 2023-2024 de la Cour des comptes met en lumière les défis liés à la gestion hydrique.

Farah Nadifi - 17 décembre 2024

CDM 2030 : la BAD investit 650 M€ au Maroc

Politique - Le président de la BAD, a annoncé l’élaboration d’un projet de financement de 650M d’euros, destiné au développement des infrastructures ferroviaires et aéroportuaires du Royaume.

Ilyasse Rhamir - 6 décembre 2024

Bourita reçoit le président de l’Assemblée nationale de la Mauritanie

Politique - Le Maroc et la Mauritanie confirment leur volonté de renforcer leurs relations, comme en témoigne la rencontre entre Bourita et Bemba Meguett.

Rédaction LeBrief - 6 décembre 2024

Les dessous de la carte

Dossier - Prononcé devant le Parlement du Maroc le 29 octobre, quels secrets, quelles promesses, quelle histoire se cache derrière le discours d'Emmanuel Macron ?

Sabrina El Faiz - 2 novembre 2024

PLF 2025 : des réformes pour un avenir social plus équitable

Politique - Le projet de loi de finances (PLF) pour l'exercice 2025 met en avant un ensemble de mesures visant à consolider l’État social.

Farah Nadifi - 22 novembre 2024

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée Champs requis marqués avec *

Poster commentaire