Accueil / Société

Covid-19 : prescrit au Maroc, le Molnupiravir est-il efficace ?

Temps de lecture

Le médicament Molnupiravir a été intégré dans le protocole thérapeutique de prise en charge des cas de Covid-19 au Maroc. Ce dernier aurait coûté 18 millions de DH (MDH) à l’État (30.000 boites achetées 600 DH chacune). Le médicament est également adopté dans d’autres pays tels que la Belgique et l’Italie, mais pas en France qui le juge “peu efficace”. Détails.

Le ministère de la Santé et de la Protection sociale a dévoilé le nouveau protocole thérapeutique national de prise en charge des malades de la Covid-19. Le médicament Molnupiraviry est intégré dans le cas ou le patient présente un «facteur de risque de gravité».

Dans sa circulaire adressée aux directeurs régionaux de la santé, Khalid Aït Taleb, ministre de la Santé et de la Protection sociale a informé ces derniers de la mise à jour du manuel de procédures de veille et de riposte à l’infection par le SARS-Cov-2. Le nouveau protocole est destiné également aux femmes enceintes et allaitantes. «Depuis le début de la transmission communautaire du SARS-CoV-2 au Maroc, notre département a instauré, et constamment mis à jour, les actions de riposte les plus appropriées, ciblant les différents maillons de la chaine épidémiologique selon l’approche « Tester-Traiter-Tracer »», souligne Aït Taleb.

Lire aussi :Molnupiravir et production du vaccin au Maroc: les explications de Tayeb Hamdi

Dans ce cadre et, selon les dernières recommandations du comité national, scientifique et technique de la grippe, IRA et Covid-19, «le manuel de procédures de veille et de riposte à l’infection par le SARS-CoV-2 a été actualisé, tenant compte de la situation épidémiologique et des dernières évidences scientifiques sur le virus et la maladie», indique le document.

Selon le journal Le Matin, Molnupiravir aurait coûté 18 millions de DH(MDH) à l’État. Le Royaume aurait pour le moment acquis 30.000 boîtes à raison de 600 DHchacune. Son prix de vente sera de 720 DH dans les pharmacies. Un prix jugé « coûteux » par plusieurs observateurs. Bouchra Meddah, directrice du Médicament et de la Pharmacie au ministère de la Santé et de la Protection sociale, a informé que le médicament sera disponible dans les hôpitaux publics, les CHU, les cliniques privées et les pharmacies.

L’efficacité remise en question

Alors que plusieurs pays tels que la Belgique, l’Italie, la Grande-Bretagne, le Japon et les États-Unis ont décidé d’adopter le médicament Monulpiravir, la France a refusé l’acquisition de ce dernier. La Haute autorité de Santé (HAS) juge que ce dernier est moins efficace que les traitements existants. «Les résultats d’efficacité avancés par le laboratoire sont moins bons que ceux des traitements disponibles. Le médicament ne remplit pas les critères nécessaires pour obtenir une autorisation d’accès précoce», avait jugé la HAS en décembre dernier.

La HAS note que l’efficacité du médicament ne serait pas de 50%, comme l’affirment certains responsables, mais uniquement de 30% ajoutant que l’efficacité de certains anticorps monoclonaux peut atteindre jusqu’à 80%.

«II est sûr que si l’on doit comparer l’antiviral disponible actuellement par rapport aux anticorps monoclonaux, les études montrent que ces derniers sont beaucoup plus efficaces. Mais attention, il y a une grande différence entre les prix des deux. Une seule ampoule de Actemra coûte 8.000 DH. L’Anakinra coûte 1.100 DHet le patient aura besoin de sept ampoules soit 7.700 DH. Ce n’est pas comparable avec le prix du Molnupiravir», nous explique Jaafar Heikel, épidémiologiste et spécialiste en maladies infectieuses.

Lire aussi :Contamination en hausse, Molnupiravir, Flurona, Omicron : voici ce que l’on sait

Notre intervenant souligne que le niveau d’efficacité du Molnupriravir sur des risques de forme grave est de 30%, mais son intérêt est dans le délai de négativité des contaminés : «le Molnupiravir permet de négativer les personnes en quatre à cinq jours. L’intérêt est que quand une personne devient négative en quatre ou cinq jours, elle n’est plus infectieuse pour les autres».

Enfin, le docteur Heikel souligne que le Molnupiravir n’est pas une solution en soi, mais un outil supplémentaire qui va nous être utile en tant que stratégie thérapeutique. «Nous avons plusieurs outils dans la lutte contre la Covid-19, à commencer par les mesures barrières, le vaccin, les médicaments classiques, l’Anakynra et maintenant le Molnupiravir». Rappelons que le Molnupiravir doit être administré dans les cinq jours suivant l’apparition des symptômes et dès qu’un diagnostic de Covid-19 ait été posé.

Dernier articles
Les articles les plus lu

Hajj : un responsable au ministère du Habous condamné à 6 ans de prison

Société - la Chambre criminelle de Rabat chargée  des crimes financiers, a condamné un responsable du ministère des Habous.

Mbaye Gueye - 23 octobre 2024

Salé : Nokia inaugure premier centre d’innovation en Afrique et au Moyen-Orient

Afrique, Société, Technologie - Ghita Mezzour, a inauguré à Salé le premier centre d’innovation du groupe international Nokia en Afrique et au Moyen-Orient.

Farah Nadifi - 23 octobre 2024

Casablanca accélère son développement urbain

Société - Le Conseil de la ville de Casablanca à approuver deux projets essentiels à la poursuite du développement de la métropole.

Ilyasse Rhamir - 23 octobre 2024

Lutte contre le braconnage : 52 procès-verbaux établis par l’ANEF

Société - Du 20 septembre au 20 octobre 2024, l'Agence nationale des eaux et forêts (ANEF) a établi cinquante-deux procès-verbaux, englobant 70 infractions liées à la chasse et à la faune sauvage.

Farah Nadifi - 22 octobre 2024

Agadir : les enfants célèbrent le 49 anniversaire de la Marche verte le 6 novembre !

Société - Agadir se prépare à accueillir la cinquième édition de la célébration nationale dédiée à l’identité nationale.

Ilyasse Rhamir - 22 octobre 2024
Voir plus

Casablanca, 4ᵉ ville la plus sûre d’Afrique selon l’indice Numbeo 2024

Société - Casablanca, classée 4ᵉ ville la plus sûre d'Afrique selon l'indice 2024 de Numbeo, progresse et dépasse des villes comme Paris.

Chaima Aberni - 9 août 2024

Divorces : plus de 24.000 cas en 2023

Société - Le Maroc a enregistré en 2023 un total de 24.162 divorces par consentement mutuel, contre seulement 341 divorces révocables, sur 249.089 actes de mariage répertoriés durant l’année.

Ilyasse Rhamir - 24 décembre 2024

Abdellatif Miraoui : «Il ne s’agit pas d’une énième réforme, mais plutôt d’une autre manière de conduire les réformes»

Société - Le ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche scientifique et de l'Innovation, Abdellatif Miraoui, revient pour LeBrief.ma sur le bilan de l'année universitaire et sur la réforme pédagogique globale.

Hafid El Jaï - 22 juillet 2022

E-déchets : au Kenya, le recyclage est «LA» solution pour préserver l’environnement

Afrique, Société, Technologie - La production croissante des déchets électroniques en Afrique est une menace environnementale majeure.

Nora Jaafar - 10 mars 2023

Casablanca intègre le C40 des villes engagées pour les actions climatiques

Société - La commune de Casablanca a annoncé son adhésion au réseau mondial C40 des villes, regroupant près de 100 villes engagées dans des actions climatiques.

Mbaye Gueye - 20 décembre 2024

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée Champs requis marqués avec *

Poster commentaire