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Dans le but de parvenir à une croissance généralisée et à la création d’emplois, la mise en œuvre soutenue d’un programme de réformes diversifiées sera essentielle, indique le Rapport de suivi de la situation économique au Maroc de la Banque mondiale (janvier 2022).
Le rapport analyse les performances de croissance de l’économie marocaine au cours des dernières décennies. «Jusqu’à présent, l’accumulation de capital fixe a été le principal moteur de la croissance, avec des gains de productivité limités et une contribution insuffisante de la main d’œuvre, malgré une situation démographique favorable.»
Diversifier les sources de croissance
Le rapport présente, en effet, des simulations reflétant l’impact de diverses options politiques sur la croissance économique du pays. Selon ces simulations, la mise en œuvre soutenue d’un vaste programme de réformes, visant à fortifier le capital humain, la participation économique et la productivité des entreprises, sera cruciale pour atteindre les objectifs de croissance fixés par le Nouveau modèle de développement. Un tel programme favorisera le déblocage du potentiel de productivité, permettra aux jeunes et aux femmes d’accéder au marché du travail et améliorera le profil de formation des travailleurs.
Pour Jesko Hentschel, directeur des opérations pour le Maghreb à la BM : «À l’avenir, l’économie marocaine devra diversifier ses sources de croissance pour continuer à créer des emplois et réduire la pauvreté. Le Nouveau modèle de développement prévoit notamment la mise en œuvre de réformes à grande échelle visant à dynamiser l’investissement privé, stimuler l’innovation, inclure les femmes sur le marché du travail et augmenter le capital humain».
Chômage, pauvreté, croissance, recettes touristiques,…
Le rapport analyse également la performance de l’économie marocaine en 2021 qui a montré un taux de croissance projeté de 5,3?%. Une performance exceptionnellement forte du secteur agricole, un recul temporaire de la pandémie, la relance de la demande extérieure en matière d’exportations industrielles et agricoles, ainsi que des politiques macroéconomiques favorables constituent les principaux moteurs d’une reprise marquée mais inégale après la crise de la Covid-19. La reprise en cours commence à inverser l’impact social de la pandémie.
Croissance économique : la Banque mondiale revoit à la baisse ses perspectives mondiales
Le rebond cette année de la production agricole a entraîné une baisse rapide du chômage dans les zones rurales, alors que dans les zones urbaines, les indicateurs du marché du travail n’ont commencé à rebondir qu’au troisième trimestre 2021. Après avoir culminé à environ 6,4% en 2020, les taux de pauvreté pourraient attendre jusqu’à 2023 avant de revenir aux niveaux de 2019, et ce, malgré les effets des programmes de transferts monétaires du gouvernement initiés pendant le confinement.
Une reprise marquée des recettes publiques permet au gouvernement de réduire son déficit budgétaire, les autorités s’étant principalement appuyées sur les marchés intérieurs pour couvrir leurs besoins de financement.
Ralentissement de la croissance du PIB à 3,2?% en 2022
Cependant, la hausse des prix de l’énergie et l’effondrement des recettes touristiques ont excédé les entrées supplémentaires générées par la bonne performance des exportations manufacturières et des envois de fonds des travailleurs, entraînant une augmentation du déficit du compte courant du pays. Une politique monétaire expansionniste et un soutien en trésorerie fourni par la Banque centrale ont aidé le secteur financier marocain à braver la tempête, mais le taux de prêts non productifs, qui reste élevé, pourrait encore augmenter, poursuit le rapport.
Par ailleurs, la gestion des vulnérabilités macro-financières sera essentielle pour une reprise durable. Après des récoltes exceptionnelles en 2021, la production agricole devrait se contracter légèrement à l’avenir, contribuant à un ralentissement de la croissance du PIB à 3,2?% en 2022, avant une reprise progressive attendue. En d’autres termes, le Maroc devra surmonter sa dépendance excessive envers l’accumulation du capital comme principale source de croissance. En effet, diverses simulations suggèrent que, pour doubler son PIB par habitant d’ici 2035, le Royaume devra augmenter considérablement les contributions de la productivité, du travail et de la formation de capital humain à la croissance économique. Des objectifs possibles que si le NMD se traduit par des réformes structurelles soutenues et à multiples facettes, conclut la Banque mondiale.
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