Temps de lecture : 4 minutes
Temps de lecture : 4 minutes
Temps de lecture : 4 minutes
Le Maroc figure dansle top 25 mondial dans le dernier rapport de Chainalysissur la cryptommonaie. Avec un volume d’échange atteignant six millions de dollars, le pays est le quatrième plus grand commerçant de cryptomonnaie sur le continent africain, derrière le Nigeria, l’Afrique du Sud et le Kenya. Il est aussi le premier en Afrique du Nord, loin devant l’Algérie (44e), l’Égypte (58e) et la Tunisie (62e).
Selon la plateforme américaine de recherche en cryptomonnaie, environ 900.000 Marocains possèdent des cryptomonnaies, soit plus de 2% de la population totale du pays, selon les estimations de Triple A, une organisation spécialisée dans la technologie blockchain.
Lire aussi :Le bitcoin a le vent en poupe
Pourtant, le Maroc interdit cette pratique. En effet, l’Office des changes considère que les transactions effectuées via les monnaies virtuelles constituent une infraction à la réglementation et sont passibles de sanctions et d’amendes. Cependant, en mars 2021, le gouverneur de Bank Al Maghrib a annoncé dans une conférence de presse que son conseil d’administration est en train de délibérer sur les avantages économiques de l’adoption des cryptomonnaies.
Comment expliquercet engouement ?
Pourquoi le Bitcoin a explosé au Maroc en 2021 ? Les échanges de Bitcoins sont-ils considérés par les Marocains comme une alternative aux systèmes bancaires, conservateurs et restrictifs ? Serait-il plus judicieux de réglementer l’usage de la cryptomonnaie ? Hicham Berjaoui, professeur de sciences économiques à l’Université Cadi Ayyad de Marrakech, a bien voulu nous livrer son avis.
«Il importe, d’abord, de mentionner que l’utilisation de la cryptomonnaieprolifère rapidement à l’échelle planétaire. La souplesse la caractérisant par rapport aux échanges monétaires classiques pousse de plus en plus les gens à y recourir pour effectuer des transactions. Le Maroc est un pays où internet est facilement accessible et oùles Marocains sont de plus en plus connectés. Il estdonc normal qu’ils suivent, et mettent en œuvre, les activités qui s’y déploient, notamment celles se rapportant aux transactions cryptomonétaires», souligne notre intervenant.
Lire aussi :Cryptomonnaies : comment fonctionnent-elles ?
Hicham Berjaoui souligne également que l’utilisation de la cryptomonnaie permet l’obtention de revenus importants sans passer par les contrôles et les procédures monétaires officiels «Les cryptomonnaies dérogent au contrôle exercé par les banques centrales sur les flux et les transactions monétaires. Certes, la volatilité les façonnant peut préjudicier l’économie réelle surtout si l’on considère que le financement et la dynamisation de celle-ci devraient demeurer l’apanage des banques. Cependant, je pense que la confection d’un cadre juridique approprié, résultant d’une démarche participative impliquant tous les acteurs concernés (utilisateurs, gouvernements, banques), est de nature à optimiser davantage la contribution des cryptomonnaies aux dynamisations économiques», note le professeur Berjaoui.
Enfin, ce dernier précise que le gouvernement hésite à sortir ces transactions de la clandestinité et les faire régir par des dispositifs juridiques adéquats, car cela peut facilement sous-tendre des activités illicites telles que le blanchiment d’argent ou le financement d’actes terroristes.
Lire aussi :Facebook lance sa propre cryptomonnaies appelée Libra
Pour rappel, lors des questions orales tenueslundi 10 janvierau Parlement, Nadia Fettah Alaoui, ministre de l’Économie et des Finances, a déclaré que la réglementation de la cryptomonnaie sera discutée avec les services de son département.
Le Maroc va-t-il donc passer ce cap et abolir la réglementation de l’Office des changes ? Une chose est sûre, la réflexion est bel et bien lancée et la faisabilité réglementaire de cette pratique est à l’étude. À suivre.
Temps de lecture : 4 minutes
Le Maroc régule les cryptomonnaies et les risques climatiquesDans un monde en perpétuelle mutation, les régulations financières doivent s’adapter aux évolutions technologiques et aux défis environnemen… |
FMI : le Maroc est sur la bonne voie pour maîtriser le ratio dette/PIBLe rapport du Fonds monétaire international (FMI) a révélé que le ratio de la dette a baissé à 69,5% du PIB en 2023, après avoir atteint 71,… |
Finances publiques 2024 : ce que les chiffres nous révèlentLa note de conjoncture de la direction des études et des prévisions financières (DEPF) a révélé que le déficit budgétaire a atteint 47,3 mil… |
MRE : un pilier pour le développement durableLes Marocains résidant à l'étranger jouent un rôle essentiel dans l'essor du Royaume. À travers des transferts financiers massifs, des initi… |
Agriculture : l’irrigation localisée en plein essorLe Maroc, pays aux ressources hydriques limitées, mise sur l’innovation pour répondre aux défis du stress hydrique et booster la compétitivi… |
Le Maroc renforce son industrie face aux enjeux mondiauxLe secteur industriel marocain, moteur de la croissance économique du pays, fait face à des défis importants en raison des mutations globale… |
Maroc 2024 : réformes clés pour un avenir durableEn 2024, le Maroc se trouve à un carrefour décisif de son développement économique. À la suite de plusieurs chocs externes, dont la pandémie… |
Pourquoi le gouvernement s’oppose-t-il à l’exonération fiscale des associations ?Les parlementaires du groupe socialiste n’ont pas été tendre avec le ministre délégué en charge du Budget, Fouzi Lekjaa. Ces derniers ont fo… |