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Une nouvelle dimension pour le partenariat maroco-chinois. Laconventionsignée à Rabat par Nasser Bourita, ministre des Affaires étrangères, de la Coopération africaine et des Marocains résidant à l’étranger, et Ning Jizhe, vice-président de la Commission nationale chinoise de la réforme et du développement (NDRC), permettrala réalisation de projets d’envergure au Maroc, et lafacilitation des échanges commerciaux entre les deux pays.
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En effet, l’accord porte sur la coopération en matière de recherche et développementet la coopération technologique et technique en plus de la formation professionnelle. Le gouvernement chinois s’engage à encourager les grandes sociétés chinoises à s’implanter et/ou à investir sur le territoire marocain, et ce, dans différents domaines (industrie, high-tech et e-commerce, textile…).
Une question se pose, pourquoi le Maroc a pris près de cinqans entre la période où il a rejoint l’initiative chinoise et la concrétisation des projets sur le terrain??
«La coopération avec la Chine n’est pas une tâche aisée. Le pays se positionne sur le plan international dans un camp anti-occidental. Le Maroc est resté très prudent par rapport à cette position, car il ne veut pas que ses relations avec cette puissance soient faites au détriment de ses relations traditionnelles avec l’Europe et les États-Unis», nous explique Abdelhamid Benkhattab, politologue et professeur à l’Université Mohammed V de Rabat.
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Notre expert indique que depuis 2017, beaucoup d’eau a coulé sousles ponts et la donne géostratégique a changé dans la région de l’Afrique du Nord. «Le Maroc s’est tourné vers une sorte d’alliance stratégique avec les USA et Israël. La Chine vient se substituer en quelque sorte à la défaillance de l’alliance maroco-européenne», souligne le professeur Benkhattab.
Ce dernier note également que le Royaume est en quête de diversifier ses alliances afin de mieux se positionner dans ses relations à l’avenir. «La Chine n’est pas uniquement une puissance économique, c’est également une puissance politique. La Chine viendra remplacer là oùl’Europe va laisser du terrain. C’est comme ça que réfléchit le Maroc pour le moment».
Une question de priorités selon Ennaciri
L’analyste économique Youssef Ennaciri explique, quant à lui, l’écart entre les deux signatures (2017 et 2022) par les priorités diplomatiques du Maroc. «La diplomatie marocaine s’est concentrée durant ces dernières années à la concrétisation de son entente avec les USA et Israël. Le Maroc se tourne désormais vers d’autres sujets tout aussi importants».
Par ailleurs, il souligne que la pandémie de la Covid-19 a montré que les vrais alliés du Maroc sont ceux qui se portent solidaires dans les moments difficiles. «La Chine a montré sa grande solidarité avec le Maroc durant cette période. Cela a commencé par les masques et les matériaux respiratoires puis par les vaccins. Le gouvernement marocain en a conclu que la Chine est un partenaire sérieux sur qui on peut compter».
D’un autre côté, Youssef Ennaciri précise que la Chine est un membre permanent au Conseil de sécurité de l’ONU et à travers le rapprochement économique, il est fort probable qu’il y ait un rapprochement politique. Et de conclure que«c’est l’économie qui contrôle la politique et non l’inverse. Ce partenariat permettra au Maroc d’aspirer à avoir un autre partenaire costaud aux côtés des USA dans le Conseil de sécurité de l’ONU».
Pour rappel, lancée en 2013 par le président chinois Xi Jinping, l’initiative « la Ceinture et la Route »a connu une grande adhésion dans le monde puisqu’elle a réuni à ce jour plus de 140 pays. Le Maroc a d’ailleurs été en 2017 le premier pays du Maghreb et l’un des premiers pays d’Afrique à y adhérer.
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