LeBrief : Quels sont les enjeux du prochain congrès ?
Chafik Jaouad : Ils sont nombreux. Il faut d’abord assurer l’ordre organisationnel du parti pour qu’il n’y ait pas d’autres déchirures. L’USFP a beaucoup souffert ces dernières décennies et on ne veut pas revivre une autre expérience douloureuse. Il est important aussi de rénover la ligne politique du parti. Comme vous le savez, on se place désormais dans l’opposition. Il faut une nouvelle ligne politique adéquate avec ce nouveau positionnement et réfléchir aux moyens de capitaliser sur les résultats positifs réalisés durant les élections du 8 septembre dernier pour préparer et assurer un bon avenir au parti.
LeBrief : D’autres enjeux ?
Chafik Jaouad :Oui. Les autres enjeux sont d’ordre organisationnel. Nous sommes dans un monde qui tend vers la mondialisation. L’idée est de faire de l’USFP, un parti souple, démocrate, moderne et ouvert aux nouvelles générations. Il y a aussi d’autres enjeux liés au rajeunissement et au recrutement de jeunes compétences dans le parti.
LeBrief : Qui sont les candidats actuels au poste de Premier secrétaire du parti ?
Chafik Jaouad :Il y en a 6 pour le moment. Abdelkrim Benatiq, Hasna Abouzaid, Chokrane Amam, Mohamed Boubekri, Tarik Sellam et Abdelmajid Moumer.
LeBrief : La question d’un passage à troismandats pour le premier secrétaire du parti fait couler beaucoup d’encre. Qu’en pensez-vous ?
Chafik Jaouad :Pour le moment, les projets que nous avons préparés et présentés au ministère de l’Intérieur n’intègrent pas cette clause. La proposition est bien présente et c’est l’avis d’ailleurs de la majorité des membres du parti. Lors du dernier Conseil national, les amendements des statuts du parti ont connu 201 votes pour et 9 abstentions. Donc, la majorité écrasante est pour le changement.
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LeBrief : Le candidat Abdelkrim Benatiq a souligné que la refonte des statuts de l’USFP constitue un recul de 30ans en matière de démocratie dans l’histoire de ce parti. Partagez-vous son avis ?
Chafik Jaouad :Non. Ça reste son avis et son point de vue se respecte, mais cela relève des compétences du congrès national. Quoi qu’il en soit, Abdelkrim Benatiq est un enfant du parti, il a fait beaucoup de choses en cinqans et a eu une carrière exceptionnelle. Cependant, depuis qu’il est n’est plus ministre, il ne vient plus au Bureau politique. Cela fait deuxans et demi que je suis membre de ce bureau, je ne l’ai jamais vu.
LeBrief : Est-ce que la nouvelle génération de militants socialistes peut travailler pour faire renaitre le parti ?
Chafik Jaouad :C’est à eux de prendre l’initiative maintenant. C’est une génération connectée. Ils sont plus présents sur internet et s’intéressent à l’intelligence artificielle et à l’évolution technologique que connaît le monde. Les jeunes nous apprennent beaucoup de choses et ils ont plus de savoir-faire que nous. De notre côté, nous apporterons les idées et les valeurs de ce parti. D’ailleurs, je leur ai dit de ne pas défendre des profils en particulier, mais de défendre leur avenir en général. L’USFP est un parti socialiste démocrate qui a dans son ADN les sujets sociaux, la protection des droits humains universels, l’égalité, la protection sociale des jeunes et la garantie de leur avenir. Il faut à présent responsabiliser ces jeunes et les pousser au-devant de la scène dans toutes les instances du parti pour qu’ils en deviennent une véritable partie prenante.
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LeBrief : Quelles sont vos perspectives à moyen terme ?
Chafik Jaouad :On veut d’abord capitaliser sur les acquis et développer le parti. Si on est revenu aujourd’hui à la 4e position dans l’échiquier politique du pays, rien ne nous empêche d’aspirer à une première ou seconde place lors des prochaines élections. Nous estimons que le discours politique que mène le Royaume avec, entre autres le nouveau modèle de développement, relève le besoin d’un mouvement socialiste pour bien gérer cela. L’USFP peut jouer un rôle important à l’avenir sur ce volet.
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