Accueil / Politique

USFP : un 3e mandat controversé pour Lachgar

Temps de lecture

Après deux mandats successifs à la tête du parti, Driss Lachgar avait souligné en septembre dernier qu’il ne se porterait pas candidat à sa propre succession en tant que premier secrétaire de l’Union socialiste des forces populaires (USFP). Trois mois plus tard et même s’il ne l’a pas encore officiellement annoncé, Lachgar semble plus que jamais déterminé à briguer un nouveau mandat. Des changements opérés le 18 décembre dernier au règlement intérieur du parti pourraient jouer en sa faveur. Les détails.

Driss Lachgar va-t-il briguer un nouveau mandat à la tête de l’USFP ? C’est probable. En tout cas, les changements apportés le 18 décembre dernier au niveau du règlement intérieur du parti portent à croire que ce dernier souhaite contourner la loi du parti pour briguer un nouveau mandat. Pourtant, lors d’un point de presse tenu en septembre dernier, Driss Lachgar avait clairement annoncé qu’il ne se porterait pas candidat à sa propre succession.

«Dans mon exposé présenté devant le Bureau politique, j’ai demandé à mes frères et sœurs membres d’organiser un Congrès, le plus tôt possible. J’ai toujours dit et répété que les responsabilités à la tête du parti ne doivent pas dépasser deux mandats. Dans ce sens, j’annonce que je ne me porterais pas candidat pour un nouveau mandat en tant que premier secrétaire du parti», avait déclaré Driss Lachgar le 22 septembre dernier à Rabat.

Lire aussi :Driss Aissaoui : «l’USFP a besoin de se régénérer»

Que s’est-il donc passé depuis ? Qu’est-ce qui est explique ce rétropédalage ? Certains membres du parti s’opposent fermement à une troisième candidature de Driss Lachgar. Pour Hicham Berjaoui, politologue et professeur à l’Université Cadi Ayyad de Marrakech, la candidature de Lachgar est à l’encontre du renouveau politique. «Les Marocains ne cessent de revendiquer qu’il y ait un renouveau politique à travers des mobilisations sur le terrain, les médias et les réseaux sociaux». Notre intervenant indique qu’«il est difficile, voire infaisable, de faire croire au citoyen lambda que les décideurs, qu’il juge responsables de l’enlisement de ses ennuis économiques et sociaux, peuvent, s’ils sont reconduits dans leurs fonctions, lui offrir un avenir meilleur». Pour Berjaoui, il est nécessaire que les élites partisanes se renouvellent. «La reconduction répétitive des mêmes personnes dans les hautes responsabilités partisanes décrédibilise l’action partisane et désavoue le jeu politique dans son entièreté».

Une candidature contestée

La candidature de Lachgar est très contestée par ses concurrents. Parmi ces derniers, Abdelkrim Benatiq, membre du bureau politique. Ce dernier a souligné que cette refonte des statuts constitue un recul de trente ans en matière de démocratie dans l’histoire de l’USFP. Même constat pour Hasnae Abouzaïd et Abdelmajid Moumer Ziraoui, deux profils qui souhaitent prendre les commandes du parti de la rose et qui ont fortement critiqué la probabilité d’élargir la présidence du parti à trois mandats.

Contacté par LeBrief, Hanane Rihab, membre du bureau politique nous explique que l’éventualité d’assister à un 3e mandat sera soumise au vote lors du prochain congrès de l’USFP qui se tiendra à Bouznika du 29 au 31 janvier 2022. Hanane Rihab estime que la candidature de Driss Lachgar doit être mise dans ce contexte afin de comprendre que l’affaire, contrairement à ce qui se dit, n’est pas liée à une volonté du premier secrétaire de monopoliser la direction du parti.

«Le premier contexte est lié à un blocage organisationnel qui se serait produit si le règlement intérieurdu parti n’avait pas été modifié. Le règlement précédentne permettait pas aux militants d’occuper un poste de responsabilitépour trois mandats successifs. Si le règlement intérieur n’avait pas été modifié, cela aurait nécessité un travail d’organisation acharné pour la reconstructionde tous les bureaux locaux, régionaux et nationaux», dit-elle.

Lire aussi :L’USFP se place dans l’opposition

Le deuxième contexte estlié au fait qu’il y a eu plusieurs travaux qui ont démarré depuis des années au sein du parti dans le but de lui redonner dela force organisationnelle, politique et électorale. «Cette équipe qui a travaillé avec le premier secrétaire a pu obtenir des résultats plus importants que ce qui était attendu. Il est dans l’intérêt du parti de continuer le travail qui a été initié, et que le premier secrétaire du parti soit le représentant de cette équipe».

La membre du bureau politique de l’USFP souligne enfin que le pari le plus important du prochain congrès que tiendra le parti de la rose fin janvier sera de renforcer le corps organisationnel et de travailler sur une vision commune permettantde développer l’organisation du parti et améliorer ses résultats lors des prochaines élections.

Dernier articles
Les articles les plus lu

Conseil de gouvernement : des mesures pour la protection du patrimoine

Politique - Le Conseil du gouvernement a adopté, le projet de loi n°33.22 sur la protection du patrimoine vise à moderniser la législation.

Ilyasse Rhamir - 21 novembre 2024

COP29 : le Maroc monte à la 8ᵉ position du classement 2025 de l’Indice de performance climatique

Politique - Le Maroc continue de se distinguer sur la scène mondiale en matière de transition énergétique, en atteignant la 8ᵉ position du classement 2025 de l'Indice de Performance Climatique

Farah Nadifi - 21 novembre 2024

Crash d’un avion d’entraînement des Forces Royales Air à la base aérienne de Benslimane

Politique - Un avion d'entraînement s'est écrasé ce jeudi à 10h02, à l'intérieur de la base aérienne de Benslimane.

Farah Nadifi - 21 novembre 2024

L’actif net des OPCVM dépasse les 663 MMDH au 8 novembre (AMMC)

Politique - L'actif net sous gestion des OPCVM a atteint 663,33 milliards de dirhams (MMDH) au 8 novembre 2024.

Farah Nadifi - 21 novembre 2024

Les recettes fiscales enregistrent une hausse de 12,5% à fin octobre 2024

Politique - Les recettes fiscales ont atteint 243,75 milliards de dirhams à fin octobre 2024

Farah Nadifi - 21 novembre 2024

Finances publiques : bilan de la SCRT à fin octobre 2024

Politique - Le ministère de l’Économie et des Finances a publié son rapport sur la situation des Charges et Ressources du Trésor (SCRT) à fin octobre 2024

Farah Nadifi - 21 novembre 2024

Décarbonation : Le Maroc met en avant ses initiatives à Bakou

Politique - Le Maroc a mis en avant ses initiatives en matière de décarbonation et de lutte contre les effets du changement climatique lors d'un événement parallèle à la COP29, organisé mercredi à Bakou.

Farah Nadifi - 20 novembre 2024
Voir plus

Burundi : Mayara préside les travaux de la 9e édition de la réunion consultative de l’ASSECAA

Afrique, Politique, Politique - Les travaux de la 9ᵉ édition de la réunion consultative de l’ASSECAA seront présidés par Naama Mayara.

Manal Ben El Hantati - 16 septembre 2022

Mission de paix africaine : une forte délégation se rend en Ukraine et en Russie

Afrique, Monde, PolitiqueUne délégation diplomatique africaine ce 16 juin à Kiev pour rencontrer le président ukrainien Volodymyr Zelensky

Hajar Toufik - 16 juin 2023

MAS 2024 : le double de nombre d’emplois dans le secteur aéronautique d’ici 2030

Politique - Lors du MAS 2024, Aziz Akhannouch, a souligné la vision claire du roi Mohammed VI.

Farah Nadifi - 31 octobre 2024

Célébration ce jeudi de l’anniversaire de la princesse Lalla Asmaa

Politique - La princesse Lalla Asmaa fête son anniversaire. L’occasion de revenir sur son engagement auprès des enfants sourds-muets.

Rédaction LeBrief - 29 septembre 2022

PLF 2024 : place au débat !

Politique - La Chambre des représentants a été le théâtre d'un vif débat lors de la première séance de discussion générale sur le PLF 2024

Rédaction LeBrief - 27 octobre 2023

Réformes majeures pour les agents pénitentiaires et l’administration

Politique - Le Conseil de gouvernement a approuvé le projet de décret n°2.24.1096 relatif au statut des agents de l’Administration pénitentiaire et de la réinsertion.

Ilyasse Rhamir - 19 décembre 2024

Le roi Mohammed VI appelle à l’élaboration d’une feuille de route pour la régionalisation avancée

Politique - Lors des 2e Assises nationales de la régionalisation avancée, le roi Mohammed VI a souligné la nécessité d’élaborer une feuille de route claire pour la prochaine étape de ce chantier stratégique.

Ilyasse Rhamir - 20 décembre 2024

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée Champs requis marqués avec *

Poster commentaire