En 2021, dont la fin d’année est marquée par la fermeture des frontières sous l’effet de l’apparition du nouveau variant du virus de la Covid-19 Omicron, le Maroc a renoué avec la croissance. Dans le secteur de larestauration, grâce à la mise en place du pass sanitaire, l’activité avait bien redémarréet la fréquentation des restaurants avait repris de plus belle. Toutefois, alors que la fin de 2021 s’annonçait comme celle de la reprise économique, le Maroc a replongé dans l’incertitude en raison de la détection du variant Omicron sur son sol. Le secteur de la restauration, notamment,accusera le coup de ce retour à la case départ à la veille des fêtes de fin d’année.
Si le Maroc est un pays du continent très avancé dans sa campagne de vaccination — environ deux tiers de la population sont entièrement vaccinés —, il n’entend pas baisser la garde. Pour éviter que la situation sanitaire nationale ne devienne critique et alors que les prévisions des scientifiques marocains sont inquiétantes, les autorités, qui avaient annoncé la détection d’un premier cas d’infection au variant Omicron dès le 15 décembre, ont durci les restrictions sanitaires. En effet, le ministère de la Santé avait annoncé une série de mesures pour la nuit du 31 décembre 2021 au 1er janvier 2022.
Le communiqué officiel a précisément annoncé l’interdiction des festivités de fin d’année dans les hôtels, les restaurants et les établissements touristiques. Ces mesures concernent également la fermeture des restaurants et des cafés à partir de 23h ainsi que l’instauration d’un couvre-feu nocturne de minuit jusqu’à 6h du matin. De plus, le Maroc vient de prolonger jusqu’à fin janvier 2022 la fermeture de ses frontières aériennes, en vigueur depuis le 29 novembre. Ces restrictions frappent de plein fouet l’industrie du tourisme, de l’hôtellerie et de la restauration, un secteur vital pour l’économie du Royaume.
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La hausse prévue du nombre de nouvelles contaminations à la Covid-19 au Maroc va-t-elle conduire à de nouvelles restrictions ? La question reste posée mais tout laisse à penser que les autorités pourraient prendre d’autres mesures, plus restrictives et draconiennes, pour gérer cette période critique.
La propagation rapide du variant Omicron inquiète de plus en plus à l’approche des fêtes de fin d’année et l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a averti qu’Omicron présente «un risque très élevé» au niveau mondial. Selon plusieurs experts, le nombre de cas de cette souche doublera tous les trois jours. Hautement contagieux, Omicron se propage à un rythme que nous n’avons pas connu avec les autres variants. S’il est encore difficile de conclure avec certitude quel impact sanitaire aura ce variant, les experts avertissent que cette nouvelle vague justifierait un durcissement des mesures de restrictions. «D’autres mesures seront nécessaires pour réduire la mobilité des gens, les contacts, les rassemblements et les rencontres pour limiter la propagation du virus et du variant», a affirmé Tayeb Hamdi, médecin chercheur en politiques et systèmes de santé, cité par Le Matin.
Le secteur retient son souffle face au manque de visibilité
Cet éventuel nouveau tour de vis concernera les restaurants, qui ont déjà accusé des pertes énormes en raison de la pandémie. Du côté des restaurateurs, on espère surtout que le gouvernement n’opterapas pour de nouvelles restrictions généralisées. Les propriétaires de bars et de restaurants ne souhaitent pasun retour en arrière qui sera un coup de massue supplémentaire pour leur filière. Ils mettent en garde contre «l’euthanasie» du secteur.
Dans une déclaration à Le Site Info, Noureddine El Harrak, président de l’Association des propriétaires et gérants des cafés et des restaurants, a affirmé que «les récentes décisions des autorités marocaines ont un effet psychique négatif sur les professionnels du secteur». De plus, ces établissements ont constaté une réduction du nombre des clients partout dans le Royaume. Et de souligner que le manque de visibilité fait augmenter la crainte des professionnels du secteur qui se battent pour leursurvie.
Coup dur pour les bars et les restaurants touristiques
Réunis ce mardi à Marrakech, les restaurants touristiques classés du Royaume, représentés par leurs associations professionnelles régionales, estiment qu’ils ne pourront pas survivre à court terme face à un éventuel prolongement des mesures de restriction, ainsi qu’au manque de visibilité quant à une reprise éventuelle. La survie des derniers établissements encore ouverts dépendra des mesures adéquates et sérieuses que les responsables voudront bien mettre en place. Le secteur de la restauration touristique, qui est en première ligne face aux effets dévastateurs de cette pandémie, est pourtant le seul à avoir été écarté de toute mesure de soutien et d’accompagnement, et à n’avoir bénéficié d’aucune aide ni mesure de soutien. Ce secteur est également assujetti à de nombreuses taxes fiscales fixes calculées sur la base de leur valeur locative et leur investissement, indique un communiqué du groupement des associations régionales des restaurants touristiques du Maroc. En l’absence de revenus, ces établissements appellent à l’annulation de ces taxes pour les exercices 2020 et 2021.
Par ailleurs, en plus d’être pénalisés et privés de toutes mesures de soutien, les restaurants touristiques se voient aujourd’hui obligés de justifier et légitimer leur place dans l’échiquier du tourisme national. Les associations de professionnels tiennent ainsi à préciser que les restaurants touristiques, comme leurs appellations officielles l’indiquent, sont partie intégrante de l’activité touristique, conformément aux lois 61-00 et 80-14. Et d’ajouter que la gastronomie a toujours été la première vitrine de toutes les opérations de promotion nationales et internationales du tourisme marocain. De plus, ces restaurants ont toujours été classés par les délégations du tourisme régionales à l’exclusion de tout autre département ministériel, souligne le communiqué. «Au vu de ce qui précède, nous demandons une réunion urgente avec la ministre du Tourisme afin clarifier une situation dangereuse par ses répercussions sociales, financières et humaines et qui porte atteinte à un secteur essentiel de l’activité touristique représentant plus de 1.000 établissements à travers le Royaume», conclut la même source.
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