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C’est officiel. Le variant Omicron est arrivé sur le sol marocain, et ce, malgré la fermeture des frontières. C’est ce qu’a confirmé le ministère de la Santé et de la Protection sociale ce mercredi 15 décembre. Selon un communiqué de la tutelle, la souche a été détectée chez une citoyenne marocaine. Cette dernière est actuellement sous surveillance médicale dans un établissement hospitalier à Casablanca. Sa contamination a été confirmée après un examen effectué par le réseau de surveillance et de séquençage, mis en place pour signaler tout cas suspect.
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La tutelle a assuré que l’état de santé de la patiente, prise en charge conformément au protocole sanitaire en vigueur, est stable pour le moment. La même source ajoute que les services du ministère ont pris l’ensemble des mesures nécessaires pour le suivi de la situation, l’identification et l’examen des cas contact.
Notons qu’au Maghreb, la Tunisie a fait état de son premier cas du variant Omicron le 3 décembre dernier. De son côté, l’Algérie a signalé son premier cas de contamination ce mardi.
Ce que l’on sait sur le variant Omicron
Les premières données sur la gravité de l’infection au variant Omicron semblent plutôt rassurantes. Face à ce nouveau variant de la Covid-19, aux nombreuses mutations, les scientifiques affichent toutefois un optimisme très prudent. Omicron semble se propager plus que le variant Delta, provoquer des symptômes moins sévères et rendre les vaccins moins efficaces. C’est ce qu’a indiqué dimanche l’Organisation mondiale de la Santé (OMS). Bien que la transmissibilité d’Omicron, désormais détecté dans 63 pays, soit plus rapide que celle de Delta, ce dernier est encore à l’origine de la majorité des infections graves enregistrées dans le monde.
Pour le moment, les données collectées restent encore peu concluantes. L’OMS ne sait pas encore — faute d’informations suffisantes — si ce taux de transmission élevé dans des populations à forte immunité vient du fait qu’Omicron «échappe à l’immunité, profite d’une transmissibilité plus élevée inhérente ou s’il s’agit d’une combinaison des deux». L’organisation estime cependant qu’il «est probable qu’Omicron surpasse Delta dans les lieux favorables à une transmission communautaire». Les données actuelles nepermettent pas non plus d’établir le degré de gravité de la maladie provoquée par cette souche, mais, pour l’heure, les symptômes restent «légers à modérés». S’agissant des vaccins anti-Covid, le peu d’informations disponibles ainsi que le profil génétique d’Omicron laissent soupçonner «une baisse de l’efficacité» pour ce qui concerne la protection contre «l’infection et la transmission». Pour leur part, les laboratoires Pfizer et BioNTech ont assuré, la semaine dernière, que leurs sérums sont «toujours efficace» après trois doses face à Omicron.
Quelles leçons tirées de l’Europe ?
Ces nouvelles révélations interviennent à un moment où le variant font des ravages en Europe. En effet, le Royaume-Uni et le Danemark comptent aujourd’hui le plus de cas d’infections à cette souche dans le monde, loin devant l’Afrique du Sud. Qualifiée de raz-de-marée par le premier ministre britannique Boris Johnson, la nouvelle vague de Covid-19 causée par le variant B.1.1.529 a déjà touché presque 5.000 personnes dans ce pays. Au Danemark, 3.437 cas ont été observés et le taux de croissance du variant est exponentiel.
Par chance, ces deux pays européens sont champions du séquençage — la recherche de l’empreinte génétique du variant. Les résultats danois vont dans le même sens que ceux de l’OMS : il s’agit d’un variant qui se développe vite et qui est capable d’échapper au vaccin contre la Covid-19. Ceci est confirmé par une étude sud-africaine, qui souligne que la protection serait encore efficace chez les malades ayant bénéficié d’une troisième dose de rappel. Ainsi, les dirigeants de l’Europe confrontée à une nouvelle recrudescence des infections, provoquée par Delta, tentent d’intensifier la campagne de rappels et instaurent de nouvelles mesures restrictives pour redresser la courbe épidémique.
«Dans la situation actuelle, la vaccination seule ne nous permettra pas d’empêcher l’impact du variant Omicron, car il n’y a pas le temps pour combler les déficits de vaccination toujours existants», a déclaré Andrea Ammon, la directrice du Centre européen de prévention et de contrôle des maladies (ECDC), dans une allocution vidéo.
Selon l’évaluation de l’agence sanitaire de l’Union européenne, les risques du nouveau variant pour la santé publique sont «très élevés». Elle a recommandé une série de mesures dont le retour au télétravail, et une prudence accrue lors des célébrations et voyages de fin d’année. «Il est urgent qu’une action forte soit mise en place pour réduire la transmission, alléger le lourd fardeau sur les systèmes de santé et protéger les plus vulnérables au cours des prochains mois», ajoute l’agence.
Par ailleurs, l’apparition d’Omicron et la négligence des citoyens du protocole sanitaire en vigueur risquent de mener le Maroc vers de nouvelles restrictions. Ainsi, le ministère de la Santé a exhorté ce mardi la population à respecter les mesures de prévention et à se faire vacciner pour éviter toute détérioration de la situation épidémiologique. Cet appel intervient en réaction «à l’abandon, par un grand nombre de citoyennes et de citoyens, des principales mesures préventives du virus ainsi que suite à la tendance à la hausse de la courbe épidémiologique durant les deux dernières semaines», a précisé le ministère dans un communiqué. Le Comité de veille scientifique et technique continuera d’évaluer la situation épidémiologique au Maroc et son évolution, mais le recours au confinement général est exclu pour le moment. En effet, il faudrait que la situation sanitaire soit catastrophique pour revenir à des mesures plus contraignantes comme le confinement.
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Le temps pour réagir pour le Maroc est très court. Il y a tout de même différentes mesures que l’on peut prendre, notamment la vaccination à trois doses et l’application des gestes barrières.
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