Malgré une fin d’année marquée par la fermeture des frontières après l’apparition du nouveau variant Omicron, le Fonds monétaire international (FMI) a souligné que le Maroc a renoué avec la croissance. En effet, alors que le Royaume a replongé dans l’incertitude en raison des annulations des réservations touristiques, «l’économie marocaine se redresse», a affirmé vendredi Roberto Cardarelli, chef de mission pour le Maroc au sein du FMI. Ce dernier a achevé, avec ses équipes, une mission virtuelle pour évaluer l’état de l’économie du Royaume. Cette visite a permis de dresser un état des lieux de la conjoncture économique.
Les représentants du FMI ont présenté le 9 décembre à Aziz Akhannouch, chef du gouvernement, les conclusions de la mission portant sur l’examen de l’évolution de la situation économique au Maroc ainsi que les politiques économiques mises en œuvre dans le cadre du programme gouvernemental. À cette occasion, Akhannouch a rappelé que le Royaume vient de vivre un moment démocratique important marqué par une large participation aux élections nationales et locales. Afin de répondre aux attentes exprimées par les Marocains, l’exécutif se fixe comme principales priorités la réforme de la Santé et de la protection sociale, de l’éducation, de la promotion de l’emploi et de l’administration pour les cinq prochaines années.
À l’issue de la mission, menée du 30 novembre au 10 décembre 2021,dans le cadre des consultations de 2021, Cardarelli a rendu les conclusions de son équipe. Après une contraction de 6,3% en 2020, l’économie marocaine devrait connaître une croissance de 6,3% en 2021. Il s’agit de l’un des taux les plus élevés de la région Moyen-Orient et Afrique du Nord, estiment les experts du FMI qui avancentà titre d’exemple +3,2% pour l’Algérie et+3% pour la Tunisie, dont les économies restent vulnérables.
Des mesures salutaires
Selon l’institution de Bretton Woods, cette croissance attendue est due au succès de la campagne de vaccination anti-Covid-19, le Maroc étant l’un des pays qui a réagi le plus vite et le plus efficacement pour lutter contre cette crise. Elle est également due au «maintien des mesures de relance budgétaire et monétaire, à la bonne performance des principaux secteurs exportateurs, audynamisme des transferts des Marocains résidant à l’étranger ainsi qu’à la récolte exceptionnelle qui a succédé à deux années de sécheresse».
Par ailleurs, selon Jihad Azour, directeur du département Moyen-Orient et Asie centrale du FMI, «le Maroc a réussi à apporter un soutien social à plus de 5 millions de familles qui sont dans l’informel». En plus de l’accélération de la vaccination et des mesures prises pour limiter l’impact de la crise sanitaire sur l’économie, ceci lui a «permis de réussir une reprise rapide en 2021, et on prévoit une croissance (…) qui compense la contraction qu’a connue l’économie marocaine l’année dernière», a-t-il expliqué.
Notons que Cardarelli et son équipe confirment les données des précédents rapports nationaux et internationaux indiquant que le Maroc figure parmi les économies ayant eu une croissance rapide en 2021. La Banque mondiale a également déclaré que la croissance du PIB réel du Maroc devrait rebondir à 5,3 % en 2021, soit une augmentation de 1,1 point par rapport à la prévision faite en avril dernier. Ce rebond est dû à la performance durable du secteur agricole, plutôt qu’à une augmentation générale de l’activité économique, a noté le rapport. De même, le dernier rapport du Haut Commissariat au Plan (HCP) du Maroc a indiqué que la hausse de 5,9% de l’économie nationale pour le troisième trimestre de 2021 est principalement due à une augmentation de 19,2% dans le secteur agricole.
Perspectives pour la période post-Covid
Selon ces conclusions, «la reprise économique devrait se poursuivre au cours des prochaines années, malgré les séquelles de la pandémie». Cette croissance économique devrait s’établir autour de 3% en 2022, dans l’hypothèse d’une campagne agricole moyenne et d’une poursuite de la reprise des activités non agricoles. «Les récentes tensions inflationnistes restent maîtrisées et devraient s’estomper à moyen terme, à mesure que diminueront les pressions sur les coûts de production provoquées par les perturbations des chaînes d’approvisionnement à l’échelle internationale», a indiqué Cardarelli.
Le Fonds table sur «des réformes structurelles efficaces et rapides pour accélérer la croissance à moyen terme», dans le cadre du Nouveau modèle de développement (NMD). Ces réformes sont susceptibles de placer le Maroc sur une trajectoire de croissance plus forte, plus inclusive, et plus durable. L’organisation cite, entre autres, les réformes en cours dans les domaines de la protection sociale, des entreprises publiques et du système éducatif, qui permettraient d’améliorer la concurrence, de renforcer la compétitivité du pays, d’encourager la croissance de l’économie formelle, et d’inspirer davantage confiance dans le secteur public et le système judiciaire.
«Pour renforcer la résilience et disposer de plus grandes marges de manœuvre budgétaires pour faire face à de futurs chocs, les autorités marocaines devraient réduire davantage le déficit budgétaire global et rapprocher, à moyen terme, le ratio dette sur PIB de son niveau d’avant la pandémie», préconise le FMI. Pour y parvenir, les autorités devront élargir l’assiette fiscale et en accroître la progressivité, ont suggéré les experts.
Pour rappel, le Maroc prévoit dans son budget 2022 un investissement public «record» de 245 milliards de DH (MMDH). LaLoide finances (LF) «se base sur trois priorités : l’emploi, l’éducation et la santé», avait expliqué Nadia Fettah Alaoui, la ministre de l’Économie et des Finances, qui avait indiqué que la création de 250.000 emplois sur deux ans «en faveur des jeunes ayant perdu leur travail à cause de la crise dans les chantiers de travaux publics» est également prévue.
Lire aussi :PLF 2022 : grand oral réussi pour Nadia Fettah Alaoui
Faillites d’entreprises : « les derniers chiffres publiés ne reflètent pas la réalité » (Abdellah El Fergui)
Économie - Le récent rapport de l'Observatoire marocain des TPME révèle l'état alarmant par lequel passent les sociétés marocaines.
Mouna Aghlal - 25 décembre 2024Maroc – Sénégal : un partenariat stratégique pour un avenir partagé
Afrique, Diplomatie, Économie - Le Maroc et le Sénégal réaffirment leur volonté de renforcer un partenariat économique solide, à l’occasion d’entretiens entre Nadia Fettah et Yassine Fall.
Ilyasse Rhamir - 25 décembre 2024Le ministère de l’Équipement accélère les études pour le tunnel d’Ourika
Économie - Le département de Nizar Baraka a annoncé, mardi, que son département travaille activement sur les études finales visant à déterminer le coût global du projet de tunnel d'Ourika.
Rédaction LeBrief - 25 décembre 2024Port de Tanger : les débarquements de pêche reculent de 30% à fin novembre (ONP)
Économie - Les débarquements de la pêche côtière et artisanale au port de Tanger ont chuté de 30% à 3.330 tonnes à fin novembre 2024, selon l’ONP.
Rédaction LeBrief - 25 décembre 2024Adjudication du 24 décembre : souscription de BdT pour 100 MDH (DTFE)
Économie - Un montant de 100 millions de dirhams (MDH) a été alloué en réponse à une offre globale de 2,25 milliards de dirhams, lors de l'opération d'adjudication des bons du Trésor (BdT) tenue ce mardi.
Rédaction LeBrief - 25 décembre 2024Le Maroc vise à atteindre 67% de routes en bon état d’ici 2027
Économie - Actuellement, 64% des routes marocaines sont en bon ou excellent état, l’objectif est d’atteindre un taux de 67% d’ici 2027.
Ilyasse Rhamir - 25 décembre 2024Maîtrise des prix : une bonne nouvelle pour le pouvoir d’achat ?
Économie - L'inflation devrait descendre à 1% en 2024. Quand cette maîtrise de prix sera-t-elle positive pour le pouvoir d'achat ?
Sabrina El Faiz - 25 décembre 2024Coupe du Monde 2030 : 35 villes en plein chantier
Économie - Le Maroc met les bouchées doubles pour accueillir la Coupe du Monde 2030, un événement qui promet de booster le développement à l’échelle nationale.
Ilyasse Rhamir - 25 décembre 2024COMADER : Rachid Benali élu président
Économie - La Confédération marocaine de l’agriculture et du développement rural (COMADER) a un nouveau président.
Hajar Toufik - 20 mars 2023De Lydec à la SRM : ce qui va vraiment changer pour les habitants de Casablanca-Settat
Économie - La gestion des services publics dans la région de Casablanca-Settat entre désormais dans une nouvelle ère.
Hajar Toufik - 2 octobre 2024Industrie manufacturière : perspectives optimistes pour le T4 2024
Économie - Les entreprises de l'industrie manufacturière anticipent une hausse de leur production au T4 2024, selon le Haut-Commissariat au Plan (HCP).
Rédaction LeBrief - 5 décembre 2024Francfort : le Maroc engagé pour des partenariats économiques renforcés au forum « Africa Trade & Invest »
Économie - Le Forum annuel "Africa Trade & Invest meets Managing Risk" a ouvert ses portes à Francfort.
Farah Nadifi - 7 novembre 202414 milliards pour l’emploi : le plan choc du gouvernement
Économie - Un budget colossal, des mesures ciblées et une volonté affichée de réduire le chômage, Sekkouri a présenté, les grandes lignes d’un plan pour l’emploi.
Ilyasse Rhamir - 30 décembre 2024HCP : les ménages broient du noir
J.R.Y - 9 juillet 2020L’avocat Hass arrive sur le marché géorgien
Économie - Trop cher pour les Marocains, mais au bon prix pour les Géorgiens. L'avocat Hass marocain fait son entrée sur ce nouveau marché.
Sabrina El Faiz - 3 avril 2024