Accueil / Économie

Prolongation de la fermeture des frontières : un calvaire sans fin pour le tourisme

Temps de lecture

Le gouvernement a décidé ce jeudi de prolonger la suspension des liaisons aériennes et maritimes du Royaume, au moins jusqu’au 31 décembre courant. Une annonce synonyme d’un véritable désastre pour le secteur du tourisme. Le point avec Fouzi Zemrani, expert en tourisme.

Il n’y aura pas d’ouvertures de frontières aériennes, ni maritimes, ce dimanche 12 décembre 2021. Le gouvernement a décidé de prolonger cette fermeture, au moins jusqu’au 31 décembre prochain, afin de «préserver les acquis du Maroc dans la lutte contre la pandémie», souligne-t-il.

Une annonce qui enfonce davantage le secteur du tourisme alors queses opérateurs sont dans la tourmente. En effet, secteur vital pour l’économie du Royaume, le tourisme vit un véritable calvaire depuis bientôt deux ans. Les professionnels se plaignent d’une crise sans fin et affirment n’avoir aucune visibilité sur les mois à venir. «Ils ont tué la saison d’hiver», souligne d’emblée Fouzi Zemrani, ex-vice-président de la Confédération nationale de tourisme et expert du secteur.

«Nous sommes dans un cercle vicieux et nous ne savons pas comment nous en sortir. Tout est difficile à faire dans ces circonstances parce que rien ne nous garantit que l’on ne va pas ouvrir et refermer 15 jours après», souligne notre intervenant.

Lire aussi :Tourisme en état d’urgence

Ce dernier ne met pas en doute le travail conséquent réalisé par le ministère de la Santé pour maintenir les taux de contaminations à un niveau faible, mais indique que certains sacrifices doivent être faits par le gouvernement. «Soit on met un mécanisme pour accompagner le tourisme et le maintenir en vie jusqu’à l’ouverture prochaine des frontières, soit on sera obligé de dire adieu au tourisme et chercher un autre métier», note Fouzi Zemrani.

Concernant les indemnités forfaitaires Covid-19 versées aux salariés du secteur, notre intervenant s’interroge sur les raisons qui ont poussé le gouvernement à ne pas verser ces aides durant les mois de juillet et d’août. «Pourquoi ne l’ont-ils pas fait ? Ils pensent que l’économie touristique a repris en juillet et en août. C’est complètement faux», s’emporte Zemrani. Et d’ajouter : «il n’y a qu’à voir les déclarations faites par les professionnels. Il y a des établissements qui n’ont pas fait un seul dirham de chiffre d’affaires durant ces deux mois. Je parle ici des agences de voyages et des transporteurs touristiques», déplore notre source.

Lire aussi :Tourisme : la destination Maroc n’inspire plus confiance

Fouzi Zemrani appelle enfin le gouvernement à prendre ses responsabilités pour sauver le secteur. «La France a fermé les discothèques, mais va prendre en charge les coûts fixes des leurs propriétaires», précise-t-il. En effet, le président français, Emmanuel Macron, a déclaré mardi dernier que les discothèques seront «indemnisées de manière exemplaire pour tenir durant cette période», tout en s’engageant à ce que ces dernières rouvrent au plus vite.

Lerapatriementles Marocains bloqués à l’étranger à l’étude

Par ailleurs, Khalid Aït Taleb, ministre de la Santé et de la Protection sociale, a souligné que le processus de rapatriement des Marocains bloqués à l’étranger se fera selon un protocole bien défini, tout en tenant compte de la situation épidémiologique de chaque pays de provenance.

Pour l’heure, aucun programme dans ce sens n’a été dévoilé par l’exécutif alors que plusieurs pays ont déjà organisé des vols de rapatriement pour leurs ressortissants à l’étranger. C’est notamment le cas de la France, de l’Espagne, de la Belgique et de l’Italie.

Lire aussi :Le variant Omicron, nouveau coup de massue pour le tourisme

Aït Taleb assure que le plus important actuellement est de maintenir la stabilité de la situation épidémiologique et «éviter une rechute comme ce fut le cas en été 2020». Les interrogations qui se posent désormais sont : Quel est le prix à payer pour cette stabilité ? Est-ce que le gouvernement est capable de gérer tous les dégâts économiques et sociaux que cela engendre ? À suivre.

Dernier articles
Les articles les plus lu

Crypto-monnaies : Nadia Fettah plaide pour une régulation

Économie - Les crypto-monnaies pourraient devenir un levier essentiel pour renforcer l’inclusion financière au Maroc, a affirmé Nadia Fettah, lors de l'AFIS 2024.

Rédaction LeBrief - 9 décembre 2024

RAM : reprise des vols directs entre Casablanca et Sao Paulo

Économie - Après cinq ans d’interruption, Royal Air Maroc (RAM) a repris ses vols directs entre Casablanca et Sao Paulo.

Ilyasse Rhamir - 9 décembre 2024

Casablanca accueille l’Africa Financial Summit 2024

Économie - Casablanca accueille depuis ce lundi les travaux de l'Africa Financial Summit, un événement phare du secteur financier africain.

Rédaction LeBrief - 9 décembre 2024

Agadir-Dakar : la voie maritime au service du commerce

Économie - Une voie maritime inédite entre Agadir et Dakar s’apprête à révolutionner le transport de marchandises vers l’Afrique subsaharienne.

Ilyasse Rhamir - 9 décembre 2024

Nadia Fettah présente une vision ambitieuse pour la finance en Afrique

Économie - À l’occasion du AFIS 2024 tenu à Casablanca, Nadia Fettah a esquissé une feuille de route pour faire de la finance un levier de développement durable en Afrique.

Rédaction LeBrief - 9 décembre 2024

Un record historique pour le tourisme marocain

Économie - Le Maroc célèbre une année exceptionnelle pour son tourisme, avec un record de 15,9 millions d’arrivées enregistrées entre janvier et novembre 2024.

Rédaction LeBrief - 9 décembre 2024

Karim Zidane mobilise les acteurs pour dynamiser l’économie de Fès-Meknès

Économie - Le ministre chargé de l'Investissement, de la Convergence et de l'Évaluation des Politiques Publiques, Karim Zidane, a pris part au quatrième édition du forum economique Fès-Meknès.

Mbaye Gueye - 8 décembre 2024

La dette extérieure du Maroc a doublé en 10 ans

Économie - La dette extérieur (69 Mds $) dollars équivaut à 50% du revenu national brut (RNB) et représente près de 110% des revenus de l’export.

Mbaye Gueye - 7 décembre 2024
Voir plus

Pourquoi viser l’excellence opérationnelle dans le secteur bancaire marocain ?

Économie - Le secteur bancaire marocain se trouve aujourd’hui confronté à des défis majeurs en matière de performance opérationnelle.

Cabinet Ceteris Paribus - 1 mars 2024

Un record historique pour le tourisme marocain

Économie - Le Maroc célèbre une année exceptionnelle pour son tourisme, avec un record de 15,9 millions d’arrivées enregistrées entre janvier et novembre 2024.

Rédaction LeBrief - 9 décembre 2024

COMADER : Rachid Benali élu président

Économie - La Confédération marocaine de l’agriculture et du développement rural (COMADER) a un nouveau président.

Hajar Toufik - 20 mars 2023

De Lydec à la SRM : ce qui va vraiment changer pour les habitants de Casablanca-Settat

Économie - La gestion des services publics dans la région de Casablanca-Settat entre désormais dans une nouvelle ère.

Hajar Toufik - 2 octobre 2024

Francfort : le Maroc engagé pour des partenariats économiques renforcés au forum « Africa Trade & Invest »

Économie - Le Forum annuel "Africa Trade & Invest meets Managing Risk" a ouvert ses portes à Francfort.

Farah Nadifi - 7 novembre 2024

Quand la croissance des recettes ne freine pas le déficit

Économie - L'exécution budgétaire du Maroc a montré des signes de tensions financières, avec un déficit qui s’est creusé de 11,6 MMDH par rapport à la même période en 2023.

Mbaye Gueye - 20 décembre 2024

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée Champs requis marqués avec *

Poster commentaire