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AMO des indépendants : réticence des médecins libéraux et des avocats

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La généralisation du régime de l’Assurance maladie obligatoire (AMO) et d’un régime de pensions au profit des catégories des professionnels, des travailleurs indépendants et des personnes non-salariées exerçant une activité libérale ne fait pas que des heureux. Les médecins libéraux et les avocats jugent que le taux de cotisation qui leur a été réservé est trop élevé. Détails.

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Face à « l’incompréhension »du taux de cotisation réservé à leurs professions dans le cadre de la généralisation de l’AMO, les médecins libéraux et les avocats sont rapidement montés au créneau. Les premiers ont décidé de saisir le chef du gouvernement, Aziz Akhannouch, à ce sujet en lui envoyant un courrier. Ils ont également lancé un appel au boycott du paiement de la cotisation à la Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS) jusqu’à la reprise des discussions sur le contenu du décret.

Les médecins ne comprennent toujours pas sur quelle base les cotisations annuelles ont été calculées. Ils notent que les cotisations des médecins généralistes et des spécialistes sont supérieures à celle des pharmaciens et autres fonctions citées dans la liste des métiers libéraux présentée par le gouvernement.

Les recommandations des syndicats

Les médecins du secteur libéral réclament un taux harmonisé avec les autres professions similaires. Ils réclament également qu’une progressivité des cotisations soit appliquée en faveur des jeunes médecins installés, comme ce qui se fait à l’étranger.

Les syndicats appellent aussi à la reprise des négociations entre l’Agence nationale de l’assurance maladie (ANAM), les caisses et les syndicats des médecins libéraux pour le renouvellement des conventions qui sont restées figées depuis 2006.

Lire aussi :Le gouvernement s’attaque au chantier de la généralisation de la protection sociale

Les syndicats proposent également que d’autres mesures incitatives soient mises en place, notamment dans le volet des allocations familiales, avec une prise en charge à hauteur de 60 à 100% par la Caisse primaire d’assurance maladie (CPAM), selon les revenus, en plus d’une Allocation supplémentaire de vieillesse (ASV).

Les médecins n’écartent pas la possibilité de faire une grève généraledu secteur libéral si le gouvernement ne répond pasà leur courrier.

Les avocats restent attachés à la MGBM

Les avocats, comme les médecins libéraux, estiment aussi que les cotisations proposées dans le cadre de l’Assurance maladie obligatoire (AMO) sont trop élevées. Ils signalent qu’ils disposent déjà depuis 2007 de la Mutuelle générale des barreaux du Maroc (MGBM). Les avocats souhaitent débattre avec le gouvernement actuel à ce sujet et trouver un terrain d’entente, assurant que les négociations effectuées avec l’ex-ministre de l’Emploi, Mohamed Amekraz, ont échoué.

Pour l’heure, les médecins libéraux et les avocats n’ont reçu aucune réponse à leurs requêtes. Le gouvernement va-t-il réagir ou bien va-t-il campersur sa position?? De grandes interrogations persistent quant à l’évolution de ces dossiers.

Un prêt de 1,6milliard de DH pour l’AMO

L’AMO a décroché ce mardi un premier financement de près de 1,6 milliard de DH (150 millions d’euros) de la part de l’Agence française de développement (AFD). Ce prêt devrait accompagner le Maroc dans la généralisation de l’AMO et le renforcement de son système de santé.

La convention de financement a été signée au siège du ministère des Finances, en présence des ministres Fouzi Lekjaâ et Khalid Aït Taleb ainsi que de Mihoub Mezouaghi, directeur général de l’AFD. Le projet est structuré autour de deux piliers. L’un porte sur l’opérationnalisation de la généralisation de l’AMO, l’autre sur le renforcement de l’offre de soins.

Lire aussi :Plus de 4 milliards de personnes ne bénéficient d’aucune protection sociale

Rappelons enfin que la généralisation de la protection sociale est l’un des grands chantiers menés par le gouvernement Aziz Akhannouch. Initié par le roi Mohammed VI, ce projet mobilise une enveloppe de 51 MMDH) par an jusqu’à l’année 2025. Près de la moitié de cette somme est issue du budget général de l’État (23 MMDH).

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