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Dans un rapport sur le développement humain (2020), l’Observatoire national du développement humain (ONDH) et le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD) se sont attardés surles attentes des jeunes Marocains. Cette étude a cherché à mettre en lumière le cadre social dans lequel évolue la jeunesse du Royaume dans l’objectif d’identifier et de déterminerles politiques publiques à revoir et à mettre en place pour répondre à ses besoins.
Pour l’ONDH et le PNUD, les politiques actuelles concernantles jeunes du pays ne correspondent pas à leurs attentes et manquent de cohérence et d’homogénéité. Le rapport relève que «les politiques publiques adressées aux jeunes ont tendance à s’appuyer sur des critères normatifs, d’âge et de statut. Elles ne tiennent pas compte de la diversité et de la réversibilité des parcours des jeunes, ce qui conduit à l’exclusion de fait de nombre d’entre eux, souvent réduits à l’invisibilité». Selon le document, les politiques publiques adressées aux jeunes ne doivent être définies qu’après une étude et un examen approfondide leur environnement, leurs perceptions et leur système de représentation. La même source explique queledit système de représentation se développe à partir du vécu et des expériences des jeunes et non à partir d’un parcourséducatif commun «censé émaner d’une école des valeurs ayant pour mission d’accompagner les apprenants dès leur plus jeune âge».
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L’attrait de l’émigration
L’ONDH et le PNUD soulignent qu’«en 2019, près de 90% des jeunes Marocains avaient une perception positive de l’avenir, malgré les difficultés qu’ils ont pour s’y projeter et que la crise de la Covid-19 ne manquerait pas d’accentuer». Les deux organismes citent dans ce sens une enquête réalisée en 2019 par Arab Barometer qui a révélé que«sept jeunes Marocains sur dix sont tentés par l’émigration, ce qui constitue le chiffre le plus élevé de la zone du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord (MENA)». Le rapport avance ainsi que «l’optimisme quant au futur qu’ils affichent est probablement lié à cette perspective d’émigration : en 2019, 68% de jeunes Marocains déclarent pouvoir être heureux hors du Maroc».
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L’importance de la famille
Le rapport en question souligne en outre que les jeunes du Maroc accordent une importance considérable à la famille dans la définition de leur identité personnelle. «Autrement dit, la famille est une valeur centrale pour les jeunes Marocains. Aussi, le fait de fonder une famille correspond bien à l’idée que se font les jeunes d’une vie satisfaisante. En conséquence, le mariage également est une valeur plébiscitée par 70% des jeunes même si, pour des considérations d’ordre économique, se marier et fonder une famille ne figurent pas dans leur agenda immédiat. En effet, leur réticence au mariage est passée de 42% en 2011 à 70% en 2019», précise le rapport.
S’agissant de la perception de la jeunesse marocaine en matière d’égalité des sexes, l’ONDH et du PNUDontsoutenu que cette catégorie de la société l’aqualifie d’ambigüe.Une ambiguïté qui se traduit par le fait quebien que «83% des jeunes Marocains soient favorables à l’égalité des chances à l’école», 30% d’entre eux sont moins favorables lorsqu’il s’agit de l’emploi. Une attitude négative que le rapport explique par la vulnérabilité des jeunes hommes vis-à-vis des femmes sur le marché du travail. «Ce comportement de défiance est davantage marqué pour les hommes qui ne disposent pas d’un niveau d’éducation suffisant», indique la même source. Toutefois, poursuit-elle, «il convient de noter que les attitudes les plus favorables à l’égalité des sexes sont exprimées par les jeunes diplômés de l’enseignement supérieur».
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Il faut prendre en compte la vision et les revendications des jeunes
Pour le PNUD etl’ONDH, il est essentiel de prendre en compte la parole des jeunes et le regard qu’ils portent sur la société qui les entourepour trouver des solutions appropriées à leurs difficultés d’insertion économique et sociale. De plus, lesdites solutions doivent être globales et centrées sur eux, et non segmentées par domaine, car «toutes les questions doivent être traitées en cohérence, vu que des réponses contradictoires ne feront qu’amplifier leur désarroi. D’où l’intérêt de répondre aux attentes des jeunes».
Le rapport estime aussi que la pandémie dela Covid-19 a constitué un obstacle inattendu dans le cheminement des jeunes vers l’autonomie et l’âge adulte, surtout queleurs attentes et préoccupations sont d’abord d’ordre économique. Outre le défi économique, la nouvelle générations’intéresse fortement aux mesureset garantiesde santé et de protection sociale, notamment dans le contexte actuel de la crise sanitaire. Le document du PNUD et de l’ONDH précise que «les études menées pendant cette dernière décennie montrent que les jeunes Marocains sont attentifsà leur santé physique et mentale. Près de la moitié d’entre eux expriment des inquiétudes persistantes à ce sujet, surtout avec la prolifération des facteurs de stress, notamment suite à une utilisation abusive d’Internet. La crise sanitaire devrait aggraver ce constat».
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Les recommandations du PNUD et del’ONDH
D’après le rapport,il existe aujourd’hui un«empilement de dispositifs (au profit des jeunes, NDLR), qui forme un système complexe dont l’efficacité pâtit de la faible articulation de ses composantes à de multiples niveaux (sectoriels, catégoriels, national/local). La gestion de ces dispositifs, qui relève de plusieurs acteurs, souffre d’un manque de coordination qui rejaillit également sur leur efficience». De ce fait, le PNUD et l’ONDH ont souligné une liste de recommandation afin d’assurer un accès optimal des jeunes à leurs droits et de réussir l’élaboration de politiques publiques qui répondent plus à leurs attentes. Il s’agit notamment : «d’endiguerles pratiques discriminatoires dont sont victimes nombre de jeunes ; d’éliminertout obstacle juridique, administratif et pratique au droit des jeunes de constituer librement des associations et d’y contribuer activement ; de renforcer les politiques de jeunesse susceptibles de promouvoir efficacement l’accès de tous les jeunes aux droits, en traitant notamment : les obstacles à l’accès à une éducation et une formation de qualité, les difficultés rencontrées pour trouver un emploi stable et disposer de conditions de travail équitables, ainsi que l’insuffisante capacité des services sanitaires et sociaux à pourvoir à leurs besoins particuliers et des opportunités de participation à la vie de la société».
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