À l’instar des syndicats de l’enseignement, des étudiants ont fortement rejeté la décision du ministère de l’Éducation nationale, du Préscolaire et des Sports de limiter l’accès au concours de recrutement des Académies régionales de l’éducation et de la formation (AREF) aux personnes de moins de 30 ans. Ainsi, depuis la semaine dernière des milliers d’étudiants et de chômeurs ont organisé des manifestations dans plusieurs villes du Royaume pour appeler le gouvernement à revenir sur sa décision.
Lire aussi :Rien ne va plus entre les syndicats et Chakib Benmoussa
La grogne des étudiants
À Safi, Nador, Marrakech, Taza, Fès et Rabat, ils étaient des milliers à protester dans la rue contre les nouvelles conditions de présélection du concours des AREF. Ils ont brandi des slogans qui rejettent ces nouvelles mesures, les qualifiant d’«injustes» et de «contraires aux aspirations des chômeurs et des étudiants». Les étudiants ont aussidénoncé que cette décision va entrainer «l’exclusion» d’une grande partie des citoyens de leur droit de passer ces concours. Les protestataires ont également pointé du doigt le ministre de tutelle, Chakib Benmoussa, lui imputant la responsabilité de «l’exacerbation du chômage au Maroc».
En plus de contester l’âge fixé à 30 ans pour les futurs candidats, les étudiants de la faculté pluridisciplinaire de Nador ont rejeté la condition d’obtention de mentions au baccalauréat et à la Licence pour l’accès aux professions éducatives. Ils ont martelé que cette mesure risque d’impacter «les fils des pauvres, qui trouvent en l’accès au métier d’enseignant une bouée de sauvetage, pour les sortir de la crise du chômage». Même son de cloche chez les étudiants de Marrakech, de Taza et de Fès qui ont tous appelé à plus de «justice sociale» durant leurs manifestations et sit-in.
Par ailleurs, une autre protestation des étudiants était prévue ce dimanche à Rabat,la Coordination des étudiants licenciés ayant lancé un appel à manifester contre lalimite d’âge de 30 dans l’Avenue Mohammed V au centre de la capitale. Cependant, seules quelques dizaines de personnes ont répondu à l’appel de la Coordination. Hormis quelques accrochages verbaux, aucun incident ne s’est produit entre les manifestants et les forces de l’ordre.
Lire aussi :Enseignement : les nouvelles modalités de recrutement font jaser
L’indignation des syndicats de l’enseignement
Rappelons que le ministère de l’Éducation nationale, du Préscolaire et des Sports a décidé de réformer les conditions de recrutement des enseignants, en introduisant une liste de nouvelles mesures, et ce quelques semaines seulement avant la tenue du concours de l’AREF (prévu le 11 décembre prochain). Il s’agit de l’adoption d’une procédure de présélection au concours écrit s’appuyant sur des critères objectifs et rigoureux, dont une lettre de motivation exigée des candidats, de l’impossibilité des enseignants du privé de rejoindre le secteur public sans l’accord de leur patron ou encore la limitation de l’accès aux concours aux personnes de moins de 30 ans. Cette dernière condition a été la plus contestée par les professionnels du secteur, qui l’ont jugée «discriminatoire».
Pour les représentants de la Fédération nationale de l’enseignement (FNE-UMT), du syndicat national de l’enseignement (SNE-CDT), de la Fédération libre de l’éducation (FLE-UGTM) et de la Fédération nationale de l’enseignement et du Syndicat national de l’enseignement (FDT), ces nouvelles conditions pour passer les concours sont «déraisonnables et nécessitent un débat avec les syndicats concernés et l’opinion publique». La FNE et le SNE les ont même qualifiées «d’anticonstitutionnelles», martelant que «tous les Marocains sont égaux dans la prise de fonctions publiques».
Lire aussi :Recrutement des enseignants : l’exécutif campe sur ses positions
Le département de Benmoussa est intransigeant
De son côté, et malgré le tollé qu’ont provoqué ses nouvelles réformes des conditions de recrutement des enseignants, le ministère de tutelle a explicitement précisé qu’il ne compte pas revenir sur sa décision. Chakib Benmoussa a souligné que certes, c’est une étape «douloureuse», mais elle est «nécessaire» pour la réforme du système éducatif. «Les conditions de présélection au concours de l’AREF visent à améliorer la profession, en renforçant la compétence du personnel enseignant et en favorisant de nouvelles carrières», a-t-il affirmé à la suite de sa réunion du mardi dernier avec les syndicats du secteur. Il a insisté que ces nouvelles mesures visent à «renforcer le système scolaire» et à «permettre aux élèves d’acquérir les compétences nécessaires pour contribuer au développement du pays».
Mustapha Baitas, ministre délégué chargé des Relations avec le Parlement et porte-parole du gouvernement, a pour sa part expliqué que le nouvel exécutif «place la réforme de l’école publique au centre de ses grandes orientations réformistes». Il a affirmé, à l’issue de la réunion du Conseil du gouvernement du jeudi dernier, que le département de Benmoussa cherche avant tout à «promouvoir l’école publique, à améliorer les programmes de formation et à mettre à disposition des infrastructures à même de perfectionner le concept de la qualité dans l’écosystème éducatif au Maroc». Et desoutenir que les nouvelles mesures de recrutement des enseignants sont légales et parfaitement légitimes. «La réforme du système éducatif ne peut être reportée et nécessite d’avoir le courage politique nécessaire», a-t-il assuré, notant que le gouvernement «dispose d’une vision claire de ladite réforme dans le cadre du nouveau modèle de développement».
Lire aussi :Le gouvernement réussira-t-il à relancer le dialogue social ?
La DGSSI alerte les bénéficiaires de l’aide sociale
Société - Ce faux site incite les utilisateurs à fournir des informations personnelles sensibles, notamment le numéro de la CIN ou de la carte bancaire.
Mbaye Gueye - 4 décembre 2024Smeia et BMW : partenaires officiels du FIFM
Société - Smeia, importateur exclusif de BMW au Maroc, célèbre sa 9ᵉ année en tant que transporteur officiel du FIFM.
Ilyasse Rhamir - 3 décembre 2024Immigration en Italie : les Marocains en 3e position
Société - Avec 342.469 ressortissants en 2023, les Marocains représentent 7,8% de la population étrangère en Italie.
Farah Nadifi - 3 décembre 2024Le 1er Joumada II de l’an 1446 de l’Hégire, c’est aujourd’hui !
Société - Le 1er Joumada II de l'an 1446 de l'Hégire correspond au mardi 3 décembre 2024, a annoncé lundi le ministère des Habous et des Affaires islamiques.
Rédaction LeBrief - 3 décembre 2024Sekkouri présente une version modifiée du projet de loi sur le droit de grève
Société - Younès Sekkouri, annonce la suppression des articles interdisant la grève politique, alternée et solidaire.
Mbaye Gueye - 2 décembre 2024Le Groupe scolaire de Bourgogne ferme son établissement sans préavis
Société - La fermeture du groupe scolaire est attribuée à des problèmes juridiques signalés dès le début de l’année scolaire.
Mbaye Gueye - 2 décembre 2024Al Haouz : 2,7 MMDH déjà versés pour la reconstruction
Société - Aziz Akhannouch, a présidé la 13ᵉ réunion de la Commission interministérielle dédiée au programme de reconstruction et de réhabilitation des zones sinistrées par le séisme d’Al Haouz.
Ilyasse Rhamir - 2 décembre 2024Reconstruction d’Al Haouz : l’action s’accélère
Société - La première réunion du conseil de l’Agence pour le développement du Haut Atlas s’est tenue marquant le lancement officiel des travaux de reconstruction dans les régions touchées par le séisme d’Al Haouz.
Ilyasse Rhamir - 2 décembre 2024Grève des médecins : Le SIMSP maintient la pression
Société - Le Syndicat Indépendant des Médecins du Secteur Public annonce la prolongation de sa grève nationale les 4 et 5 décembre 2024.
Ilyasse Rhamir - 4 décembre 2024Ils forment une chaîne humaine pour sauver 4 dauphins
Khansaa Bahra - 19 septembre 2019Séisme d’Al Haouz : les survivants critiquent l’inaction gouvernementale huit mois après
Société - Huit mois après le séisme d'Al Haouz, les survivants vivent sous des tentes et dénoncent l'absence de solutions durables.
Chaima Aberni - 7 juin 2024Peines alternatives : vers une justice plus humaine
Société - La justice marocaine franchit un cap avec l’entrée en vigueur de la loi sur les peines alternatives, un texte ambitieux visant à moderniser le système judiciaire.
Ilyasse Rhamir - 16 décembre 2024Smeia et BMW : partenaires officiels du FIFM
Société - Smeia, importateur exclusif de BMW au Maroc, célèbre sa 9ᵉ année en tant que transporteur officiel du FIFM.
Ilyasse Rhamir - 3 décembre 2024Sekkouri présente une version modifiée du projet de loi sur le droit de grève
Société - Younès Sekkouri, annonce la suppression des articles interdisant la grève politique, alternée et solidaire.
Mbaye Gueye - 2 décembre 2024Rabat : lancement du premier certificat universitaire en éducation bilingue et langue des signes pour les sourds
Société - L’Université Mohammed V de Rabat lance un programme innovant à destination des élèves sourds et malentendants.
Farah Nadifi - 8 novembre 2024