Chakib Benmoussa, ministre de l'Éducation nationale, du Préscolaire et des Sports © DR
Les tensions montent entre le ministère de l’Éducation nationale, du Préscolaire et des Sports et les syndicats de l’enseignement. Bien que le ministre de tutelle, Chakib Benmoussa, ait ouvert un dialogue sectoriel avec les représentations syndicales du secteur, son département continue d’imposer des mesures les concernant, et ce, sans concertations préalables. Vendredi dernier, le ministère a annoncé la mise en place de nouvelles conditions d’accès au concours de recrutement des enseignants et des cadres administratifs, qui est prévu le 11 décembre prochain. Il s’agit de l’adoption d’une procédure de présélection au concours écrit s’appuyant sur des critères objectifs et rigoureux, dont une lettre de motivation exigée des candidats, de l’impossibilité des enseignants du privé de rejoindre le secteur public sans l’accord de leur patron ou encore la limitation de l’accès aux concours aux personnes de moins de 30 ans.Ces conditions ont été vivement contestées par les professionnels du secteur, qui lesqualifient de «discriminatoires».
Lire aussi :Enseignement : les nouvelles modalités de recrutement font jaser
La colère des syndicats de l’enseignement
L’annonce de ces nouvelles conditions a d’autant plus attisé l’ire des syndicats de l’enseignement, car elle est intervenue quelques heures seulement après une rencontre entre Chakib Benmoussa et les représentants de cinq syndicats de l’Éducation nationale. Et c’est dans ce contexte très tendu que le ministre s’est, une nouvelle fois, entretenu avec ces derniers lemardi 23 novembre. Les représentants dela Fédération nationale de l’enseignement (FNE-UMT), du syndicat national de l’enseignement (SNE-CDT), de la Fédération libre de l’éducation (FLE-UGTM) et de la Fédération nationale de l’enseignement et du Syndicat national de l’enseignement (FDT) ont profité de cette réunion pour demander à la tutelle de revenir sur sa décision.
Abderrazzak El Idrissi, secrétaire général de la Fédération nationale de l’enseignement (FNE, non affiliée à une centrale syndicale), s’est indigné : «nous étions réunis avec le ministre toute la journée, sans que lui ou son équipe ne nous informe de cette nouvelle décision». Ce dernier a précisé que les syndicats, qui ont participé à cette deuxième réunion du dialogue sectoriel avec le ministre, ont souligné que les nouvelles conditions pour passer les concours sont «déraisonnables et nécessitent un débat avec les syndicats concernés et l’opinion publique».
Lire aussi :Le gouvernement réussira-t-il à relancer le dialogue social ?
Abdennasser Naanaa, syndicaliste du SNE-CDT, a de son côté condamné la décision du département de Benmoussa d’exclure les candidats exerçant dans le secteur privé. Selon lui, si les enseignants du privé doivent obtenir une autorisation de leur employeurpour rejoindre le secteur public, alors cette même mesure devrait être «au moins généraliséeau niveau de l’emploi dans tous les ministères et les organes de l’État». Naanaa estime quecette conditiona été introduite sans prendre en compte les conditions sociales et professionnelles des éducateurs du privé.
De plus, dans des communiqués séparés, la FNE et le SNE ont qualifié «d’anticonstitutionnelles» les nouvelles mesures portant sur le recrutement des enseignants,affirmant que«tous les Marocains sont égaux dans la prise de fonctions publiques». Aussi, ils ontcondamné et rejeté la décision de la tutelle de limiter l’âge d’accès aux concours d’enseignement à moins de 30 ans. Ils ont également appelé le gouvernement et le département de Chakib Benmoussa à «répondre immédiatement aux demandes justes et légitimes des travailleurs de l’éducation, toutes catégories confondues». Et, les deux syndicats ont exhorté tous les professionnels du secteur de l’éducation «à se mobiliser et à unir leurs rangs pourdéfendre les intérêts de l’éducation publique dans le pays».
Lire aussi :Enseignement : Benmoussa relance le dialogue social
Le niet de Benmoussa
Malgré les appels à la rétraction des syndicats de l’enseignement, Benmoussa et son ministère n’entendent pas reculer sur les conditions d’accès à la profession.C’est une étape «douloureuse», peut-être, mais «nécessaire» pour la réforme du système éducatif afin de répondre aux revendications des familles marocaines pour une école publique de qualité, explique le ministère. «Les conditions de présélection au concours de l’AREF (Académie régionale de l’éducation et de la formation) visent à améliorer la profession, en renforçant la compétence du personnel enseignant et en favorisant de nouvelles carrières», a affirmé le ministre lors de la réunion de ce mardi. Il a ajouté que les nouvelles mesures visent aussi à «renforcer le système scolaire» et à «permettre aux élèves d’acquérir les compétences nécessaires pour contribuer ultérieurement au développement du pays».
Dans un communiqué, le ministère de l’Éducation a déclaré que l’objectif des réunions du dialogue sectorielest d’établir une stratégie pour la gestion des questions relatives au système éducatif, d’entamer un dialogue pour la promotion des écoles publiques, ainsi que d’améliorer la qualité de l’enseignement. «Le dialogue vise à instaurer la confiance et la crédibilité pour trouver un terrain d’entente à la lumière des résultats des travaux du comité technique»,indique la même source.
Par ailleurs, après la réunion de ce mardi, une autre aura lieu le 29 novembre pour traiter en détail les dossiers en suspens du secteur. Le 1er décembre, une quatrième rencontre, également dans le cadre du dialogue sectoriel,sera dédiée aux enseignants contractuels, en présence des porte-parole de leur Coordination nationale. Puis, une cinquième rencontre dans ce sens a été programmée pour le 7 décembre prochain.
Diplomatie parlementaire : Ould Errachid en mission au Panama
Politique - Mohamed Ould Errachid se rendra au Panama les 4 et 5 décembre à la tête d’une délégation parlementaire marocaine.
Ilyasse Rhamir - 3 décembre 2024Le Maroc et l’UE veulent relancer leurs relations parlementaires
Politique - Rachid Talbi Alami et son homologue, Roberta Metsola, ont convenu à Bruxelles d’une feuille de route pour la relance des relations entre les parlements.
Mbaye Gueye - 3 décembre 2024Droit de grève : malgré la modification du texte, le projet divise toujours
Politique - Face à la pression des syndicalistes, le gouvernement a fait un geste visant à améliorer le projet de loi sur le droit de grève.
Mbaye Gueye - 3 décembre 2024Rabat : 22ème réunion de la Commission militaire mixte maroco-française
Politique - Les échanges ont porté sur la coopération militaire bilatérale et les enjeux sécuritaires régionaux et internationaux.
Rédaction LeBrief - 3 décembre 2024Sommet «One Water» : Akhannouch défend l’initiative du Maroc pour l’eau
Politique - Le Chef du gouvernement, Aziz Akhannouch, représente le Roi Mohammed VI au Sommet “One Water”, qui a débuté mardi à Riyad.
Ilyasse Rhamir - 3 décembre 2024Lancement du Conseil stratégique de l’Agence de développement du Haut Atlas
Politique - Aziz Akhannouch, a présidé la première réunion du Conseil d’orientation stratégique de l’Agence de développement du Haut Atlas.
Ilyasse Rhamir - 2 décembre 2024Éducation : un budget record, des résultats en berne
Politique - Malgré des budgets records atteignant 73,91 milliards de dirhams, le système éducatif marocain reste embourbé dans des problématiques structurelles.
Ilyasse Rhamir - 2 décembre 2024Italie : inauguration du consulat honoraire du Maroc en Calabre
Politique - La ville italienne de Gioia Tauro a accueilli l’inauguration des nouveaux locaux du consulat honoraire du Maroc pour la région de Calabre.
Rédaction LeBrief - 1 décembre 2024L’Océan et Dar-Bouazza : les élections partielles qui feront date
Politique - Les élections partielles à Rabat et Dar-Bouazza sont un test impossible pour le PJD, le RNI et le PAM.
Chaima Aberni - 10 septembre 2024Sahara : Paris veut aider le Maroc à l’ONU et l’UE
Politique - Macron a affirmé à Rabat l'engagement de la France pour soutenir la solution marocaine au Sahara, aussi bien à l'ONU qu'au sein de l'UE.
Rédaction LeBrief - 30 octobre 2024Élections 2021 : le taux de participation atteint 36% à 17h
Nora Jaafar - 8 septembre 2021Justice : une nouvelle carte judiciaire prometteuse
Politique - Une étape cruciale franchie pour la justice : le projet de décret n° 2.23.665, établissant la carte judiciaire du Royaume.
Nora Jaafar - 3 janvier 2024Sahara : Juan Guaidó soutient le Maroc
Hafid El Jaï - 5 février 2021Le Maroc opte pour le visa électronique à partir du 10 juillet
Politique - Les visas électroniques vers le Maroc sont bientôt possibles, a annoncé jeudi le ministère du Tourisme, de l’Artisanat et de l’Économie sociale et solidaire
Hajar Toufik - 24 juin 2022