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À l’approche des fêtes de fin d’année, les autorités marocaines décident, contre toute attente, de renforcer le dispositif de contrôle pour l’accès au territoire national. L’information est tombée comme un couperet le samedi 13 novembre sur les professionnels touristiques qui s’attendaient à un allégement des mesures restrictives afin de soutenir un secteur très impacté par la crise.
Le communiqué du Comité interministériel de suivi de la Covid-19, publié le samedi, précise par ailleurs que «tout passager testé positif à l’arrivée au Maroc ne pourra pas accéder au territoire national et devra retourner immédiatement au pays de provenance à la charge totale de la compagnie de transport aérien ou maritime, à l’exception des personnes disposant d’une résidence permanente au Maroc». En plus de la suspension des vols avec trois pays européens (le Royaume-Uni, l’Allemagne et les Pays-Bas), parmi les principaux émetteurs de touristes étrangers au Maroc, le pays poursuit sa politique restrictive qui n’est passans impact sur le tourisme. Et ce malgré l’avancement considérable de la campagne de vaccination du Maroc, qui le place en tant que leader régional, africain et même mondial, atteignant quasiment son objectif d’immunité collective.
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Si le Maroc est bien loti et que les nouveaux cas de contaminations se sont réduits comme neige au soleil, vaccinant près de 70% de la population cible, pourquoi le gouvernement poursuit-il donc sa politique restrictivetout en négligeant les revendications des professionnels du tourisme ?
«Ça devient vraiment lassant. On comprend tout à fait l’impératif de contrôler la situation sanitaire, et il ne s’agit pas de commenter la pertinence ou pas de ces décisions, mais nous nous interrogeons sur l’accompagnement à apporter au secteur, tenant compte de l’énorme impact sur son activité. À ce jour, aucune mesure concrète de soutien, voire de sauvetage des emplois et des entreprises, n’a été déployée», nous confie avec amertume un grand opérateur du secteur.
«L’indemnité forfaitaire versée aux employés déclarés s’est arrêtée depuis le 30 juin sans aucune alternative ni visibilité. Au moment où nous réclamons d’accélérer les process en faveur d’une reprise de l’activité touristique, l’étau se resserre encore plus. Qu’est-ce qui est proposé au secteur en attendant des jours meilleurs ? Rien», lance-t-il.
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L’incompréhension du secteur touristique
Joints par nos soins, plusieurs opérateurs ont manifesté leur incompréhension et doutent de la volonté de l’État de les soutenir. Ces entreprises ont, en effet, commencé à recevoir les avis de paiement des arriérésde la Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS) au titre des années 2020 et 2021, incluant même des majorations et des pénalités. Ils reçoivent également les ordres de paiement pour les taxes. De plus, plusieurs se sont retrouvés aujourd’hui en procédure de contentieux puisque les banques réclament le paiement de leurs échéances et ont fermé le robinet des financements.
Ceci sans parler du budget 2022 accordé au secteur dans le cadre du projet de loi de Finances. «Il n’y a eu aucun effort budgétaire palpable pour soutenir et accompagner les entreprises et leurs employés dans ce drame qu’ils traversent. Et la question ici n’est pas liée au budget de promotion qui reste très en deçà des attentes, mais bel et bien à un budget adapté à une stratégie réelle de sauvegarde puis de relance», martèle notre interlocuteur. Près de 300 millions de DH (MDH) sont en effet prévus pour le budget de l’Office national marocain du tourisme (ONMT). «Un budget qui est dérisoire et qui ne reflète pas l’urgence de la situation de crise que nous traversons», poursuit notre source.
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Rappelons que Fatim-Zahra Ammor, la nouvelle ministre du Tourisme, avait rencontré le 2 novembre la Confédération nationale du tourisme (CNT) après de multiples SOS lancés par les professionnels. Ces derniers sont, toutefois, restés sur leur faim à l’issue d’une réunion où la ministre ne faisait qu’écouter les doléances des opérateurs. Une rencontre de prise de contact, où aucune mesure concrète n’a été annoncée. «La réunion avec la ministre était certes , mais elle a été peu constructive. Elle nous a écoutés et s’est engagée à soutenir le secteur. Mais quelles solutions concrètes et immédiates pour sauver ce qui peut l’être maintenant ? Pour l’instant aucune», conclut notre source.
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