Changement en douceur au sein du ministère de l’Économie et des Finances. La ministre Nadia Fettah Alaoui confie à son ministre délégué chargé du budget, Fouzi Lekjaa, de nouvelles prérogatives et non pas des moindres. Désormais, le nouvel homme fort du ministère s’est vu confier la mission de la préparation des projets de loi de Finances et de veiller à leur mise en œuvre. Pour exercer ces compétences, l’Administration des douanes et impôts indirects (ADII) et la Direction générale des impôts (DGI) sont «mises à la disposition» du ministre délégué, en plus de la direction du budget, selon le nouveau décret relatif au périmètre du ministre délégué au budget, publié dans le bulletin officiel du 4 novembre 2021.
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Fouzi Lekjaa, le nouvel homme fort des Finances
Si Lekjaa est le directeur du budget de l’État depuis près d’une décennie, il aura désormais sous sa tutelle les Douanes et le Fisc. Au lendemain de la publication de ce nouveau décret, plusieurs observateurs ont critiqué une «mainmise» d’une personne sur des administrations névralgiques et stratégiques pour le Royaume. Pour y voir plus clair, LeBrief a contacté deux économistes, Mehdi El Fakir et Driss El Fina. Pour ce dernier, ces nouvelles prérogatives n’impacteront pas le travail du département des Finances et les administrations concernées. Au contraire, il voit du bon œil cette nouvelle attribution au ministre délégué.
«Le Fisc et les Douanes doivent rester apolitiques»
«Les Douanes et le Fisc concentrent la totalité des ressources de l’État. Il ne faut pas jouer avec ces administrations. Fouzi Lekjaa connaît très bien ces directions, mais pas la ministre de tutelle. Et c’est là où se situe l’enjeu de cette nouvelle attribution», nous explique Driss El Fina. De plus, pour notre interlocuteur, l’enjeu est aussi d’ordre politique. Fouzi Lekjaa est un homme de l’administration, rompu aux coulisses du budget de l’État, et n’appartient pas à un parti politique. «Ces administrations doivent demeurer loin des calculs politiciens. Lekjaa est apolitique, il est technocrate. Souvenez-vous de l’affaire de Mohamed Boussaid-Moulay Hafid Elalamy. Grâce à ce changement, on évitera que de telles affaires surviennent», nous précise El Fina.
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Éviter une affaire Boussaid-Elalamy bis
Pour rappel, des soupçons de conflit d’intérêts ont éclaté en 2018 accusant le ministre du Commerce et de l’Industrie, Moulay Hafid Elalamy, de profiter d’une disposition fiscale comprise dans la loi de Finances 2018, à la veille de la cession de Saham, groupe appartenant au ministre, au sud-africain Sanlam pour un milliard de dollars. Cette disposition est venue supprimer les droits d’enregistrement de 4% appliqués à la cession de parts de sociétés. «Un privilège offert par Mohamed Boussaid, son collègue au parti, le Rassemblement national des indépendants et ministre de l’Économie et des Finances de l’époque», avaient fustigé des militants de la protection des deniers publics. Des accusations fermement rejetées par la suite par Moulay Hafid Elalamy. En tout cas, «pour éviter ce genre d’affaires, l’État préfère jouer la prudence en éliminant tout risque de conflit d’intérêts en plaçant les lois de Finances, les Douanes et le Fisc, deux administrations souveraines, entre les mains d’un technocrate et garantir ainsi leur indépendance.
De son côté, l’économiste Mehdi El Fakir préfère raison-garder. «Il n’y aura pas de changement», nous lance-t-il d’emblée.«Le ministère des Finances, c’est un tout indissociable. Cette nouvelle réattribution est opérée dans un même écosystème. Ça ne doit pas poser autant de questions et d’inquiétudes. D’ailleurs, il faut relativiser, le décret précise bien qu’il s’agit d’une simple mise à disposition», assure El Fakir. Selon lui, si la Douane et le Fisc passent sous le giron de Fouzi Lekjaa, c’est «une bonne chose pour les finances publiques». Il pourra suivre de manière plus efficace les recettes et les dépenses de l’État, estime El Fakir.
Quand la croissance des recettes ne freine pas le déficit
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