Accueil / Économie

La dette publique du Maroc est soutenable, selon la BAD

Temps de lecture

Image d'illustration © DR

La Banque africaine de développement (BAD) a publié la semaine dernière un rapport qui analyse la vulnérabilité des pays de l’Afrique du Nord face à la crise de la Covid-19 et le creusement de la dette publique qui en a découlé. Comment se positionne le Maroc par rapport à ses voisins et quelles sont les perspectives de croissance pour l’année 2022 ? Éléments de réponses.

Publié le 3 novembre dernier, le rapport de la Banque africaine de développement (BAD) sur les perspectives économiques post-Covid dans les pays d’Afrique du Nord est riche en enseignements. Le rapport souligne d’abord que les économies nord-africaines ont subi trois chocs en 2020: la pandémie de la Covid-19, l’effondrement des cours du pétrole et la baisse brutale du tourisme. Aussi, il indique que ces chocs ont contraint les gouvernements à s’endetter davantage.

Le rapport note que pour atténuer les effets de la pandémie, le Maroc a accédé à des financements d’urgence auprès de bailleurs de fonds, dont trois milliards de dollars du Fonds monétaire international (FMI) et 460 millions de dollars de la BAD. «En septembre 2020, le Maroc a également émis une euro-obligation d’un milliard d’euros. Ces entrées de fonds ont permis de renforcer les réserves de change, qui sont suffisantes pour couvrir huit mois d’importations et trois fois la dette à court terme», note le document.

Lire aussi :Agriculture : la BAD accorde un prêt de 114 millions d’euros au Maroc

L’institution financière africaine juge que le niveau de vulnérabilité de la dette publique du Maroc restera viable, en raison notamment de sa maturité, de la part relativement faible libellée en devises étrangères et de la base d’investissement constituée principalement d’investisseurs locaux.

Le rapport indique également que pour faire face à la crise, le gouvernement a entrepris une série de mesures « en élargissant les avantages liés à l’emploi, en reportant les paiements d’impôts, en réduisant le taux directeur de 0,75 point de pourcentage cumulé, en créant un fonds consacré à la gestion de la pandémie et en finançant une facilité de prêt pour les petites et moyennes entreprises (PME) », lit-on dans le rapport.

Un taux de croissance entre 4 et 6% en 2022

La BAD prévoit un taux de croissance compris entre 4% et 6% pour les pays de l’Afrique du Nord en 2022. Le document souligne que la rapidité de la reprise devrait être, en partie, induite par la relance du tourisme au Maroc, en Égypte et en Tunisie, et par les prix du pétrole en Algérie et Libye. Par ailleurs, l’amélioration de la production et la distribution de vaccins devraient également soutenir cette reprise, précise la BAD.

Croissance

Parmi les pays nord-africains qui ont les taux de dettes extérieures les plus élevés, la Tunisie figure en tête de liste. Le rapport souligne que la dette extérieure de ce pays s’élève à 97,2% du PIB en 2020. La sonnette d’alarme est tirée d’ailleurs contre le scénario d’une dette publique insoutenable si la Tunisie n’engage pas des réformes crédibles avec un large soutien interne, précise la BAD.

Le rapport indique que les niveaux d’endettement régionaux resteront tout de même soutenables à court terme. À l’horizon 2025, ils avoisineront néanmoins 100% du PIB en Algérie et en Tunisie, entre 77 et 78% du PIB en Égypte et au Maroc et 57,9% en Mauritanie. Globalement, la BAD a noté que la récession en Afrique du Nord a étéplus limitée que prévu. Elle est restéeégalementinférieure à celles enregistrées en Afrique centrale et en Afrique australe, note le rapport.

Un déficitdecomptes courants important

Le déficit moyen des comptes courants de la région s’est creusé entre 2019 et 2020, passant de 4,9% du PIB à 8,8%. Il en ressort que les deux pays exportateurs de pétrole, à savoir la Libye et l’Algérie, en plus dela Mauritanie, ont subi les déficits les plus importants, soit respectivement de 59,8%, 14,8% et 17,6% du PIB.

Les déficits des comptes courants du Maroc et de l’Égypte étaient les plus faibles avec respectivement 1,5% et 3,1% du PIB. Le déficit de la Tunisie s’établissait à 8,1% du PIB. D’après le rapport, la baisse des recettes du tourisme a aggravé les déficits des comptes courants, mais compte tenu de la récente hausse des prix du pétrole et des matières premières, les déficits des comptes courants de la région devraient être beaucoup plus faibles en 2021 (4,9% du PIB) et en 2022 (1,3% du PIB).

Notons enfin que la Banque africaine du développement considère que la région devrait rapidement retrouver son niveau d’avant la pandémie, à condition que les risques et les incertitudes liéesà la Covid-19 soient éliminés à l’échelle mondiale.

Dernier articles
Les articles les plus lu

L’ONMT entame une tournée dans tout le Royaume

Économie - L'ONMT entame une tournée dans tout le Royaume à la rencontre des acteurs du secteur du tourisme.

Mouna Aghlal - 10 janvier 2025

Marché obligataire : stabilité des taux sur 2 ans

Économie - Le marché primaire obligataire s’est distingué par une stabilité des taux sur la maturité de 2 ans.

Rédaction LeBrief - 10 janvier 2025

Les prix de la volaille en hausse, le secteur avicole en crise

Économie - La récente flambée des prix de la volaille au Maroc, avec le poulet vivant atteignant jusqu'à 27 dirhams le kilogramme, a mis en lumière la vulnérabilité de la chaîne d'approvisionnement face aux crises successives.

Mouna Aghlal - 10 janvier 2025

Banques : allègement du déficit de liquidité

Économie - Le déficit moyen de liquidité bancaire au Maroc s’est réduit de 4,15%, atteignant 135,3 milliards de dirhams.

Rédaction LeBrief - 10 janvier 2025

Vignette 2025 : la DGI annonce un paiement en ligne gratuit

Économie - La DGI informe que le paiement de la Taxe spéciale via les canaux numériques est entièrement gratuit.

Rédaction LeBrief - 10 janvier 2025

Régularisation fiscale volontaire : un succès qui dépasse les espérances

Économie - Cette initiative ambitieuse et réussie a permis d'injecter plusieurs milliards de dirhams dans la trésorerie publique...

Mbaye Gueye - 10 janvier 2025

Maroc-Chine : un partenariat sur les rails

Économie - Le Maroc vise à transformer son réseau ferroviaire en une infrastructure de classe mondiale grâce à un plan d’extension de 1.500 kilomètres à l’horizon 2035.

Ilyasse Rhamir - 10 janvier 2025

Une croissance de 3,2% attendue en 2025

Économie - Les prévisions économiques pour le Maroc indiquent une croissance modérée du PIB, estimée à 3,2% en 2025 et à 3,4% en 2026.

Ilyasse Rhamir - 10 janvier 2025
Voir plus

Hard-discount toujours plus bas, mais à quel prix ?

Dossier - Le hard-discount a-t-il trouvé LA recette miracle pour proposer LA bonne affaire ? Pas sûr… la lame peut être à double tranchant.

Sabrina El Faiz - 7 décembre 2024

ANCFCC : bon cru 2020

J.R.Y - 19 mars 2021

La Chambre des représentants adopte le PLF 2025 en deuxième lecture

Économie - La Chambre des représentants a approuvé, à la majorité, en deuxième lecture, le projet de loi de finances (PLF) n°60.24 pour l’année budgétaire 2025.

Mbaye Gueye - 6 décembre 2024

Régularisation volontaire de la situation fiscale : kesako ?

Économie - Quels risques y a-t-il à ne pas déclarer ses avoirs ? Sommes-nous des fraudeurs sans le savoir ? Mehdi El Fakir nous répond.

Sabrina El Faiz - 27 décembre 2024

She Impulse : l’AFEM révolutionne l’entrepreneuriat féminin au Maroc

Économie - L’AFEM a dévoilé, mardi 3 décembre 2024, sa nouvelle feuille de route stratégique baptisée « She Impulse : Créateur de valeurs ».

Ilyasse Rhamir - 5 décembre 2024

Tourisme marocain : entre traditions et nouvelles ambitions

Économie - Entre la montée en puissance du tourisme interne et l’importance accrue du tourisme culturel, le Royaume repense son approche pour s’adapter à la demande croissante.

Ilyasse Rhamir - 3 décembre 2024

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée Champs requis marqués avec *

Poster commentaire