Le siège de la CGEM, au quartier Palmier, à Casablanca © DR
Le SMIG est passé depuis ce 1er juillet à 14,13 DH l’heure soit une augmentation de 5 %. Cette revalorisation fait partie du package négocié lors du dialogue social. Une deuxième hausse de 5 % interviendra en juillet 2020. Cette disposition devrait donner un peu plus de pouvoir d’achat aux employés payés au salaire minimum. Ceux qui ont des enfants pourront en plus bénéficier d’une allocation familiale de 100 DH/mois par enfant pour les trois premiers. Les organisations syndicales militent pour une convergence du SMIG et du SMAG et pour une atténuation de la fiscalité sur les salaires. Les prélèvements sur salaire représentent 73 % du rendement de l’impôt sur le revenu (IR). La dernière réforme de l’IR remonte à 2010.
La hausse du SMIG est la bienvenue, sauf que rarement elle s’accompagne d’une augmentation de la productivité, ce qui pénalise les entreprises et la croissance. Le niveau minimum des salaires au Maroc est élevé par rapport à la productivité moyenne des travailleurs, ont relevé de nombreux rapports. Les hausses des coûts de production ne peuvent pas être totalement répercutées sur les prix de vente surtout dans les secteurs très sensibles au prix (produits bas de gamme). Cela dit, il y a un travail ces dernières années pour favoriser la montée en gamme de l’industrie.
Revalorisation des salaires des fonctionnaires
Parmi les engagements pris par l’État en avril dernier, il y a aussi la hausse des salaires dans la fonction publique. Une première augmentation de 200 DH est intervenue avant le 1er mai dernier. Pour les échelles 6 à 9, deux autres augmentations de 200 DH en janvier 2020 et 100 DH en janvier 2021 sont programmées. Les fonctionnaires à l’échelle 6 et au-delà de 10 auront 200 DH de plus sur les deux périodes. Le Maroc compte au total 900 000 fonctionnaires civils et militaires. La revalorisation des salaires pourrait stimuler la consommation des ménages. Il aura par ailleurs un coût pour le budget de l’État. Celui-ci peut être atténué par l’amélioration de la productivité et par la hausse des recettes liées à l’augmentation de la demande adressée aux entreprises.
La revalorisation des salaires dans la fonction publique et des allocations familiales va peser sur la masse salariale. En tenant compte des dépenses relatives à la retraite et à la prévoyance sociale, les charges du personnel de l’État s’établiraient à 141 milliards de DH en 2021, soit 38 % du budget général. Cette charge représente aussi 11 % du PIB. Le train de vie de l’État notamment la paie des fonctionnaires soulève de nombreuses critiques au regard de la qualité du service public. Cela dit, tous les fonctionnaires ne sont pas logés à la même enseigne.
Le coût global du dialogue social s’élève à 14,5 milliards de dirhams. Mais, plusieurs dossiers restent en suspens.
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