Accueil / Économie

L’agriculture, toujours à la merci des pluies

Temps de lecture

Image d'illustration © DR

Le monde agricole accueille ces jours-ci ses premières pluies. Une aubaine pour un secteur qui dépend fortement des précipitations. Cette semaine, le ministre de l’Équipement et de l’Eau, Nizar Baraka, a tiré la sonnette d’alarme quant au stress hydrique qui menace le Maroc, appelant à l’accélération du rythme de construction des barrages. Le point sur la situation avec Mohamed Alamouri, président de la Confédération marocaine de l’agriculture et du développement rural (COMADER).

Soupir de soulagement pour les agriculteurs. Les premières pluies de la saison d’automne sont enfin arrivées, après un retard de quelques semaines. Après deux années de sécheresse successives, le secteur agricole, qui dépend fortement du climat, en avait besoin. «Je suis optimiste. Malgré le retard des précipitations, la dépression en provenance de l’Espagne sera du pain béni pour les agriculteurs. L’Espagne a été témoin de fortes précipitations depuis plusieurs jours, on attendait avec impatience ces pluies», nous déclare Mohamed Alamouri, président de la Confédération marocaine de l’agriculture et du développement rural (COMADER).

Lire aussi :L’agriculture peut sauver l’économie marocaine en 2021

«Le Maroc est paré aux aléas climatiques»

Les agriculteurs des régions du Nord, du Gharb, du Saïss et du Loukkos, qui avaient déjà préparé leurs terres depuis début octobre, seront les premiers bénéficiaires de ces pluies, particulièrement ceux spécialisés dans les cultures céréalières. Pour Alamouri, ce retard des pluies ne va pas impacter considérablement ou même compromettre la campagne agricole 2021-2022. Selon lui, le Maroc dispose d’une capacité de récupération rapide face à ces aléas climatiques, le changement climatique ayant en effet induit ces dernières années un retard dans les précipitations provoquant ainsi un report du début de la campagne agricole de près d’un mois.

Selon le président de la COMADER, le Maroc serait paré, grâce à la stratégie agricole et de la disponibilité des intrants (semences, engrais et pesticides), à ce genre de perturbations. «Je demeure optimiste même si les vraies pluies ne surviennent qu’à partir de mi-novembre ou vers la fin du mois, chose que nous ne souhaitons pas, mais c’est pour dire que le secteur est aujourd’hui mieux armé face au changement climatique», nous confie-t-il.

Lire aussi :Agriculture : la pluie plus attendue que jamais

Nizar Baraka tire la sonnette d’alarme

Malgré l’optimisme du président de la COMADER, Nizar Baraka, ministre de l’Équipement et de l’Eau, a alerté, le lundi 1er novembre quant au stress hydrique qui menace le Maroc et le faible taux de remplissage des barrages qui ne dépasse pas 35%au 1er novembre. Un élément de taille qui n’est pas sans conséquences, particulièrement sur l’activité des petits agriculteurs. «Le taux de remplissage des barrages n’excède pas 35%. Cette situation nécessite une grande vigilance et des mesures importantes dans le domaine de l’économie d’eau et de la lutte contre le gaspillage pour répondre aux besoins en eau potable et de l’agriculture», a déclaré Nizar Baraka, le lundi lors de la séance plénière hebdomadaire des questions orales à la Chambre des représentants.

Sur ce point, notre interlocuteur préfère relativiser. «Le taux de 35% représente une moyenne nationale. Si le barrage Oum Errabiaa enregistre un taux de 11,8% par exemple, qui est d’ailleurs un niveau très bas, il faut savoir que le barrage Sebou et celui de Loukkos enregistrent des taux respectifs de 58 % et 54%», précise Mohamed Alamouri.

Lire aussi :Agriculture : une saison 2020-2021 pleine d’espoir

«Il faut accélérer les rythme de construction des barrages»

Dans la même veine, Nizar Baraka a rappelé d’autres problèmes liés notamment au raccordement au réseau d’assainissement liquide qui ne dépasse pas 10% dans le monde rural, ainsi que la proportion des familles raccordées au réseau d’eau à 65%, «et ce en dépit de la proportion d’approvisionnement en eau potable, ayant atteint 97,8% dans le monde rural», souligne le ministre. Ce dernier a insisté, par ailleurs, sur la nécessité d’accélérer le rythme de construction des barrages, procéder à des programmes de dessalement d’eau de mer, s’employer à canaliser l’eau des zones connaissant des excédents vers les zones déficitaires, alimenter la nappe phréatique et développer la réserve stratégique d’eau.

Les doléances exposées à Aziz Akhannouch

Quoi qu’il en soit, les professionnels du secteur, représentés principalement par la COMADER, ont envoyé une demande de réunion notamment avec le chef du gouvernement et le ministre de l’Agriculture. Le problème du stress hydrique sera au menu des discussions ainsi que d’autres contraintes sectorielles comme la fiscalité, le renchérissement des prix des matières premières, l’organisation de la commercialisation des produits agricoles, la multiplication des intermédiaires et l’anarchie dans les marchés de gros.

En attendant cette réunion qui donnera de la visibilité aux professionnels du secteur et qui sera tenue, selon nos sources, vers mi-novembre, les opérateurs attendent le prochain Conseil du gouvernement de ce jeudi, un Conseil où le ministre de tutelle annoncera les mesures et les dispositifs pris en prévision de la campagne agricole 2021-2022.

Dernier articles
Les articles les plus lu

Essaouira : Akhannouch préside le développement de la station Mogador

Économie - Akhannouch a présidé à Essaouira une cérémonie de signature d’une convention pour le développement de Mogador.

Rédaction LeBrief - 20 décembre 2024

Blé tendre : le Maroc renforce son alliance avec la Russie

Économie - Le Maroc a décidé de maintenir le soutien gouvernemental pour l’importation de blé tendre jusqu’à fin avril 2025.

Ilyasse Rhamir - 20 décembre 2024

La loi de Finances 2025 publiée au Bulletin officiel

Économie - La loi de Finances 2025, promulguée par le Dahir n° 1-24-65 du 13 décembre 2024 a été publiée dans le Bulletin officiel.

Mbaye Gueye - 19 décembre 2024

Le commerce extérieur au vert, malgré un déficit croissant

Économie - Bank Al-Maghrib (BAM), a révélé que les exportations de biens marocaines ont connu une hausse de 6,2% à fin octobre 2024 par rapport à la même période de l’année précédente.

Mbaye Gueye - 19 décembre 2024

Les OPCVM atteignent 663,3 MMDH d’actifs nets à fin novembre 2024

Économie - Une hausse de 18,5% depuis le début de l’année, selon le rapport de la politique monétaire publié par Bank Al Maghrib.

Rédaction LeBrief - 19 décembre 2024

L’inflation attendue à 0,8% au T4-2024 (BAM)

Économie - BAM a indiqué l’inflation au Maroc devrait revenir à 0,8% au quatrième trimestre (T4) 2024, après 1,3% le trimestre précédent.

Mbaye Gueye - 19 décembre 2024

L’ACAPS renforce la protection des assurés, affiliés et adhérents

Économie - L'Autorité de contrôle des assurances et de la prévoyance sociale (ACAPS) a publié son rapport annuel 2023.

Mbaye Gueye - 18 décembre 2024

Injaz Al-Maghrib : une assemblée générale sous le signe des réalisations et de l’avenir

Économie - L’assemblée générale ordinaire d’Injaz Al-Maghrib s’est tenue le 17 décembre 2024 au siège de Wafa Assurance, à Casablanca.

Mbaye Gueye - 18 décembre 2024
Voir plus

Banque mondiale : le spectre d’une imminente crise de la dette

Économie - Dans son nouveau rapport sur la dette internationale, la Banque mondiale alerte sur le risque de surendettement des pays pauvres.

Manal Ben El Hantati - 12 décembre 2022

Driss Guerraoui primé à Barcelone

Économie - Le professeur Driss Guerraoui, président de l’Université Ouverte de Dakhla, a reçu le Prix international du leadership en intelligence économique pour l’année 2024.

Ilyasse Rhamir - 6 décembre 2024

CNT : Hamid Bentahar réélu

Économie - Hamid Bentahar se voit réélu pour un mandat de 3 ans à la tête de la CNT et Othman Ibn Ghazala élu vice-président générale.

Ilyasse Rhamir - 30 septembre 2024

HCP : la croissance de l’économie nationale devrait augmenter au T1-2023

Économie - Selon les projections du HCP, la croissance de l’économie nationale s’est située à 1,4% au dernier trimestre de 2022.

Rédaction LeBrief - 3 janvier 2023

Budget 2025, réforme sociale : les annonces de Younes Sekkouri

Économie - Avec une enveloppe budgétaire globale de 14 milliards de dirhams, le ministère ambitionne de relever plusieurs défis, notamment dans les domaines de l’emploi et du soutien économique.

Rédaction LeBrief - 30 novembre 2024

Bank Al-Maghrib prépare le lancement du marché secondaire des créances en souffrance

Économie - Bank Al-Maghrib (BAM) s'apprête à révolutionner le secteur bancaire marocain en mettant en place un marché secondaire des créances en souffrance.

Farah Nadifi - 29 novembre 2024

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée Champs requis marqués avec *

Poster commentaire