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Fermeture du Gazoduc Maghreb-Europe : «le Maroc dispose de plusieurs alternatives»

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L’Algérie a officiellement fermé le gazoduc Maghreb-Europe. Si les autorités algériennes ont promis à l’Espagne de faire le nécessaire pour compenser la fermeture de ce gazoduc, notamment à travers le gazoduc Medgaz, le Maroc juge que cette décision n’aura qu’un impact “insignifiant” sur la performance énergétique nationale. Le point avec Abdelali Dakina, expert en énergies renouvelables, efficacité énergétique et changements climatiques.

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Un quart de siècle, c’est la période qu’aura vécue le gazoduc Maghreb-Europe avant sa suspension officielle ce dimanche 31 octobre 2021. Inauguré en novembre 1996, ce projet acheminait chaque année plus de 13 milliards de m3 de gaz naturel en Espagne et au Portugal à travers le Maroc.

Dans un communiqué de la présidence algérienne, rendu public dimanche soir, Abdelmadjid Tebboune, président algérien, souligne qu’il a pris cette décision «au vu des pratiques à caractère hostile du Royaume (marocain) qui portent atteinte à l’unité nationale». Il a également mentionné qu’il a consulté le premier ministre et les ministres des Affaires étrangères et de l’Énergie afin de trancher dans cette affaire.

Lire aussi :Espagne-Maroc : quid de la concession du gazoduc Maghreb-Europe ?

La réaction des institutions marocaines n’a pas tardé. L’Office national des hydrocarbures et des mines (ONHYM) et l’Office national de l’électricité et de l’eau potable (ONEE) ont souligné dans un communiqué commun que la décision algérienne n’aura dans l’immédiat «qu’un impact insignifiant sur la performance du système électrique national».

«Eu égard à la nature du voisinage du Maroc et en prévision de cette décision, les dispositions nécessaires ont été prises pour assurer la continuité de l’alimentation du pays en électricité», peut-on lire sur le communiqué.

“L’option d’une alimentation en sens inverse est possible”

Contacté par LeBrief, Abdelali Dakina, expert en énergies renouvelables, efficacité énergétique et changements climatiques, estime que l’Algérie n’est pas la seule à avoir décidé cette rupture. «L’Espagne a dû également refuser de renouveler le contrat parce qu’elle a des pistes d’alimentation venant du Nord et des États-Unis», souligne notre source avant d’ajouter que «l’option d’une alimentation en sens inverse est aussi possible dans le cadre d’un accord commun entre l’Espagne et le Maroc».

Lire aussi :Abuja-Rabat, au-delà du gazoduc

«Il faut relativiser les choses, le gaz naturel représenteà peine 10% dela production énergétique nationale. Le charbon et les énergies renouvelables sont plus représentatifs aujourd’hui. Il y a des alternatives qui se trouvent sur le marché international du gaz naturel à des prix moindres et à des qualités bien meilleures que le gaz algérien», dit-il.

«Ce qui est bien, c’est que le Maroc n’a pas mis tous ses œufs dans le même panier. On a diversifié le système énergétique et on l’a doté de plusieurs alternatives, ce qui n’est pas le cas de plusieurs pays, dont l’Algérie», précise Abdelali Dakina.

L’expert estime qu’à moyen terme, le gazoduc Maroc-Nigeria qui passera par l’Atlantique sera une véritable mine énergétique : «Il sera beaucoup plus intéressant sur tous les plans», juge Dakina.

Lire aussi :De grandes ambitions pour le Gazoduc Maroc-Nigéria

A noter que la consommation globale du gaz au Maroc est estimée à entre 500 millions et 1 milliard de m3 par an. Il serait intéressant désormais de connaître quelles sont les véritables alternatives prévues par les responsables du secteur énergétique au Maroc pour garder le cap. La question sera sans doute bientôt posée au Parlement à Leila Benali, ministre de la Transition énergétique et du Développement durable. À suivre.

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