Temps de lecture : 5 minutes

Accueil / Économie / La lettre incendiaire des transporteurs touristiques à Aziz Akhannouch

La lettre incendiaire des transporteurs touristiques à Aziz Akhannouch

Temps de lecture : 5 minutes

Gros plan

Temps de lecture : 5 minutes

Les transporteurs touristiques ne mâchent plus leurs mots. «Sommes-nous des citoyens à part entière ou des Marocains de seconde zone ? Le gouvernement veut-il nous protéger de la pandémie en nous éliminant et en nous tuant économiquement avec ses décisions ?», lancent-ils au chef du gouvernement, Aziz Akhannouch. Le point avec Mohamed Bamansour, secrétaire général de la Fédération nationale du transport touristique du Maroc (FNTTM).

Temps de lecture : 5 minutes

C’est une lettre incendiaire que les transporteurs touristiques ont envoyée au chef du gouvernement, Aziz Akhannouch. Remontés contre les dernières décisions restrictives et l’absence de soutien, les professionnels du secteur n’ont pas mâché leurs mots en s’adressant au chef de l’exécutif. «Nous nous posons de véritables questions face à la discrimination que nous subissons. Sommes-nous des citoyens à part entière ou des Marocains de seconde zone ? Le gouvernement veut-il nous protéger de la pandémie en nous éliminant et en nous tuant économiquement avec ses décisions? Ces décisions fatales pour le secteur sont-elles de simples erreurs commises par des responsables qui n’appartiennent pas à nos classes sociales? On voudrait bien avoir des réponses, car nous ne comprenons plus la logique du gouvernement», lit-on dans la lettre signée par Mohamed Bamansour, secrétaire général de la Fédération nationale du transport touristique du Maroc (FNTTM) et dont LeBrief détient copie.

Un PLF 2022 où la solidarité fait défaut

Contacté par nos soins, Bamansour fustige la politique de ce gouvernement qui s’est inscrite dans la continuité de celle de son prédécesseur, marquée par une marginalisation, une non-implication dans la prise de décisions et une absence de véritable soutien. «Les dernières décisions de suspension, de manière soudaine, des liaisons aériennes avec trois pays européens nous ont mis dans l’embarras avec nos clients, car nous n’avons pas été informés de cette décision. Elle va, par ailleurs, aggraver davantage la crise dans le secteur. Nous avons cru à une reprise du tourisme, nous avons investi dans l’entretien des véhicules malgré l’absence de soutien bancaire, nous avons pris énormément de risque, et aujourd’hui nous nous apercevons que le gouvernement a vraisemblablement d’autres chats à fouetter et ne se soucie guère de nous», nous déclare le secrétaire général de la FNTTM.

Lire aussi :Wissal El Gharbaoui : «Le secteur du tourisme est en train d’être achevé»

L’image du Maroc écorchée

De plus, ce type de décisions à l’improviste impacte négativement l’image de la destination Maroc. Dorénavant, les touristes étrangers ne vont plus s’aventurer en choisissant de visiter le Maroc, risquant à tout moment d’être bloqués au pays à cause de ces mesures sans préavis. L’improvisation et la précipitation marquent également l’instauration du pass vaccinal obligatoire, estime Mohamad Bamansour. Cette contrainte a causé une diminution de l’activité des transporteurs touristiques à cause des contrôles lors de déplacements intervilles.

La FNTTM demande au chef du gouvernement, Aziz Akhannouch, de répondre à leurs multiples doléances et relances. «Nous avons déjà demandé au chef du gouvernement et aux ministères de tutelle, en l’occurrence les départements du Tourisme et du Transport, de tenir une réunion d’urgence pour discuter autour de la crise profonde que nous traversons, mais nos demandes sont restées lettre morte. Avec ce gouvernement, nous espérions un changement de méthode et l’ouverture sur le dialogue, la communication et la sensibilisation, mais il n’en est rien», se désole notre interlocuteur.

Lire aussi :Ces décisions qui mettront le tourisme à genoux

Les six principales doléances de la profession

Les professionnels du transport touristique ont formulé 6 principales doléances au chef du gouvernement. La Fédération lui demande ainsi d’interagir avec sa précédente correspondance, où elle l’a invité à les recevoir et à prendre en compte leurs doléances dans le cadre du projet de loi de Finances 2022. «Ce projet de loi de Finances et tout sauf social. Il n’apporte pas de réponses à la crise. Nous sommes déçus par rapport à ce document où la solidarité et le soutien font défaut», regrette Mohamed Bamansour.

Il s’agit également de trouver des solutions alternatives aux décisions de suspension des vols, notamment avec les trois pays concernés par la dernière décision, qui figurent parmi les principaux marchés émetteurs de touristes pour le Maroc. La corporation exhorte le gouvernement à s’ouvrir sur le dialogue, en tenant en compte les dommages économiques et sociaux de chaque décision prise, tout en consultant les acteurs économiques concernés par ces décisions.

Par ailleurs, la FNTTM demande la prolongation de l’indemnité forfaitaire de 2.000 DH, qui a pris fin en juin dernier, et de trouver une solution urgente à la crise liée à l’endettement des opérateurs et les saisies sur les véhicules à cause du non-paiement des créances. Enfin, notre source précise que le contrat-programme de relance du secteur touristique, qui n’est d’ailleurs pas encore mis en application, doit être revu et adapté au contexte actuel, tout en réclamant la mise en place d’un contrat-programme dédié spécialement au secteur du transport touristique.

Laissez-nous vos commentaires

Temps de lecture : 5 minutes

La newsletter qui vous briefe en 5 min

Chaque jour, recevez l’essentiel de l’information pour ne rien rater de l’actualité

Et sur nos réseaux sociaux :

PLF 2025 : résilience consolidée de l’économie marocaine

Le rapport économique et financier, récemment publié, démontre que l'économie marocaine a fait preuve d'une résilience remarquable malgré un…

PLF 2025 : nouveau souffle pour la fonction publique

Le projet de loi de Finances (PLF) 2025 met en lumière plusieurs réformes et ajustements visant à améliorer la gestion des ressources humain…

PLF 2025 : où en est la dette publique ?

Les données du rapport sur la dette publique indiquent une croissance continue. Cette augmentation est due à plusieurs facteurs, dont des dé…

PLF 2025 : impôt sur le revenu, à quels changements s’attendre ?

Cette réforme s’inscrit dans une démarche visant à optimiser le système fiscal du pays, tout en favorisant l’augmentation du pouvoir d’achat…

Grands axes du PLF 2025 : santé, éducation et emploi au premier plan

Conçu dans un contexte de pressions climatiques, économiques et sociales accrues, le projet de loi de Finances (PLF) 2025 s'inscrit dans une…

Emploi, pouvoir d’achat, IR… que nous réserve le PLF 2025 ?

Le 19 octobre, Nadia Fettah, ministre de l’Économie et des Finances, a présenté le PLF 2025. Entrons directement dans le vif du sujet avec c…

Marché : la viande toujours en hausse

En observant les prix des légumes cette semaine, on remarque une relative stabilité dans certaines catégories. Mais attention, on dit bien r…

La vente de Sanofi en France: quel impact sur la fabrication du Doliprane au Maroc?

Le Doliprane, dont le principal composé chimique est le paracétamol, est un médicament largement utilisé au Maroc pour traiter des affection…

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée Champs requis marqués avec *

Poster commentaire