Au lendemain de la présentation du Projet de loi de finances (PLF) 2022 aux élus de la Nation, la ministre de l’Économie et des Finances, Nadia Fettah Alaoui, a tenu une conférence de presse à Rabat pour aborder plusieurs sujets à caractère social, économique et fiscal. Pour répondre aux questions des journalistes, la ministre était aux côtés de Fouzi Lekjaa, ministre délégué chargé du Budget.
Interrogée sur les promesses établies dans le PLF 2022 et qui sont jugées inférieures à celles du programme gouvernemental et des recommandations du Nouveau modèle de développement, la ministre a souligné que «la loi de Finances ne peut être la solution à tous les problèmes et que le projet de Budget 2022 tente de résoudre une équation difficile, dont les variables sont les équilibres macroéconomiques, la relance économique et le social».
De progressivité à proportionnalité
La ministre a évoqué la question de la suppression de la progressivité de l’impôt sur les sociétés (IS). Pour elle, la progressivité de l’IS était une sorte d’innovation locale, mais qui n’a pas abouti à des résultats convaincants. «On doit revenir à la proportionnalité conformément aux meilleurs Benchmarks internationaux», a-t-elle précisé.
Fettah Alaoui a également souligné que la progressivité est une notion qui fonctionne davantage avec un impôt sur le revenu (IR) qu’un IS, notant qu’«il était temps qu’on revienne à la proportionnalité pour permettre d’aller vers le taux unique».
Contacté par LeBrief, Mohamadi El Yacoubi, président du Cercle des fiscalistes du Maroc (CFM), a déclaré que dans le Benchmark international, il y a une tendance à la baisse de l’IS et de la charge fiscale. «Partout dans le monde, l’IS est proportionnel et non pas progressif. Le fait de revenir à la progressivité augmente l’instabilité du système. Dès le départ, le gouvernement n’aurait pas dû l’adopter», estime l’expert.
Lire aussi :PLF 2022 : grand oral réussi pour Nadia Fettah Alaoui
Notre intervenant souligne que,compte tenu de ce contexte particulier de la pandémie, ce changement de la progressivité vers la proportionnalité a une seule signification : l’augmentation de la charge fiscale. «Toutes les sociétés qui ont un bénéfice net supérieur à 300.000 DH seront amenées à payer plus», explique-t-il. Et de noter qu’il aurait été utile de revoir le taux de l’IR.
«Le barème de l’IR n’a pas été touché depuis plusieurs années alors que l’on a un taux marginal de 38%, ce qui est très élevé et excessif. Ils vont certainement le faire, c’est parmi les recommandations des Assises de la fiscalité, mais ils sont en train de retarder l’échéance d’année en année», précise Mohamadi El Yacoubi.
Une baisse “insuffisante” du taux de l’IS
Concernant la baisse de l’IS de 28% à 27% pour les entreprises industrielles dont les bénéfices sont inférieurs à 100 millions de DH (MDH), El Yacoubi estime que celle-ci devrait être plus importante. «C’est clair qu’il y a une orientation d’encourager l’industrie, car c’est un secteur intensif en main d’œuvre et qui crée de la valeur ajoutée, mais ce n’est pas avec un point de pourcentagede baisse qu’ils vont les inciter à investir dans l’industrie», juge le président du CFM.
Pour sa part, Fouzi Lekjaa, ministre délégué chargé du Budget, a mis l’accent sur la nécessité de retrouver les équilibres macroéconomiques après la période de crise de la Covid-19. Il a également souligné que la préoccupation majeure du gouvernement aujourd’hui est de créer des emplois et que cela ne pourrait se réaliser qu’avec un meilleur taux de croissance.
Lire aussi :PLF 2022 : le social au cœur des réformes
«Les points de croissance sont les seuls qui peuvent résoudre cette question, d’où la politique volontariste en matière d’investissement avec l’implication du Fonds Mohammed VI», note Lekjaa.
Rappelons enfin que le projet de loi de Finances 2022 est en cours d’examen à la Chambre des représentants. L’examen va durer un mois avant que le PLF ne soit transféré chez les conseillers. À suivre.
Transferts record : un pilier économique mondial en 2024
Économie - En 2024, les transferts financiers des diasporas vers les pays à faible et intermédiaire revenu atteindront 685 milliards de dollars, selon les données de la Banque mondiale.
Ilyasse Rhamir - 30 décembre 2024Nouveau souffle pour l’emploi : un plan de 14 milliards de dirhams
Économie - Lors d’une conférence à Tétouan, Sekkouri a dévoilé un plan gouvernemental de 14 milliards de dirhams pour l'emploi.
Rédaction LeBrief - 29 décembre 2024Marché des changes : dépréciation du dirham face au dollar
Économie - Durant la période du 19 au 24 décembre 2024, le dirham a enregistré une dépréciation de 0,7% face au dollar américain.
Rédaction LeBrief - 28 décembre 2024Un budget 2025 ambitieux pour ADM
Économie - Le CA de ADM s'est réuni le 23 décembre 2024 pour approuver un budget de plusieurs milliards pour 2025.
Rédaction LeBrief - 27 décembre 2024Fiscalité : permanence exceptionnelle de la TGR avant la fin d’année
Économie - La TGR informe les contribuables d’une permanence exceptionnelle pour l’échéance fiscale du 31 décembre 2024.
Rédaction LeBrief - 27 décembre 2024Cannabis licite : bilan 2024 et ambitions pour 2025
Économie - L’année 2024 a été marquée par une forte mobilisation autour de la filière du cannabis licite. Lors de son conseil d’administration, l’ANRAC a présenté un bilan encourageant.
Ilyasse Rhamir - 27 décembre 2024Rabat : le tourisme en pleine ascension
Économie - Le tourisme à Rabat poursuit sa progression avec une hausse de 4% des nuitées enregistrées dans les EHTC au cours des dix premiers mois de 2024.
Ilyasse Rhamir - 27 décembre 2024Le Conseil de gouvernement adopte une augmentation du salaire minimum légal
Économie - Le Conseil de gouvernement a adopté le projet de décret n°2.24.1122 fixant le salaire minimum légal pour les activités agricoles et non agricoles.
Mbaye Gueye - 27 décembre 2024Fiscalité : ce qui vous attend en 2024
Rédaction LeBrief - 8 décembre 2023Agadir-Dakar : la voie maritime au service du commerce
Économie - Une voie maritime inédite entre Agadir et Dakar s’apprête à révolutionner le transport de marchandises vers l’Afrique subsaharienne.
Ilyasse Rhamir - 9 décembre 2024Samsung dévoile le nec plus ulta des télévisieurs
J.R.Y - 29 janvier 2021Le petit commerçant domine 80% du marché national du commerce de proximité (Ryad Mezzour)
Économie - Ryad Mezzour; a indiqué que le petit commerçant domine 80% des parts de marché national du commerce de proximité.
Mbaye Gueye - 2 décembre 2024Un record historique pour le tourisme marocain
Économie - Le Maroc célèbre une année exceptionnelle pour son tourisme, avec un record de 15,9 millions d’arrivées enregistrées entre janvier et novembre 2024.
Rédaction LeBrief - 9 décembre 2024Emploi : la crise coûte cher
J.R.Y - 7 avril 2020Pourquoi viser l’excellence opérationnelle dans le secteur bancaire marocain ?
Économie - Le secteur bancaire marocain se trouve aujourd’hui confronté à des défis majeurs en matière de performance opérationnelle.
Cabinet Ceteris Paribus - 1 mars 2024Bourse : performances et perspectives pour 2025
Économie - 2024 a été une année charnière pour la Bourse de Casablanca, marquée par des performances contrastées parmi les entreprises cotées.
Ilyasse Rhamir - 3 janvier 2025