Accueil / Économie

Culture du cannabis : les recommandations du CESE

Temps de lecture

Le Conseil économique, social et environnemental (CESE) a rendu public son rapport annuel 2020 consacré à l’examen de la situation dans les zones de culture du cannabis. Dans ce rapport, le CESE appelle à mettre en œuvre une stratégie intégrée de développement global dans ces zones, en incluant les cultivateurs locaux et en les associant aux divers usages licites de cette plante et à sa transformation industrielle. Détails.

C’est un nouveau rapport sur la culture du cannabis que vient de dévoiler cette semaine le Conseil économique, social et environnemental (CESE). L’institution a d’abord dévoilé les résultats d’un sondage réalisé auprès d’un échantillon de 1.054 Marocains âgés de 18 à 69 ans et consacré à la manière dont ces derniers perçoivent la culture du cannabis. Voici quelques points à retenir de ce sondage.

94% des personnes sondées s’accordent sur le caractère historique de la culture du cannabis au Maroc. Elles sont à 91% à penser qu’elle constitue la seule source de revenus pour les familles de certains territoires.

Lire aussi :Le Maroc prend en main la culture du cannabis

La zone de Ketama est la plus citée (65%) parmi les territoires de culture de cannabis, suivie de Chefchaouen et sa région (17%) puis de la région d’El Hoceima (15%).

47% des sondés pensent que la culture du cannabis contribue à la dégradation de l’environnement et 77% considèrent que la consommation du cannabis impacte négativement la santé.

79% des sondés pensent que la culture du cannabis devrait être permise sur autorisation spéciale et 64% des personnes interrogées pensent que l’autorisation doit concerner exclusivement les régions historiquement cultivées.

Plus de 80% pensent que la légalisation du cannabis (à usage thérapeutique, cosmétique ou industriel) aura un impact positif sur les aspects économiques, notamment ceux qui concernent l’export de produits médicaux, la création d’emplois dans les territoires concernés et l’économie du Maroc en général.

28% savent qu’il existe plusieurs variétés de cannabis, 34% pensent qu’il n’y en a qu’une seule et 38% ne savent pas s’il existe une ou plusieurs variétés de cannabis.

Les variétés de cannabis les plus connues sont L’Kherdala (24%) et L’Beldia (20%). 22% seulement des sondés sont informés du fait qu’il existe certaines variétés de cannabis non nocives pour la santé.

Une stratégie de développement dans les zones de culture du cannabis

Parmi les grandes recommandations du CESE, la mise en œuvre d’une stratégie intégrée de développement économique, social et environnemental dans les zones de culture du cannabis. Une stratégie qui inclurait les cultivateurs locaux dans les divers usages licites de la plante.

Lire aussi :Le projet de loi sur l’usage légal du cannabis adopté

Le CESE mentionne que cette stratégie devrait porter sur «un modèle social vertueux, un système de production agroalimentaire optimisé, innovant et durable, un type d’économie régulée sans entraves et une insertion favorable pour le Maroc dans un marché international licite en développement permanent».

Les neuf recommandations du CESE

  1. Apaiser le climat social en vue de tourner la page des poursuites judiciaires à l’encontre des cultivateurs et leurs familles.Le Conseil souligne que des mécanismes de concertation entre l’État, les collectivités territoriales et la société civile dans la région devraient être mis en place, afin de construire un avenir de développement et de progrès au bénéfice de tous ;
  2. Concevoir et mettre en œuvre un programme d’urgence de développement d’infrastructures routières et de petits ouvrages d’art dans le but de désenclaver les zones de culture du cannabis et de faciliter le développement de l’activité économique. Ce désenclavement des zones rurales, comprend foncièrement l’accès aux services sociaux de base, d’éducation, de formation professionnelle et de santé. Il en est de même pour les réseaux de télécommunication qu’il importe de mettre à niveau afin de permettre le désenclavement numérique de ces zones ;
  3. Concevoir et mettre en œuvre un programme spécial de développement d’activités économiques et sociales génératrices de revenus et d’emplois afin de réduire les causes de tensions sociales et diversifier les sources de revenus de la population, fortement focalisées sur le cannabis ;
  4. Construire une filière intégrée du cannabis thérapeutique et industriel en valorisant, à l’échelle locale, le cannabis par un développement conjoint de la production et de la transformation de la plante avec, d’une part, les agriculteurs/producteurs de la plante qui pourront procéder à certaines transformations de la plante et vente de produits dérivés et, d’autre part, des industries transformatrices et extractrices, capables d’aller jusqu’à la composition pharmaceutique ou à tout autre produit à haute valeur ajoutée ;
  5. Prévoir des incitations spécifiques pour attirer les investissements et le savoir-faire national et international vers la région, dans les activités de transformation du cannabis ;
  6. Veiller à la préservation de l’environnement notamment en termes d’économie des ressources hydriques, de protection des espaces boisés et des sols ;
  7. Développer une économie nationale du cannabis ouverte sur les savoir-faire technologiques et les débouchés nécessaires à une production importante. Cela suppose aussi qu’une recherche scientifique marocaine orientée vers la plante et sa transformation devrait constituer un pilier important de cette économie ;
  8. Favoriser l’organisation des cultivateurs dans des coopératives afin de faciliter la mise en place et l’obtention de droits exclusifs pour les zones de culture, les variétés ou les produits issus de cette agriculture ;
  9. Adosser la filière à la recherche et à l’innovation pour créer des produits novateurs en tirant parti des caractéristiques du cannabis marocain, et mettre en place un mécanisme de coordination, de suivi et de promotion de la recherche et de l’innovation pour la transformation du cannabis.

Rappelons enfin que la loi 13-21 sur l’usage du cannabis est entrée en vigueur après sa publication en août dernier dans leBulletin officiel.

Dernier articles
Les articles les plus lu

Port de Tarfaya : une extension de la halle aux poissons pour 5 millions de dirhams

Économie - Le port de Tarfaya a renforcé son infrastructure avec l’extension de la halle aux poissons comprenant un espace de vente.

Rédaction LeBrief - 19 novembre 2024

Le Maroc étudie l’acquisition de sous-marins

Économie - Le Maroc pourrait prochainement intégrer des sous-marins à sa Marine Royale, une décision qui renforcerait ses capacités navales.

Ilyasse Rhamir - 19 novembre 2024

Marché obligataire : AGR prévoit une poursuite de la baisse des taux primaires

Économie - AGR anticipe une poursuite de la baisse des taux primaires sur le marché obligataire marocain d'ici la fin de l'année 2024.

Rédaction LeBrief - 19 novembre 2024

ONEE : l’autoroute électrique Dakhla-Casablanca prend forme

Économie - L’ONEE a franchi une nouvelle étape dans son projet visant à relier le Sud et le Centre du Maroc par une ligne électrique.

Ilyasse Rhamir - 16 novembre 2024

PLF 2025 : un budget tourné vers l’avenir social et économique

Économie - Le PLF 2025 a été adopté vendredi par la Chambre des représentants avec 171 voix en faveur, 56 contre et une abstention.

Ilyasse Rhamir - 15 novembre 2024

L’Office des changes et la CGEM signent un partenariat pour renforcer la coopération économique

Économie - L'Office des changes et la CGEM s'allient pour instaurer un cadre structuré d'échange et de coopération dans plusieurs domaines.

Farah Nadifi - 15 novembre 2024

PLF 2025 : pas de changement pour le barème de l’IR

Économie - Malgré des propositions d’amendements, le gouvernement maintient le barème de l’impôt sur le revenu (IR) prévu dans le PLF.

Mbaye Gueye - 15 novembre 2024

CGEM : les nouveaux outils pour booster l’investissement des entreprises

Économie - Une rencontre à Tanger a abordé les nouveaux mécanismes de financement public et privé pour soutenir l’investissement.

Farah Nadifi - 15 novembre 2024
Voir plus

OPCVM : l’actif net sous gestion à 628,69 MMDH à fin août

Économie - À la fin août 2024, l'actif net sous gestion des OPCVM a atteint 628,69 milliards de dirhams (MMDH).

Rédaction LeBrief - 23 septembre 2024

Bank Al-Maghrib : la demande en liquidités bancaires en forte hausse d’ici à 2025

Économie - Bank Al-Maghrib prévoit une hausse des liquidités bancaires à 146,6 MMDH en 2025, avec une augmentation des prêts et de la circulation monétaire.

Chaima Aberni - 27 septembre 2024

Tourisme : une année record et des ambitions pour 2025

Économie - Le Maroc a enregistré en 2024 une progression exceptionnelle en matière de tourisme, consolidant sa position parmi les destinations les plus attractives.

Ilyasse Rhamir - 24 décembre 2024

Global Gateway : le Maroc accompagnera l’Union européenne

Économie - Le chef du gouvernement, Aziz Akhannouch, a affirmé, ce mardi à Bruxelles, que le Maroc accompagnera l’Union européenne dans le déploiement de la stratégie innovante de "Global Gateway".

Khadija Shaqi - 23 juin 2022

Registre national de l’artisanat : plus de 622.000 artisans identifiés

Économie - La ministre du Tourisme, de l’Artisanat et de l’Économie sociale et solidaire, Fatim-Zahra Ammor, a indiqué que grâce au Registre national de l’artisanat, plus de 622.000 artisans ont pu être identifiés.

Manal Ben El Hantati - 30 août 2022

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée Champs requis marqués avec *

Poster commentaire