Les données disponibles parlent d’elles-mêmes: les finances publiques se sont dégradées pendant le mandat du gouvernement El Otmani (2017-2021). Sans tenir compte de l’année 2020 et de sa crise historique, le gouvernement sortant n’a pas pu maintenir le déficit budgétaire en dessous des 3% du Produit intérieur brut (PIB) comme promis lors de la présentation de son programme en 2017. Le déficit budgétaire a gravité autour des 4,3% du PIB pendant les quatre dernières années. Sur ce point, c’est un échec total.
Le testament financier du gouvernement El Otmani
Saad Dine El Otmani et son équipe laissent aux héritiers un legs peu attractif. En 2017, le gouvernement fraîchement nommé et dirigé par le Parti de la justice et du développement (PJD) avait assuré qu’il était en mesure d’abaisser la dette du Trésor public à moins de 60% du PIB. Cette annonce avait suscité l’ire de l’opposition à l’époque. Les députés du Parti authenticité et modernité (PAM) et ceux de l’ex-Fédération de la gauche démocratique (FGD) avaient d’ailleurs voté contre la déclaration du gouvernement El Otmani.
Revenons aux chiffres. Ceux du Haut-Commissariat au Plan (HCP) sont alarmants. L’encours de la dette du Trésor continuerait d’augmenter pour frôler le seuil de 77,3% du PIB en 2021 après 76,4% en 2020. Quant au ratio de la dette publique globale, il devrait s’accentuer pour passer de 92,5% du PIB en 2020 à 92,7% en 2021. Un niveau jamais atteint au Maroc!
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Les conseils de Benchaâboun
Le ministre sortant de l’Économie, des Finances et de la Réforme de l’administration, Mohamed Benchaâboun, a tenu à passer un message clair avant de quitter ses fonctions : il faut appliquer des mesures d’austérité. Le message de Benchaâboun était destiné aux responsables des établissements publics et de l’administration. Dans une circulaire, Benchaâboun a appelé à entreprendre des mesures pour réduire et rationaliser les dépenses du secteur public. Cet appel a été lancé en prélude de l’exécution du grand projet de réforme des Établissements et entreprises publics (EEP). La loi relative à cette refonte a été adoptée par le Parlement avant la clôture de l’ultime session de la 10e législature. Le gouvernement Akhannouch sera aux commandes pour sa mise en œuvre à travers l’élaboration de textes législatifs connexes et la mise en place effective de l’Agence nationale de gestion des participations de l’État.
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PLF 2022, priorité numéro 1
Le chevauchement entre le calendrier électoral et le calendrier budgétaire a obligé le gouvernement sortant à préparer le Projet de loi de finances (PLF) 2022. Il ne pouvait faire autrement. Le chef du gouvernement sortant, Saad Dine El Otmani, a envoyé au mois d’août dernier, sa note de cadrage fixant les grandes orientations que devront suivre les départements gouvernementaux dans l’élaboration de leurs budgets. Selon ladite note, le PLF 2022 vise une croissance du PIB de 3,2%. Il intègre aussi la poursuite de la dynamisation des secteurs productifs et l’amélioration de leur capacité à créer des emplois et de la valeur ajoutée, à travers la mise en œuvre du Fonds Mohammed VI pour l’investissement et le financement des projets dans le cadre du partenariat public-privé (PPP).
Parmi les autres priorités fixées: la consolidation des mécanismes d’intégration et de développement de la généralisation de la protection sociale, le renforcement du capital humain, la réforme du secteur public et le renforcement des mécanismes de gouvernance.
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Une fois investi, le nouvel exécutif ne disposera pas que de quelques jours pour finaliser le PLF 2022 qui devra être déposé au plus tard au Parlement le 20 octobre. Cet exercice, le premier du gouvernement Akhannouch, sera scruté par les milieux économiques et financiers au moment où tout le monde attend des mesures concrètes pour la période post-Covid-19.Il est aussi normal que le nouveau gouvernement fixe de nouvelles priorités, conformément aux promesses électorales des trois partis qui constituent la majorité. Le Rassemblement national des indépendants (RNI), le Parti authenticité et modernité (PAM) et le Parti de l’Istiqlal (PI) comptent des cadres de haut niveau à même de réussir cet exercice et de produire un PLF bien ordonné, en phase avec les attentes des citoyens et des opérateurs économiques.
Les calculatrices vont chauffer à Rabat à la veille du dépôt du PLF 2022 au Parlement. Mais le gouvernement Akhannouch peut compter sur l’expertise du Directeur du budget, Fouzi Lejkaa. Ce dernier, qu’on disait ministrable, va veiller à ce que le travail soit fait dans les temps et dans les règles de l’art.
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Rédaction LeBrief - 4 novembre 2024