Fermeture de l’espace aérien algérien aux avions marocains : quelles implications ?
Décidément, l’Algérie ne lâche pas l’affaire et fait une véritable fixette sur le Maroc. Nos voisins de l’Est ont annoncé ce mercredi la fermeture immédiate de l’espace aérien algérien à tous les avions civils et militaires marocains, ainsi qu’aux appareils immatriculés au Maroc. Une annonce qui intervient à l’issue d’une réunion du Haut conseil de sécurité, présidée par le président Abdelmajid Tebboune et consacrée à l’examen de la situation aux frontières maroco-algériennes.
Qu’est-ce que cette décision implique concrètement ?
Cela veut dire que plus aucun avion marocain ne se posera sur le territoire algérien ou traversera l’espace aérien de l’Algérie. Cela suppose que les avions de la compagnie nationale Royal Air Maroc (RAM) et d’Air Arabia Maroc vont devoir contourner l’Algérie et modifier l’itinéraire de leurs vols qui traversent ce pays. Cela implique quelques minutes de plus à prévoir pour les passagers.
Par exemple, sur ces deux images : on voit bien que l’itinéraire du vol quotidien Casablanca-Istanbul a changé entre ce mercredi 22 et le jeudi 23 septembre 2021. Le vol AT910 de la RAMfera ainsi entre 20 et 30 minutes de pluspar rapport à la veille.
Itinéraire du vol AT910 reliant Casablanca à Istanbul ce mercredi 22 septembre 2021 :
Itinéraire du vol AT910 reliant Casablanca à Istanbul jeudi 23 septembre 2021. On voit bien l’avion qui contourne le territoire algérien:
Des accusations sans aucune preuve
Ce n’est pas la première fois que l’Algérie prend des mesures du genre contre le Maroc. Le 24 août dernier, Ramtane Lamamra, ministre algérien des Affaires étrangères avait annoncé la rupture officielle des relations diplomatiques entre les deux pays. L’Algérie accuse le Maroc de mener des actions hostiles à son encontre. «Les services de sécurité et la propagande marocains mènent une guerre ignoble contre l’Algérie, son peuple et ses dirigeants», avait déclaré Ramtane Lamamra, lors d’une précédente sortie médiatique. Pour ce dernier, la décision de rompre les relations diplomatiques était «une manière civilisée de mettre un terme à une situation qui ne pouvait durer davantage sans causer de dommages et qui risquait de mener les deux pays vers une voie non souhaitable», a-t-il dit.
L’Algérie accuse le Maroc d’être à l’origine des incendies de forêt qui ont récemment ravagé la Kabylie. Elle accuse également Rabat d’être engagé dans un complot avec « l’entité sioniste »pour déstabiliser l’Algérie et de soutenir le Mouvement pour l’autodétermination de la Kabylie (MAK), classé en mai dernier par les autorités algériennes comme « organisation terroriste ».
Lire aussi :Rupture Maroc-Algérie : quel impact économique ?
Mais selon plusieurs experts, la raison phare de l’escalade de la tension algérienne contre le Maroc est la normalisation des relations diplomatiques du Royaume avec Israël et la reconnaissance américaine de la souveraineté du Maroc sur son Sahara. Deux événements qui ont considérablement fait pencher la balance en faveur du Maroc dans la portée internationale des deux pays et qui en afrustré plus d’un en Algérie.
«Il est très plausible qu’Alger ait graduellement pris la décision de rompre les liens avec le Maroc lorsqu’il est devenu évident que l’administration Biden n’annulerait pas la décision de son prédécesseur sur la marocanité du Sahara. Mais il fallait, pour mieux ranimer la fibre nationaliste, attendre un moment propice pour faire l’annonce. Les incendies d’août dernier étaient l’occasion attendue», souligne Jeune Afrique dans une tribune publiée ce jeudi 23 septembre.
Lire aussi :Maroc-Algérie : la scission est actée
La même source indique que si l’Algérie a reproché au Maroc de normaliser ses relations avec Israël, elle est restée silencieuse sur les décisions similaires prises par les Émirats arabes unis, le Bahreïn et le Soudan. «On peut donc affirmer sans risque de se tromper que plutôt que la défense de la cause palestinienne, c’est l’emprise grandissante et graduellement irréversible du Maroc sur la diplomatie du Sahara qui est le moteur de l’acharnement manifeste de l’État algérien».
Un potentiel ennemi
Par ailleurs, Luis Martinez, chercheur et spécialiste du Maghreb considère que les autorités algériennes ne perçoivent plus le Maroc comme un rival, mais comme un potentiel ennemi. Pour le directeur des recherches au centre de recherches internationales (CERI)-Sciences po, le régime algérien considère que le Maroc aspire à le déstabiliser alors que le pays est«déjà affaibli par une économie mise à mal par la chute du prix du baril de pétrole en 2014, et par une situation politique dans l’impasse depuis l’émergence du Hirak, en février 2019». Le chercheur estime que ces réactions algériennes ne sont qu’un nouvel épisode d’un interminable bras de fer entre les deux pays.
Lire aussi :Rupture des relations Algérie-Maroc : et maintenant ?
En tout cas, malgré la fâcheuse décisionalgérienne, la volonté du côté marocain est de renouer contact et ouvrir une nouvelle page dans les relations entre les deux pays voisins. Le roi Mohammed VI l’avait bien mentionné lors de son discours du 31 juillet dernier.
«Vous n’aurez jamais à craindre de la malveillance de la part du Maroc qui n’est nullement un danger ou une menace pour vous (…) Plus que deux nations voisines, le Maroc et l’Algérie sont deux pays jumeaux qui se complètent. Nous appelons à faire prévaloir la sagesse et les intérêts supérieurs de nos deux pays. Nous pourrons ainsi dépasser cette situation déplorable qui gâche les potentialités de nos deux pays, au grand dam de nos deux peuples et des liens d’affection et de fraternité qui les unissent». À bon entendeur.
Akhannouch revient sur l’augmentation des salaires
Politique - Le gouvernement mise sur l’implication des administrateurs et cadres administratifs pour réussir la généralisation de la protection sociale, explique Akhannouch.
Rédaction LeBrief - 9 décembre 2024Le roi Mohammed VI opéré ce dimanche à Rabat
Rédaction LeBrief - 8 décembre 2024Le prince Moulay Rachid a représenté le Roi à la cérémonie de réouverture de Notre-Dame de Paris
Politique - Le prince Moulay Rachid a pris part à la cérémonie de réouverture de la cathédrale de Notre-Dame de Paris .
Mbaye Gueye - 8 décembre 2024Entretien de Ould Errachid avec le vice-ministre panaméen des Affaires étrangères
Politique - Mohamed Ould Errachid a rencontré à Panama City Carlos Guevara Mann, vice-ministre des Affaires étrangères chargé des questions multilatérales.
Rédaction LeBrief - 6 décembre 2024Bourita reçoit le président de l’Assemblée nationale de la Mauritanie
Politique - Le Maroc et la Mauritanie confirment leur volonté de renforcer leurs relations, comme en témoigne la rencontre entre Bourita et Bemba Meguett.
Rédaction LeBrief - 6 décembre 2024Un Symposium international célèbre la justice transitionnelle à Rabat
Politique - Sous le patronage du roi Mohammed VI, un Symposium international sur la justice transitionnelle a débuté à Rabat.
Rédaction LeBrief - 6 décembre 2024Le Roi adresse un message aux participants au Symposium international sur « la Justice transitionnelle »
Politique - Le roi Mohammed VI a adressé un message aux participants au Symposium international sur « la Justice transitionnelle », organisé à Rabat
Rédaction LeBrief - 6 décembre 2024CDM 2030 : la BAD investit 650 M€ au Maroc
Politique - Le président de la BAD, a annoncé l’élaboration d’un projet de financement de 650M d’euros, destiné au développement des infrastructures ferroviaires et aéroportuaires du Royaume.
Ilyasse Rhamir - 6 décembre 2024Gouvernement Bayrou : bon ou mauvais pour le Maroc ?
Politique - Le nouveau gouvernement Bayrou détient-il les notices pour refonder les relations franco-marocaines ?
Sabrina El Faiz - 24 décembre 2024Collectivités territoriales : des défis structurels pointés par la Cour des comptes
Politique - Le rapport annuel 2023-2024 de la Cour des comptes met en lumière les dysfonctionnements persistants dans la gestion des collectivités territoriales.
Farah Nadifi - 19 décembre 2024FAR : «En avant, marche !»
Hafid El Jaï - 16 janvier 2021Jordanie : présentation de la gestion marocaine des ressources en eau
Politique - Lors de la 16e session du Conseil ministériel arabe de l'eau, Nizar Baraka a mis en avant l’expérience du Maroc
Farah Nadifi - 28 novembre 2024Khalid Aït Taleb : « 80% du matériel médical est inutilisé »
Politique - Devant la Commission des secteurs sociaux à la Chambre des représentants, Khalid Aït Taleb, ministre de la Santé et de la Protection sociale, a révélé que “80% des équipements médicaux ne sont pas utilisés”.
Mouna Aghlal - 5 août 2022A Tanger, la régionalisation avancée en quête d’un nouveau souffle
Politique - À Tanger, les débats battent leur plein lors des Assises nationales de la régionalisation avancée.
Rédaction LeBrief - 20 décembre 2024PLF 2025 : la première partie adoptée à la majorité par la Chambre des représentants
Politique - La Chambre des représentants a approuvé, vendredi matin lors d’une séance plénière, la première partie du PLF 2025.
Ilyasse Rhamir - 15 novembre 2024Forces auxiliaires : un corps de supplétifs ?
Composante essentielle du Makhzen marocain. Les Forces auxiliaires Maroc sont chargées du maintien de l'ordre public. Obtenez des informations précieuses sur Lebrief.
Hafid El Jaï - 16 juillet 2022