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Coup d’envoi ce lundi des consultations pour la formation du prochain gouvernement. Ce lundi, Aziz Akhannouch, chef du gouvernement a rencontré Abdellatif Ouahbi, chef du Parti authenticité et demodernité (PAM), Nizar Baraka, leader du Parti de l’Istiqlal (PI), Driss Lachgar, premier secrétaire de l’Union socialiste des forces populaires (USFP), Mohand Laenser, secrétaire général du Mouvement populaire (MP) et Mohamed Sajid, leader de l’Union constitutionnelle (UC).
Lors d’une déclaration à la presse, Abdellatif Ouahbi s’est dit satisfait de son entretien avec Akhannouch indiquant avoir reçu des signaux très positifs quant à la probabilité de former une coalition gouvernementale.
«Nous avons échangé plusieurs idées, nous tâcherons de poursuivre le dialogue et construire une réflexion commune. Nous sommes pleins d’ambitions et nous sentons que les choses iront pour le mieux», souligne le secrétaire général du PAM.
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De son côté, Nizar Baraka a indiqué que l’offre présentée par le chef du gouvernement désigné, Aziz Akhannouch, sera examinée par les organes décisionnels du PI, notamment le Conseil national. Il a également précisé que cette rencontre «a été l’occasion de mener un véritable débat, animé par l’esprit de patriotisme et la ferme volonté de répondre aux attentes des citoyens».
Pour sa part, Driss Lachgar, premier secrétaire de l’USFP a déclaré que cet entretien a constitué l’occasion pour son parti d’engager «des consultations préliminaires» et discuter de«ce qui préoccupe le peuple marocain et le pays en cette conjoncture délicate». Le patron de la 4e force politique du pays a indiqué que son parti est »toujours prêt à donner davantage pour faire aboutir le nouveau projet de développement du Royaume».
Le chef du gouvernement désigné Aziz Akhannouch a poursuivises tractations en recevant deux de ses alliés historiques : Mohand Laenser du MP et Mohamed Sajid de l’UC.
Contacté par nos soins, Abdelhamid Benkhattab, professeur de sciences politique à l’Université Mohammed V de Rabat indique que toutes les possibilités sont ouvertes dans ce processus de coalition gouvernementale. «Le RNI est un parti plus ou moins pragmatique, il n’a donc pas de lignes rouges à franchir avec les autres partis et par conséquent, il peut former une coalition avec n’importe quel parti, qu’il soit de droite ou de gauche», indique Abdelhamid Benkhattab.
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Notre interlocuteur souligne que s’il y a un parti qui rentrera dans ces négociations affaiblies par ce qui s’est passé durant la campagne électorale, c’est bien le parti dirigé par Abdellatif Ouahbi. «Le PAM a formé des propos très critiques à l’égard de Aziz Akhannouch. De plus, nous sommes devant un parti nouvellement formé et qui peut donc attendre dans l’opposition contrairement à l’Istiqlal par exemple qui ne peut plus attendre étant donné qu’il a trop souffert de sa position dans le gouvernement», souligne le professeur Benkhattab.
Enfin, Benkhattab ajoute que le MP et l’UC ont de fortes chances d’intégrer la majorité : «Je l’ai toujours dit, le MP est un parti du gouvernement par excellence. Il fera partie de la coalition gouvernementale, ça, c’est sûr. Idem pour l’UC qui est un allié traditionnel du RNI. Voir ces deux partis au sein de la majorité ne serait pas une surprise», juge Benkhattab.
Rappelons que ces tractations devraient également déterminer qui sera portéà la présidence de la Chambre des représentants. Habib El Malki gardera-t-il son fauteuil où est-ce que ce dernier sera confié à quelqu’un d’autre ? Affaire à suivre.
Vers une empreinte Akhannouch dans le gouvernement ?
Comme certains de ces prédécesseurs, dont feu Abderrahmane Youssoufi et Driss Jettou, plusieurs chefs du gouvernement ont laissé une véritable empreinte sur la scène politique ou économique nationale. Aziz Akhannouch pourrait-il faire de même et marquer son passage à la tête du gouvernement ? Abdelhamid Benkhattab assure qu’Aziz Akhannouch a montré qu’il était un personnage politique redoutable et un grand stratège, mais qu’il devrait faire preuve de plus de charisme pour fédérer l’ensemble des acteurs politiques.
«Je reste sceptique quant à la capacité d’Akhannouch à fédérer les acteurs politiques. Il va falloir qu’il fasse un peu plus d’efforts, il devrait se montrer prudent et faire preuve de sagesse afin de rassurer l’ensemble des acteurs politiques et montrer que le RNI est un parti expérimenté dans la gestion des affaires de l’État», indique Benkhattab.
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Akhannouch avait également été critiqué par l’ex-chef du gouvernement Abdelilah Benkirane. Ce dernier avait déclaré durant la campagne électorale que ce dernier n’a ni culture, ni idéologie, ni passé historique.
«Un chef de gouvernement doit avoir une personnalité politique. Akhannouch n’a jamais intégré de parti politique, ni milité en son sein, ni souffert pour une cause. Il n’a jamais su résoudre politiquement un problème. Au final, c’est un businessman entouré de soupçons», avait lancé Abdelilah Benkirane.Une chose est sûre, le leader du RNI et actuel chef du gouvernement désigné aici une occasion en or de faire taire ses détracteurs. Il faudra bien la saisir.
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