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Maroc-Algérie : ambiance tendue au séminaire C24 de la Dominique

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Omar Hilale, ambassadeur et représentant permanent du Maroc auprès de l’ONU © DR

Omar Hilale, représentant permanent du Maroc à l’Organisation des Nations unies (ONU), a pris part aux travaux du séminaire régional du C24 pour les Caraïbes tenu du 25 au 27 août dernier à la Dominique. Hilale a répondu aux déclarations provocatrices de Sofiane Mimouni, chef de la délégation algérienne, qui a accusé le Maroc de «violations des droits de l’Homme». Détails.

La tension est toujours palpable quelques jours après la suspension des relations diplomatiques entre le Maroc et l’Algérie. La semaine dernière, Omar Hilale, représentant permanent du Maroc à l’ONU a eu un accrochage avec son homologue algérien, Sofiane Mimouni. Ce dernier, qui occupe le poste d’ambassadeur d’Algérie aux Nations unies depuis octobre 2019, accuse le Maroc de «ne pas s’inscrire dans une démarche visant le règlement sincère et de bonne foi du conflit dans la région». Le représentant algérien évoque de prétendues violations des droits de l’Homme au Maroc.

Omar Hilale a réagi à ces accusations en déclarant que les violations des droits de l’Homme sont une spécialité algérienne ajoutant que «jamais aucun pays n’a été cité autant de fois, ces dernières années, par la Haute-Commissaire, Michelle Bachelet, que l’Algérie».

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«Amnesty International, Human Rights Watch et d’autres organisations internationales et mécanismes onusiens ont publié des rapports qui dévoilent les violations massives et systématiques des droits de l’Homme dans ces camps et réaffirment la responsabilité directe de l’Algérie», souligne Omar Hilale assurant qu’aucun pays dans le monde n’a été épinglé par autant d’experts indépendants.

Il a également ajouté qu’il ne faut pas s’attaquer au Sahara marocain, car c’est unepartie intégrante du territoire national. «Quand le représentant de l’Algérie se permet de dénigrer fallacieusement la situation au Sahara marocain, il doit savoir, une fois pour toutes, qu’il n’y a pas le Maroc d’un côté et son Sahara de l’autre. Ne lui en déplaise, ils ne font qu’un», souligne le représentant du Maroc à l’ONU.

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Ce dernier ajoute également que quand le représentant algérien «divague sur de prétendues violations des droits de l’Homme au Sahara, il doit savoir qu’il agresse expressément le Maroc. Et quand il évoque la situation à Laâyoune ou Dakhla, c’est comme s’il s’attaque à Rabat, Tanger, ou Oujda».

Hilale a également mentionné que le probléme du Sahara est « clos ». «La population du Sahara vit paisiblement dans ces Provinces marocaines et elle jouit pleinement de l’ensemble de ses droits, comme l’a affirmé madame Ghalla Bahiya, vice-présidente de la Région de Dakhla Oued Eddahab, qui a participé au séminaire, sur invitation de la Présidente du C24, en tant que représentante démocratiquement élue de la région du Sahara marocain», a déclaré M. Hilale.

Les camps de Tindouf épinglés

Le représentant permanent du Maroc auprès de l’ONU a mis l’accent sur la situation désastreuse que vivent les populations séquestrées dans les camps de Tindouf. «Personne ne peut sortir de ces camps où il n’y a pas de liberté de mouvement, ni d’expression, ni d’association. Même les chanteurs qui osent parler de liberté sont malheureusement agressés ou emprisonnés. Les mouvements dissidents au Polisario sont bannis et pourchassés. Ils n’ont aucune autre alternative que l’exil», a-t-il déploré.

Le diplomate marocain a, en outre, critiqué le refus de l’Algérie de permettre l’enregistrement des populations séquestrées dans les camps de Tindouf, en violation de ses obligations internationales et des résolutions du Conseil de Sécurité. «L’Algérie s’oppose depuis plus de quatre décennies à l’enregistrement, parce que tout simplement elle ne veut pas que le monde connaisse le nombre de ces populations. Elle veut utiliser les camps de Tindouf comme le symbole de la persistance d’un conflit», a déclaré Hilale.

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En réponse aux propos du représentant de l’Algérie qui affirme que le Maroc ne respecte pas le Droit international au Sahara, Omar Hilale a répliqué : «quand l’Algérie impose un conflit au Maroc, depuis 45 ans par un groupe séparatiste interposé, est-ce que cela ne constitue pas une grave violation du Droit international ? Ce n’est pas une violation de la Charte des Nations unies ? Ce n’est pas une violation des principes du Mouvement des Non-alignés, et de l’Union Africaine ? C’est la pire des violations du Droit international», a-t-il martelé, en ajoutant que l’Algérie se permet même de détourner l’assistance humanitaire, destinée aux populations des camps de Tindouf, comme confirmé par le rapport de l’Office antifraude de l’Union européenne.

Ivanko, nouveau représentant spécial pour le Sahara et chef de la Minurso

Ce nouvel accrochage maroco-algérien est intervenu le jour même de la nomination du russe Alexander Ivanko en tant que représentant spécial de l’ONU pour le Sahara et chef de la Minurso. Alexander Ivanko remplace ainsi le Canadien Colin Stewart à ce poste. D’ailleurs, ce dernier a été remercié par le secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres pour “son engagement et son leadership efficace à la mission« .

Ce que l’on sait sur Alexander Ivanko

Alexander Ivanko est chef de cabinet de la MINURSO depuis 2009. Il était auparavant directeur de l’information à la Mission des Nations Unies au Kosovo, de 2006 à 2009, et porte-parole de l’ONU en Bosnie-Herzégovine, de 1994 à 1998. Il a commencé sa carrière dans le journalisme en tant quecorrespondant d’un journal russe en Afghanistan et aux États-Unis. Il a aussi été conseiller principal du représentant de «Freedom of the Media» auprès de l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) de 1998 à 2005.

Ivanko a une maîtrise en journalisme de l’Université d’État de Moscou. Il parle couramment l’anglais et le russe.Antonio Guterres devra pour sa part désigner un autre envoyé personnel pour le Sahara. La situation est au point mort depuis le départ del’Allemand Horst Köhler en 2019. Rappelons enfin que le représentant spécial de l’ONU (Alexander Ivanko) dirige la Minurso et contrôle le cessez-le-feu, le représentant personnel (successeur de Kohler)est quant à lui chargé du processus politique.

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