Temps de lecture : 5 minutes
Temps de lecture : 5 minutes
Temps de lecture : 5 minutes
Voilà maintenant trois jours que l’Algérie a annoncé la rupture de ses relations avec le Maroc. Si l’annonce était plus ou moins attendue au vu de l’escalade des tensions récemment, elle aura un impact considérable sur les affaires économiques des deux pays. Ce jeudi, Mohamed Arkab, ministre algérien de l’Énergie et des mines, recevait l’ambassadeur d’Espagne en Algérie, Fernando Moran. Le diplomate algérien a affirmé «l’engagement total de l’Algérie de couvrir l’ensemble des approvisionnements de l’Espagne en gaz naturel à travers le Medgaz».
Cela veut dire que l’Algérie va contourner le Maroc dans sa livraison à l’Espagne et n’utilisera pas le Gazoduc Maghreb-Europe. Dans ces circonstances, le maintien de ce projet de grande envergure est très improbable d’autant plus que le contrat devrait expirer dans un peu plus d’un mois, à savoir en octobre 2021.
Lire aussi :Maroc-Algérie : les dessous d’une rupture
Le Maroc a toujours lutté pour le maintien du Gazoduc Maghreb-Europe. Amina Benkhadra, DG de l’Office national des hydrocarbures et des mines (ONHYM), a indiqué que la volonté du Maroc de maintenir le projet «a été clairement affirmée de manière constante, à tous les niveaux, depuis plus de trois ans». L’Algérie refuse donc une nouvelle fois la main tendue du royaume.
Fermeture de l’ambassade marocaine à Alger et rapatriement des fonctionnaires
Le Maroc a décidé ce vendredi de fermer son ambassade à Alger et de rapatrier l’ambassadeur du royaume en Algérie, Lahcen Abdelkhalek ainsi que l’ensemble du staff diplomatique. Pour ce qui est des services consulaires, les consulats généraux du Maroc à Alger, Oran et Sidi Belabbès continueront d’assurer leur mission normalement.
Par ailleurs, l’Union africaine (UA) a appelé à l’abstention face à tout acte qui incite à l’escalade. En effet, le Président de la Commission de l’Union africaine, Moussa Faki Mahamat a exprimé son “profond regret” concernant la rupture des relations diplomatiques entre l’Algérie et le Maroc, pays piliers de l’UA.
Lire aussi :Maroc-Algérie : plusieurs pays appellent au dialogue
Dans un communiqué, le président de la Commission «déplore toute détérioration des relations fraternelles, historiques, multidimensionnelles des deux États et des deux peuples maghrébins frères». Il appelle les dirigeants des deux pays à «s’engager résolument dans une logique de paix et de coopération fructueuse dans les intérêts bien compris des deux peuples»et réitère «l’entière disponibilité de l’UA à promouvoir toute initiative en vue de la reprise de leurs relations fraternelles au service de la Paix et la prospérité au Maghreb et en Afrique».
Une frustration algérienne historique
Dans un article publié sur son blog personnel, l’historien Bernard Lugan est revenu sur cette décision algérienne de rompre les relations diplomatiques estimant que l’Algérie jalouse le Maroc sur un nombre important de points. Parmi ces derniers, la façade maritime immense du Maroc.«Pour une Algérie, enclavée dans cette mer fermée qu’est la Méditerranée, il est insupportable de constater qu’avec la récupération de ses provinces sahariennes, le Maroc dispose d’une immense façade maritime océanique partant de Tanger au nord, jusqu’à la frontière avec la Mauritanie au sud, ouvrant ainsi le royaume à la fois sur le grand large atlantique et sur l’Afrique de l’Ouest», souligne l’historien.
Ce dernier ajoute également que l’Algérie perd des points puisque de moins en moins de pays reconnaissent “l’État fantôme de la RASD”. Ils étaient 54 États à reconnaître la RASD en 2002, ils ne sont aujourd’hui plus que 23. (Uruguay- Afrique du Sud – Timor oriental – Namibie – Honduras – Belize – Nigeria – Mauritanie – Venezuela – Zimbabwe – Botswana – Cuba – Mexique – Nicaragua – Ouganda – Vietnam – Laos – Éthiopie – Tanzanie – Corée du Nord – Mozambique – Angola – Algérie).
Lire aussi :Maroc-Algérie : l’interminable querelle
Par ailleurs, de plus en plus de pays ouvrent des ambassades à Rabat et des consulats dans le sud du royaume (Dakhla et Laâyoune). Le dernier en date est la Sierra Leone. David J Francis, ministre des Affaires étrangères de la Sierra Leone, a annoncé en début de semaine l’ouverture d’un Consulat général de son pays à Dakhla. C’est la 25e représentation diplomatique d’un pays dans les provinces du Sud.
Plusieurs points qui démontrent donc que l’Algérie, vaincue et qui fait face à un Maroc fort, stable, structuré et développé, jette ses dernières armes dans cette “guerre” en poussant un cri, celui de l’impuissance.
Temps de lecture : 5 minutes
Discours de Macron au Parlement : retour sur les éléments clés d’un partenariat renouveléLe Maroc et la France entretiennent des relations historiques empreintes de complexité, mais aussi d’une dynamique de collaboration qui évol… |
Maroc – France : une entente culturelle qui se relève toujoursLa relation entre le Maroc et la France, riche d’histoire et de complexité, est marquée par des échanges culturels profonds et une entente d… |
Maroc – France : focus sur un partenariat d’exceptionLe Maroc a récemment accueilli le président français Emmanuel Macron pour une visite d’État à l’invitation du roi Mohammed VI. Cette visite,… |
Diplomatie Maroc-France : vers une alliance stratégique renouveléeDans un monde où les alliances et les partenariats sont aussi essentiels que fragiles, les relations franco-marocaines se distinguent par le… |
Amitiés Maroc-France : une visite sous le signe de la coopération renouveléeLe Maroc et la France, deux nations liées par une histoire riche et complexe, voient leurs relations se redéfinir sous l'égide de la visite … |
Cabinet Akhannouch II : les ministres entrants et sortantsCe 23 octobre, le Roi Mohammed VI a accueilli le Chef du gouvernement, Aziz Akhannouch, ainsi que la nouvelle équipe ministérielle lors d'un… |
Qui sont les ambassadeurs nommés par le Roi ?Le roi Mohammed VI a présidé, vendredi 18 octobre, un Conseil des ministres au Palais Royal de Rabat. Parmi les sujets abordés, les orientat… |
Sahara : partition ou impasse ?Récemment, Staffan de Mistura, l’envoyé spécial des Nations unies pour le Sahara, a évoqué l’idée d’une partition du territoire dans l’espoi… |