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Avant la pandémie de Covid-19, des acteurs associatifs avaient lancé une campagne pour dénoncer «l’exclusion et la marginalisation de la capitale spirituelle». Cette initiative citoyenne avait pour but de tirer la sonnette d’alarme sur la situation de Fès qui était en train sombrer dans le chômage et dans la marginalisation. Il fallait dénoncer les promesses non tenues par les élus qui s’étaient engagés lors des élections de 2015 à améliorer la situation de l’ancienne capitale du royaume. En signe d’indignation, des T-shirts estampillés des slogans « Fès crie »ont été confectionnés. «Le port de T-shit constituera une forme de protestation pacifique lancée par la société civile ainsi que par les citoyens dans la ville de Fès», avait indiqué l’un des initiateurs du mouvement précisant que les militants associatifs «ne cherchentpas à semer la zizanie ou à provoquer l’anarchie. Ils ont simplement envie que la situation devienne meilleure dans leur ville».
Des problèmes à régler
En plus de l’insécurité et du manque d’opportunités d’emploi, la cité idrisside ne permet pas à toutes les catégories sociales d’accéder aux activités et aux événements culturels. Alors que la culture pourrait être le moyen de lutter contre la criminalité et la marginalisation dans la ville, le manque de lieux de divertissement et d’épanouissement est flagrant. Pourtant, Fès présente un brassage culturel et patrimonial très intéressant, qui devrait profiter grandement à son essor économique, notamment dans le domaine du tourisme. De l’avis de plusieurs acteurs économiques, Fès a réussi sur un seul tableau, celui de la lutte contre les bidonvilles grâce à l’intervention de l’opérateur public Al Omrane. Les autres créneaux ont été délaissés et souffrent d’une léthargie inexplicable, bien avant la crise de la Covid-19. Le tourisme spirituel est en berne. L’artisanat de luxe ne séduit plus et l’industrie est en perte de vitesse. Et pour cause, les plans d’exécution sont en déphasage total avec la réalité sur le terrain, le contrôle et le suivi font défaut, et la mairie n’arrive pas à trouver les systèmes de financement adéquats. De plus, des milliers d’opérateurs fassis ont quitté leur ville, versant dans le pessimisme ambiant et fermant les yeux sur les atouts dont dispose Fès pour traverser la crise actuelle et se projeter dans un avenir meilleur.
Les attentes des citoyens
Les Fassis veulent plus d’espaces verts dans leur ville, une gestion plus efficiente du stationnement et la prise en compte de l’aspect durabilité dans les projets programmés. Pour le mandat 2016-2021, le Conseil communal de Fès a travaillé sur un plan d’action avec cinq axes majeurs, à savoir « un pôle urbain et une ville attractive », « un pôle urbain intégré et équilibré », « un pôle économique compétitif », « un pôle urbain écologique et durable »et « un pôle de Fès, un modèle en matière de gouvernance et de démocratie participative ».
Le nombre total de projets propres et participatifs inscrits dans le cadre de ce plan s’élève à 171. En ce qui concerne les projets propres, le Conseil fait état de 28 projets réalisés, 14 en cours et 10 programmés. Quant aux projets participatifs, la même source évoque l’achèvement de 17 projets, le lancement de 20 autres et la programmation de 27 projets sans oublier la mise en place de la zone industrielle durable « Fès Smart Factory ». Par participatifs, la mairie veut signifier que la participation citoyenne était effective. Seulement voilà, d’après plusieurs Fassis, cette participation se limite à un nombre restreint d’associations connues pour leur proximité avec des partis politiques. Les citoyens se plaignent du manque de contact direct avec les élus de Fès et à leur tête le président du Conseil communal. Côté projets verts, le jardin botanique qui s’étale sur 7 hectares (ha) a été réhabilité. Cependant, la décharge contrôlée qui a démarré au début des années 90 avec le recyclage des ordures pourproduire de l’énergie propre pour l’éclairage public de Fès avec un potentiel de 6 MégaWatt (MW) a été arrêtée.
Aussi, les citoyens de Fès veulent plus de transparence dans la gestion des places de stationnement. Cette dernière a été déléguée à une société franco-italienne à qui il a offert la gestion de tous les parkings de la ville. Avant, les automobilistes payaient 2 DHpour un jour de stationnement alors qu’aujourd’hui, le prix est de 2 dirhams de l’heure et de 20 DH pour une journée de parking. Ladite société verse 6 millions de DH (MDH) à la commune contre 6,6 (MDH) dans l’ancien système. Il faut savoir qu’au vu du contrat, la commune n’a plus le droit d’encaisser les recettes d’autres parkings publics, ce qui occasionne une perte sèche de 15 MDH.
La première capitale du Maroc pâtit de nombreux problèmes, dont l’urbanisation galopante, la gestion des déchets, le transport urbain, l’occupation du domaine public, le manque d’infrastructures sanitaires, le manque d’accessibilités et d’espaces de divertissement, outre les contraintes de l’encombrement de la circulation. Pourtant cette cité millénaire ne manque pas d’atouts pour offrir à ses habitants un cadre de vie meilleur et un avenir radieux. Il suffit que le maire de Fès s’entoure de compétences à même d’élaborer une stratégie axée sur la réalisation d’un développement durable pour la deuxième ville marocaine en termes d’habitants.
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