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Ce qu’il faut retenir du discours royal du 20 août

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Le roi Mohammed VI a adressé vendredi dernier un discours riche en enseignements à la nation à l’occasion du 68e anniversaire de la révolution du Roi et du peuple. Le Souverain est revenu sur la position du Maroc vis-à-vis de l’Espagne dans la crise diplomatique entre les deux pays et a insisté sur la nécessité de «transformer la situation en une opportunité» et de veiller à instaurer «la confiance, la transparence et le respect mutuel» dans les relations diplomatiques entre les deux royaumes. Le Roi a également abordé la question des élections et l’importance de ce rendez-vous dans la mise en place d’institutions crédibles capables de servir l’intérêt général et les causes nationales du royaume. Détails.

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C’est une nouvelle ère qui démarre dans les relations Maroc-Espagne. Le discours du roi Mohammed VI, le vendredi 20 août dernier à l’occasion du 68e anniversaire de la révolution du Roi et du peuple, a ravivé l’espoir de donner un nouvel élan aux relations bilatérales entre les deux pays. Le Souverain a souligné que les récentes crises diplomatiques avec l’Espagne ont «ébranlé la confiance mutuelle» entre les deux pays et «soulevé des questions» sur l’avenir des relations bilatérales.

Le Souverain a souligné que l’objectif aujourd’hui n’est pas seulement de «surmonter cette crise, mais de la transformer en une opportunité»de renforcer les relations bilatérales. Il a également insisté ensuite sur le fait que les deux nations vont «inaugurer une nouvelle phase»dans leurs relations. Ces dernières seront basées sur «la confiance, la transparence, le respect mutuel et l’accomplissement des obligations».

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La hache de guerre est donc bel et bien enterrée. D’ailleurs, le journal espagnol El Pais affirme que l’ambassadrice du Royaume à Madrid, Karima Benyaich retournera dans les prochains jours en Espagne pour reprendre ses fonctions. Le journal souligne qu’après son retour à Madrid, la diplomate devra préparer la prochaine réunion de haut niveau entre les deux pays. Une réunion qui a été reportée à maintes reprises, alors qu’elle était censée se tenir en décembre 2020.

Karima Benyaich avait été rappelée le 18 mai dernier, en pleine crise migratoire de Sebta. Sa convocation par l’ex-ministre des Affaires étrangères espagnole Arancha Gonzales Laya avait été jugée « humiliante » et «non conforme aux coutumes diplomatiques».

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L’Espagne et l’Europe saluent les propos du roi Mohammed VI

Le discours du Roi Mohammed VI a été très bien accueilli du côté de l’Espagne et de l’Europe. Dans un point de presse tenu samedi dernier, Pedro Sanchez, président du gouvernement espagnol a qualifié le Maroc d’un pays « ami »et un « allié »stratégique pour son pays.

«Je crois que le discours de SM le Roi constitue une grande opportunité pour redéfinir les relations entre les deux pays et les piliers sur lesquels elles reposent. Nous avons toujours considéré le Maroc comme un partenaire stratégique de l’Espagne, mais aussi de l’ensemble de l’UE. Le Maroc et l’Espagne sont des alliés, des voisins et des amis», a déclaré Pedro Sanchez lors d’un point de presse.

De son côté, Charles Michel, président du Conseil européen, a souligné la volonté du vieux continent de poursuivre son partenariat avec le Maroc. «Nous voulons naturellement saluer les propos qui ont été exprimés par le Roi du Maroc (…). Le Maroc est un partenaire pour l’Espagne et pour l’Union européenne et nous souhaitons effectivement pouvoir continuer à être engagés pour approfondir ce partenariat».

Le responsable au sein du Conseil européen a souligné que ce partenariat ne concerne pas seulement la question migratoire, mais aussi les autres sujets liés au développement économique. «Nous pensons que le dialogue, le partenariat et l’engagement sont utiles pour les deux parties», a-t-il ajouté.

Un message bien saisipar Madrid

Contacté par LeBrief, Abdelhamid Benkhatab, politologue et professeur à l’Université Mohammed V de Rabat a déclaré que «beaucoup de pays considèrent le Maroc comme un pays sous-développé qui n’a pas pu surpasser les premières années d’indépendance. Or, le pays s’est depuis quelques décennies imposé comme étant une puissance régionale incontournable dans la Méditerranée», dit-il.

Notre expert souligne également que le limogeage de l’ex-ministre espagnole des Affaires étrangères, Arancha Gonzalez Laya, a été un premier signe d’apaisement envoyé par l’Espagne au Maroc et que ce dernier a bien fait comprendre à l’Espagne qu’elle ne peut pas jouer avec ses intérêts vitaux.

«Le Maroc ne peut plus accepter que ses intérêts vitaux soient remis en cause. Un partenariat stratégique ne peut pas se faire sans un minimum de confiance mutuelle et de respect des intérêts nationaux du partenaire et ça, je pense que l’Espagne l’a bien saisi», souligne Abdelhamid Benkhattab.

Prise de conscience de l’intérêt des élections

Dans son discours, le roi Mohammed VI a également mis l’accent sur les prochaines élections générales du 8 septembre prochain et de l’importance de ce rendez-vous dans la constitution d’institutions capables de servir l’intérêt général du Royaume. Le Souverain a souligné que ces élections «ne sont pas une fin en soi, mais constituent un levier pour la mise en place d’institutions crédibles». Il a également rappelé que ce rendez-vous coïncide avec le lancement d’une nouvelle génération de réformes et de projets (modèle de développement et Pacte national pour le développement) et qui nécessitent «l’unité et la cohésion de toutes les composantes nationales».

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Interrogé sur la portée de cet axe mentionnépar le roi dans son discours, Abdelhamid Benkhattab précise que les élections sont un moyen de consolider les bénéfices démocratiques du royaume. «Les institutions qui seront mises en place après ses élections auront à faire à une situation économique et sociale inédite dans la mesure oùla pandémie a mis à mal l’économie et un nombre important de secteurs sociaux vitaux». Le politologue ajoute que les challenges qui attendent ses institutions ont pour objectif de présenter une image d’un Maroc stable politiquement. «La stabilité politique est un capital essentiel dans le développement du pays sur le plan régional et international. Un capital convertible en termes de puissance, d’influence internationale et de croissance économique». Ce dernier souligne enfin que les institutions qui émergent suite aux élections seront légitimes, élues démocratiquement et disposeront de tous les moyens à même de contribuer à l’élan de développement porté par le Roi.

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