Le Roi Mohammed VI © DR
Le roi Mohammed VI s’est concentré lors de son discours du 68e anniversaire de la Révolution du Roi et du Peuple sur les relations du Maroc avec certains pays étrangers. Il a ainsi évoqué la récente crise du pays avec l’Espagne, qu’il estime avoir «ébranlé la confiance mutuelle et soulevé plusieurs interrogations sur leur devenir». Le Souverain a souligné qu’il souhaite renforcer les fondements classiques des relations maroco-espagnoles, et ce, sur la base «d’une compréhension conjointe des intérêts de (nos) deux pays voisins». Il a précisé avoir personnellement et directement fait le suivi de l’évolutiondu processus de dialogue et les discussions entre les deux gouvernements. Ces échanges, poursuit-il, ont pour objectif «de trouver une issue à cette crise, mais aussi de saisir l’opportunité pour redéfinir les bases et les paramètres qui régissent» les relations entre Rabat et Madrid. «Désormais, celles-ci devront reposer sur la confiance, la transparence, la considération mutuelle et le respect des engagements», a-t-il indiqué. Et d’ajouter que les relations du Maroc avec la France reposent aussi sur ces mêmes principes.
Par ailleurs, le roi Mohammed VI est revenu sur les différentes attaques médiatiques que subit récemment le Maroc. Il a soutenu que le Royaume,«au même titre que certains pays du Maghreb arabes, fait face à une agression délibérée et préméditée». Le Souverain a ainsi dénoncé le fait que des «ennemis de l’intégrité territoriale du Royaume ne souhaitent pas que le Maroc demeure la nation libre, forte et influente qu’il a toujours été».
Voici le texte intégral du discours royal :
«Louange à Dieu, Prière et salut sur le Prophète, Sa famille et Ses compagnons.
Cher peuple,
La commémoration de la Révolution du Roi et du peuple est une occasion privilégiée pour que notre Nation se remémore avec exaltation les valeurs de sacrifice et de loyauté qui lui permirent de renouer avec la liberté et l’indépendance.
Plus qu’un événement historique figé dans le temps, cette Révolution, toujours en constante régénérescence, ne cesse d’inspirer, à des générations de citoyens, l’amour authentique de la patrie et, par corollaire naturel, l’ardeur à défendre le pays, ses institutions, ses symboles sacrés.
Cette célébration qui advient à quelques jours des prochaines élections coïncide avec le lancement d’une nouvelle génération de réformes et de projets, prévue dans le cadre de la mise en œuvre du Modèle de développement et du Pacte national pour le Développement.
Par la tenue simultanée des scrutins législatif, régional et local, l’échéance attendue atteste l’enracinement de la pratique démocratique dans notre pays et confirme le niveau de maturité du système politique marocain.
Cher peuple,
Les élections, loin d’être une fin en soi, constituent un levier pour la mise en place d’institutions crédibles dont la vocation est de servir l’intérêt général, de plaider les Causes nationales.
De fait, notre conviction est que l’État tire sa force de ses institutions, de l’unité et de la cohésion de ses composantes nationales. Ce sont précisément les atouts dont nous nous prévalons pour défendre notre pays face à l’Adversité, aux crises, aux menaces.
Cet esprit de corps est palpable face aux attaques méthodiques dont le Maroc a été dernièrement la cible de la part de certains pays et d’organisations notoirement hostiles à notre nation.
Le Maroc est visé du fait qu’il est un État pleinement constitué depuis plus de douze siècles, outre une histoire amazighe au long cours, et que depuis plus de quatre siècles il est gouverné par une monarchie citoyenne, présidant à la destinée du pays et la façonnant dans une symbiose totale entre le Trône et le peuple.
Le Maroc est aussi visé pour sa sécurité et sa stabilité, ces biens particulièrement précieux en ces temps de convulsions et de soubresauts qui agitent le monde.
Néanmoins, la bonne réputation du Maroc, sa place indiscutable dans le concert des nations, ainsi que son réseau relationnel large et dense, en font un pays digne de confiance et lui confèrent une solide crédibilité aux échelles régionale et internationale.
Le Maroc, au même titre que certains pays du Maghreb arabe, fait face à une agression délibérée et préméditée.
Cher peuple,
Le Maroc, au même titre que certains pays du Maghreb arabe, fait face à une agression délibérée et préméditée.
Agrippés à des positions préétablies et à des considérations obsolètes, les ennemis de l’intégrité territoriale du Royaume ne souhaitent pas que le Maroc demeure la nation libre, forte et influente qu’il a toujours été.
De plus, quelques pays, notamment des pays européens comptant, paradoxalement, parmi les partenaires traditionnels du Maroc, craignent pour leurs intérêts économiques, leurs marchés et leurs sphères d’influence dans la région maghrébine.
Certains de leurs dirigeants ne saisissent pas encore que le problème ne réside pas dans les régimes des pays du grand Maghreb, mais bien dans les leurs, toujours teintés d’un passéisme désespérément rétif aux évolutions du temps.
Par ailleurs, les derniers mois ont révélé que ces pays connaissent un affaiblissement du respect des institutions de l’Etat et de ses ‘ principales missions traditionnelles.
Ainsi, ils nous voudraient façonnés à leur image et, pour porter atteinte à la respectabilité de nos institutions nationales, pour saper leur autorité, ils les accusent de bafouer les droits et les libertés et déploient, à cet effet, des arguments fallacieux contre elles.
Ils ne veulent pas admettre que les règles du jeu ont changé, que, désormais, nos pays sont totalement aptes à gérer leurs affaires, à mettre en valeur leurs ressources et leurs potentialités, dans l’intérêt bien compris de nos peuples.
Aussi, et dans l’intention de précipiter le Maroc dans une spirale de problèmes et de conflits avec certains pays, toutes sortes de ressources, légitimes et illégitimes, ont été mobilisées, avec une distribution des rôles et le déploiement d’impressionnants dispositifs d’influence.
Bien plus, plutôt que d’appuyer les efforts du Maroc dans le cadre d’un équilibre souhaité entre les pays de la région, des rapports ont franchi toutes les limites de l’acceptable, allant jusqu’à recommander que soit freinée la dynamique de développement de notre pays, au motif captieux qu’elle crée une dissymétrie entre les États maghrébins.
Les artisans de ce travail de sape ont orchestré une vaste campagne de dénigrement à l’encontre de nos institutions sécuritaires
Dans le même esprit, les artisans de ce travail de sape ont orchestré une vaste campagne de dénigrement à l’encontre de nos institutions sécuritaires. Ils tentent ainsi de porter un coup à leur niveau de maîtrise élevé et à leur efficacité à préserver la sécurité et la stabilité du Maroc. Ils cherchent par là même à jeter une ombre sur l’effort d’appui et de coordination qu’elles assurent au bénéfice de notre environnement régional et international et ce, de l’aveu même de quelques-uns de ces pays.
Mais à toute chose, malheur est bon : par leurs menées, les ennemis de notre intégrité territoriale ne font que renforcer la foi et l’engagement déterminé des Marocains à défendre sans relâche la Patrie et ses intérêts supérieurs.
À ce propos, Nous affirmons être déterminés à maintenir résolument le cap, n’en déplaise aux adversaires agacés et aux envieux consumés par la haine vouée à notre pays.
Cher peuple,
D’aucuns prétendent que le Maroc est ainsi assailli parce qu’il aurait changé son orientation politique et stratégique, ainsi que son modus operandi dans le traitement de certaines questions diplomatiques.
Il n’en est rien. Le Maroc a effectivement changé mais pas dans le sens souhaité par ses détracteurs. Il a changé parce qu’il n’accepte pas que ses intérêts supérieurs soient malmenés. Corrélativement, il s’attache à fonder des relations solides, constructives et équilibrées, notamment avec les pays voisins.
C’est cette même logique qui commande nos choix dans la relation que nous entretenons actuellement avec notre voisin l’Espagne.
Certes, ces relations ont traversé récemment une crise sans précédent qui a fortement ébranlé la confiance mutuelle et a soulevé plusieurs interrogations sur leur devenir.
Nous avons travaillé avec la partie espagnole, dans le plus grand calme, la clarté la plus totale et un esprit de responsabilité.
Néanmoins, nous avons travaillé avec la partie espagnole, dans le plus grand calme, la clarté la plus totale et un esprit de responsabilité.
De fait, aujourd’hui, Nous avons à cœur de renforcer les fondements classiques qui sous-tendent ces relations, à la faveur d’une compréhension conjointe des intérêts de nos deux pays voisins.
D’ailleurs, j’ai suivi personnellement et directement le processus de dialogue ainsi que l’évolution des discussions.
Le but n’était pas seulement de trouver une issue à cette crise, mais aussi de saisir l’opportunité pour redéfinir les bases et les paramètres qui régissent ces relations.
Avec un optimisme sincère, nous formons le souhait de continuer à œuvrer avec le gouvernement espagnol et son président, Son Excellence Pedro Sanchez, afin d’inaugurer une étape inédite dans les relations entre nos deux pays. Désormais, celles-ci devront reposer sur la confiance, la transparence, la considération mutuelle et le respect des engagements.
Le même esprit sous-tend les relations de partenariat et de solidarité entre le Maroc et la France, étayées par les solides relations d’amitié et d’estime mutuelle qui M’unissent à son Président, Son Excellence Emmanuel Macron.
Cher peuple,
Si par le passé, la Révolution du Roi et du peuple a constitué un tournant historique pour le Maroc dans sa quête de la liberté et de l’indépendance, aujourd’hui s’ouvre devant nous une nouvelle étape où le patriotisme sincère est de mise pour relever les défis internes et externes.
C’est l’occasion pour nous de prier pour le salut des valeureux martyrs de la Patrie, au premier rang desquels, le héros de la libération, Notre Auguste Grand-Père, feu Sa Majesté le Roi Mohammed V et son compagnon de lutte, Notre Vénéré Père, feu Sa Majesté le Roi Hassan II, que Dieu les ait en Sa sainte miséricorde.
Wassalamou alaikoum warahmatoullahi wabarakatouh».
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