L’Afrique, qui n’est responsable que de 3,8% des émissions totales de gaz à effet de serre dans le monde, est en proie au changement climatique. La majorité des modèles climatiques indiquent qu’un réchauffement de 2°C au niveau mondial se traduirait par des augmentations de température plus élevées au niveau régional en Afrique.
En Afrique du Nord, souvent considérée comme un «point chaud du changement climatique», les jours de chaleur et d’extrême chaleur sont devenus plus fréquents ces dernières décennies, tandis que la fréquence des journées et des nuits fraîches a diminué. Par exemple, le nombre de journées et de nuits chaudes a presque doublé depuis les années 1970. Les modèles convergent vers une légère augmentation des pluies intenses et de la longueur des épisodes de sécheresse avec une augmentation des températures allant jusqu’à 2°C.
De plus, selon le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (Giec), les précipitations moyennes annuelles pourraient encore diminuer de 20% le long des côtes de la Méditerranée et jusque dans le nord du Sahara, avec des conséquences sur la ressource en eau et sur l’agriculture. Comme le prévoyait ce groupe d’experts dès 2014, les tendances de la pluviosité sont devenues moins homogènes et moins prononcées, avec de fortes baisses dans les régions méditerranéennes du Maroc et de l’Algérie, et certaines parties de la Libye, et une légère hausse dans la région méditerranéenne de l’Égypte. Le rapport du Giec conclut, avec un niveau croissant de confiance, que les effets du changement climatique devraient vraisemblablement croître dans les décennies à venir.
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Canicule, feux de forêt et stress hydriqueau Maroc
Les premières manifestations du changement climatique sur le Maroc sont visibles déjà et se matérialisent par une perturbation du régime des précipitations moyennes et par l’augmentation de la température moyenne. En effet, au Maroc comme dans le reste du monde, plusieurs régions connaissent de plus en plus d’épisodes de chaleur extrême. Depuis quelques mois, les températures frisent des records absolus. En juillet dernier, le royaume avait enregistré des «records absolus» de températures lors d’une vague de chaleur «exceptionnelle», le mercure frôlant les 50 degrés et dépassant par endroits la normale mensuelle de 5 à 12 degrés.
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Selon la direction générale de la météorologie (DGM), des records de températures ont été franchis dans plusieurs villes au Maroc la semaine dernière. Cette vague de chaleur inédite intervient tandis que l’année 2020 a déjà été la plus chaude jamais enregistrée au Maroc, avec «une température moyenne annuelle nationale de +1,4 °C par rapport à la normale climatologique sur la période 1981-2010». Toutefois, le record de chaleur absolu du pays reste celui enregistré le 13 juillet 1961 à Smara avec une valeur de 50,3°C.
«Ce temps caniculaire est dû à la remontée d’une masse d’air sec et chaud par le Sud causant une hausse sensible des températures et dépassant la normale mensuelle de 5 à 12 degrés, en particulier les journées du vendredi 13 et samedi 14 août 2021 qui ont été les journées les plus chaudes du mois d’août», précise la DGM. Sur le Nord du Royaume, dans les villes de Fès et de Meknès, des records de chaleur absolus ont été enregistrés. À Fès par exemple, le thermomètre a affiché 46,7 °C ce vendredi 13 août contre 46,4 °C enregistrés le 10 juillet dernier, un record. D’autres villes ont connu des records mensuels de températures, notamment à Taroudant (49,3°C, dimanche), à Agadir (49,1°C, lundi), à Marrakech (48,6 °C, vendredi) et à Oujda (46,7 °C, vendredi).
Conséquences :des incendies se sont déclenchés dans plusieurs régions du Maroc. Le nord est touché depuis samedi par des feux de forêt, favorisés par de fortes chaleurs et du vent. L’incendie s’est déclaré ce week-end dans la forêt Sougna, située entre les communes de Tanakoub et Derdara dans la province de Chefchaouen. Ce mardi, Fouad Assali, chef du Centre national de gestion des risques climatiques forestiers, a annoncé que ces feux sont contrôlés à 80%, ajoutant qu’environ 1.100 hectares de végétation ont déjà été décimés. Plus de 500 personnes, dont des pompiers et des militaires, «sont toujours mobilisées pour venir à bout de ces incendies», a-t-il indiqué. Et d’ajouter que les équipes de pompiers sont épaulées par «quatre Canadairs des Forces royales Air et quatre avions Turbo Trush de la Gendarmerie royale».
Les vents changeants «n’aident pas à maîtriser l’incendie», a expliqué le directeur régional du Département des eaux et forêts à Chefchaouen, Rachid El Anzi. «Aucune victime n’est à déplorer, la priorité ayant été donnée à la prévention de la propagation du feu vers les zones habitées», a-t-il ajouté. Les causes de ces incendies ne sont pas encore connues, a précisé ElAnzi, estimant que les fortes chaleurs et les vents pouvaient constituer des éléments déclencheurs. En effet, le réchauffement du climat augmente la probabilité des canicules et des sécheresses et par ricochet, des incendies.
Ceci intervient après que la vague de chaleur exceptionnelle entre le 9 et le 11 juillet avait déjà favorisé le déclenchement de 20 feux dans le royaume, incendiant 1.200 hectares de forêts, selon le département des eaux et forêts. Ces incendies s’étaient déclenchés dans les provinces de Larache, Al Hoceima, Sefrou, Taounate, Beni Mellal, Marrakech, Tanger, Khémisset, Ifrane et Chefchaouen.
Les plus importantes superficies endommagées ont été enregistrées dans la province de Sefrou, au niveau des communes rurales d’Ighezrane et de Laânaceur. Le feu de Laânaceur a démarré dans le territoire de la province de Sefrou et a évolué vers le territoire de la province d’Ifrane.
Outre les feux de forêt, ce changement climatique se traduit également par un impact sur les ressources naturelles, sur les différents écosystèmes et sur la production agricole (végétale et animale). La pénurie d’eau ressurgit déjà dans certaines zones rurales. L’Office national d’eau et d’électricité (ONEE) recense 53 centres qui sont déjà ou risquent d’être déficitaires cette année. Il s’agit de 7% du total du réseau géré par l’Office. En juillet, 31 centres étaient déficitaires. Pendant les deux jours de Aïd Al-Adha, la liste s’est allongée à cause de la forte demande occasionnée par cette fête, accentuée par les fortes chaleurs. Chtouka Aït Baha, Sidi Allal Bahraoui, Zagoura, Bouarfa, Rhamna, Taounate, Chaouen et Ouezzane, ont connu des «coupures récurrentes et prolongées de l’eau potable», indique l’ONEE.
Actions du Royaume contre le changement climatique
Le Maroc s’est classé deuxième pour son approche de la lutte contre le changement climatique dans l’indice de performance en matière de changement climatique de 2018 et 2019. Dans le Royaume, la conscience écologique s’est développée depuis le Sommet de Rio en 1992 et a bénéficié d’une nouvelle dynamique par l’adoption de la nouvelle Constitution de 2011. Ce texte a ancré le principe du développement durable et la protection des ressources naturelles en reconnaissant le droit à l’accès à l’eau et à un environnement sain. Le Maroc a également ratifié le Protocole de Kyoto en 2002 et l’Accord de Paris en 2016.
Conscient de ces répercussions socio-économiques, le Maroc a adopté une démarche volontaire, intégrée, participative et responsable dans son effort d’adaptation et d’atténuation qui constitue l’un des piliers majeurs de sa Stratégie nationale de développement durable, souligne le département de l’Environnement.
Au niveau national, le Maroc a déjà élaboré son Plan Climat National 2020-2030 (PCN) qui vise à asseoir les fondamentaux d’un développement sobre en carbone et résilient au changement climatique alors que le Plan national d’adaptation (PNA) est en cours de finalisation. En 2020, des études pour l’élaboration de sept Plans climat régionaux (PCR) ont été lancées au profit des régions suivantes : Béni Mellal-Khenifra ; Tanger-Tétouan-Al Hoceima ; Casablanca-Settat ; Draa-Tafilalet ; l’Oriental ; Guelmim-Oued Noun et Laâyoune-Sakia ElHamra. Le ministère de l’Énergie, des Mines et de l’Environnement est en train de doter toutes les régions des PCR.
Dans le cadre de sa stratégie, le gouvernement s’engage à faire face aux conséquences du changement climatique. Ce plan repose sur un scénario triplement gagnant : il vise à adapter le pays à la réalité du changement climatique, prendre des mesures pour atténuer son impact sur les populations et l’environnement et, dans le même temps, créer de nouveaux débouchés.
Selon la Banque mondiale, la stratégie du Maroc repose sur cinq axes :
- À l’horizon 2030, le pays devrait couvrir 52% de ses besoins en électricité grâce à des sources d’énergie renouvelable ;
- Le Royaume a supprimé toutes les subventions au diesel, à l’essence et au mazout lourd pour induire une utilisation plus efficiente de l’énergie et économiser des ressources ;
- Le Plan Maroc vert vise à protéger l’environnement, mais aussi les moyens de subsistance de tous les Marocains ;
- Le Maroc a amélioré la gestion de son littoral et favorisé le développement d’une aquaculture durable.La pêche constitue 56 % du total des exportations du pays ;
- Le Maroc s’emploie à préserver ses aquifères souterrains, cette source naturelle d’eau douce qui se reconstitue pour autant qu’elle reste propre et intacte.
C’est un pari gagnant pour l’environnement comme pour les générations actuelles et à venir.
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