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L’Hégire marque le début d’une nouvelle ère pour les musulmans. L’émigration du messager d’Allah de La Mecque à Médine est un évènement déterminant qui a été choisi par le deuxième calife, Omar Ibn Al-Khattab, comme référence pour le calendrier musulman. Il faut dire qu’à l’avènement de l’Islam, ce calendrier n’existait pas. Mais 17 ans après l’émigration du prophète, Omar Ibn Al-Khattab, en sa qualité de Commandeur des croyants, a fixé la date de l’émigration du prophète comme le début de l’histoire de la oumma islamique. Une histoire qui se poursuit toujours en ce 1er Moharram 1443,soit 15 siècles plus tard…
Réflexion autour de la hijra
C’est en 622 de l’ère chrétienne que le prophète Mohammed quitte La Mecque en direction de Médine. Si la période mecquoise est un enchaînement de persécutions, de violences et d’oppressions à l’égard des musulmans après la révélation prophétique mohammedienne, c’est à Médine que le messager de Dieu trouvera la paix pour poursuivre sa mission après 13 années de souffrance. Mais cette émigration ou exil ordonné par le Tout-Puissant est un cheminement vers la voie divine. Il n’était pas facile à l’époque de quitter sa terre natale, d’abandonner ses proches et ses biens. Un sacrifice que le prophète et ses compagnons vont accomplir avec une foi inébranlable. C’est un témoignage de la satisfaction de ce que Dieu a réservé.Parcourant plus de 500 km, Mohammed et sescompagnons rencontrèrent de multiples obstacles tendus par la nature ou par des assassins à gage, à la solde d’ennemis mecquois. De la symbolique de cette émigration ou exil, on retiendra que le prophète a dit dans un hadith: «L’émigré est celui qui a délaissé ce que Dieu a interdit», rapporté par Al-Boukhari. Cela veut dire que ce n’est pas le fait de se déplacer d’un point A vers un point B qui va changer la donne, mais véritablement une amélioration du comportement et un anoblissement du caractère. L’émigration à Médine a aussi permis de démontrer que la solidarité et la coexistence ont toujours existé dans la société musulmane. Le pacte entre les Ansars (les Médinois) qui recueillirent et protégèrent le prophète et les Mouhajirines (les Mecquois ayant migré avec le prophète) est également riche en enseignements.
Célébration en temps de Covid-19
D’habitude, le début du mois Moharram donne le coup d’envoi à plusieurs jours de célébration dont l’apogée est indiscutablement Achoura (le 10e jour du mois). Mais pour la 2e année consécutive, la pandémie de Covid-19 a changé la donne empêchant notamment les regroupements familiaux. La célébration du 1er Moharram est différente d’une région à une autre. Mais parmi les coutumes communes, il y a le paiement de la Zakat pendant les premiers jours de Moharram, de même que le jeûne les 9e et10e jours. Il faut savoir qu’au-delà du jour de l’an, toutle mois de Moharram est sacré. Il en est de même des mois de Rajab, Dhou-AlQiîda et Dou-AlHijja. Ils font ainsi partie des 4 mois sacrés du calendrier de l’Hégire où il est de coutume de faire preuve de plus de générosité. Dans les anciennes médinas, des veillées sont organisées au cours desquelles les familles se réunissent pour réciter des panégyriques du Prophète et des chants religieux. Côté culinaire, les gâteaux et autres sucreries sont au rendez-vous. Aussi, le couscous au qadid (viande séchée) conservé du mouton de l’Aïd est cuisiné. Les Marocainsne manquent pas de présenterleurs vœux à leurs proches et à leurs amis.
En célébrant le nouvel an grégorien, certaines personnes ont pris l’habitude de prendre un crayon et du papier pour noter des bonnes résolutions pour changer des petites choses du quotidien qui finiront par rendre la vie meilleure. Il serait intéressant qu’à l’occasion du nouvel an hégirien, on consacre un peu de temps pour méditer sur les enseignements de l’Hégire et réfléchir à notre capacité à délaisser tout ce qui est matériel et aussi nos mauvaises habitudes. Revenir àl’essentiel, telle est la symbolique de cette nouvelle année qui débute. Il faudrait tout simplement pouvoir faire ce choix et le tenir.
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