Quel avenir pour les salles de sport, hammams et piscines couvertes à l’ère Covid?? Les dernières restrictions annoncées ce lundi par le gouvernement pour faire face à la pandémie de la Covid-19 ont été un coup dur pour plusieurs professionnels de ces secteurs. En effet, les autorités ont une nouvelle fois décidé la fermeture pure et simple de ces commerces. Le choc et l’incompréhension sont toujours palpables. «Il n’y a eu aucun foyer de Covid ou de clusters dans aucune salle de sport depuis le début de la pandémie. Pourquoi nous obliger alors à fermer alors que l’on respecte toutes les mesures sanitaires demandées, notamment la distanciation, la désinfection et les 50% de capacité», s’interroge Othmane Meziane, vice-président de la Fédération marocaine des professionnels du sport (FMPS) et membre fondateur de l’Association marocaine des professionnels de l’industrie du fitness et de la remise en forme (AMPIF).
Le responsable souligne avoir envoyé un courrier au Chef du gouvernement, Saad Dine El Otmani, pour demander une audience, mais que sa demande a été refusée. «Ce qui est terrible dans notre situation, c’est que la saison d’inscription va de septembre à avril. La saison estivale est généralement une saison où il n’y a pas d’inscriptions, une saison où on ne fait pas de chiffres d’affaires et on tourne en négatif. On a rouvert au pire au moment de l’année et on referme avant la reprise des inscriptions», se désole Othmane Meziane.
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Ce dernier assure qu’une autre problématique se présente aujourd’hui après la fermeture des salles de sport au Maroc : celle del’informel. «Cela va ouvrir la voie à des structures non déclarées. Les gens s’entraîneront désormais dans des garages, dans des endroits qui ne sont pas contrôlés et où aucune mesure sanitaire n’est prise»,déclare-t-il.
Par ailleurs, Othmane Meziane indique que ces décisions brisent la confiance du consommateur envers les structures sportives. «Le consommateur aura du mal demain à s’inscrire dans une salle de sport quand il verra que ce sont les premières à fermer après chaque restriction», précise-t-il.Notre interlocuteur indique enfin qu’il faut absolument que les autorités revoient leur décision et appliquent des restrictions plus raisonnables, notant : «on est prêt à avoir des horaires comme les cafés et restaurants. Nous sommes également prêts à imposer au client un passeport vaccinal pour accéder aux clubs comme aux États-Unis, mais il faut absolument que l’on ouvre à nouveau».
Les hammams et les traiteurs en souffrance
Le calvaire des patrons de salles de sport est partagé par ceux des hammams. Ahmed Afilal El Alami Idrissi, président de l’Union générale des entreprises et des professions (UGEP), souligne que cette mesure met de l’huile sur feu, au moment où certains professionnels commencent à peine à regagner leur vie et à sortir, petit à petit, de cette crise sanitaire.
Le responsable a souligné que les « kessal »et « tyaba » seront les premiers qui seront touchés de plein fouet par ces décisions du fait qu’ils vivent dans la précarité totale et s’occupent de familles nombreuses. Ce dernier a souligné dans une sortie médiatique avoir demandé à ce qu’une enquête soit ouverte afin de déterminer le nombre des personnes ayant contracté la Covid-19 au sein des bains maures, précisant qu’«aucun cluster n’a jamais été détecté dans un hammam».
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Les traiteurs figurent aussi parmi les grandes victimes de ces restrictions. Les célébrations des mariages et autres manifestations festives ayant été suspendues, Les traiteurs ont dû suspendre leurs activités il y a deux semaines. Une mesure qualifiée d’injuste par plusieurs professionnels du secteur.
«Tout le monde est perdant dans ces décisions prises par le gouvernement. Le client, l’employeur et l’employé. Nous avons reçu des avances de la part des clients que nous avons dépensées pour nous approvisionner et préparer les mariages. Aujourd’hui, les clients nous appellent et veulent se faire rembourser. On se retrouve dans une situation très délicate», déclare Rachid Tabit, traiteur dans la métropole. Ce dernier assure que le gouvernement ne se rend pas compte des dégâts qu’il fait subir aux gens. «Les salariés de ce secteur ont généralement un travail saisonnier, la période estivale est généralement celle où ils travaillent le plus. L’allégement des restrictions a été un jour de fête pour eux, mais aujourd’hui, tout tombe à l’eau», souligne Rachid Tabit. Ce dernier appelle enfin le chef de gouvernement à trouver une autre solution qui leur permettra de «poursuivre leur activité, avant qu’il ne soit trop tard».
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Rédaction LeBrief - 24 décembre 2024