Accueil / Politique

Affaire Pegasus : le Maroc poursuit ses contestations judiciaires

Temps de lecture

Image d'illustration © DR

Après avoir porté plainte contre le Consortium Forbidden Stories et Amnesty International dans le cadre de l’affaire Pegasus, le Royaume a déposé ce mercredi 28 juillet quatre nouvelles citations directes pour diffamation. Ces dernières concernent le journal Le Monde et son directeur Jérôme Fenoglio, Mediapart et son patron Edwy Plenel ainsi que Radio France. De plus, certains médias ont révélé que l’UNESCO aurait alloué 35.000 dollars au financement de l’enquête liée à cette affaire d’espionnage.

Le Maroc n’est pas près de tourner la page Pegasus.Accusé d’avoir utilisé le logiciel espion de l’entreprise israélienne NSO Group, le Royaume multiplie les procédures judiciaires pour diffamation en France contre les médias ayant avancé de telles allégations. Le 22 juillet dernier, le Maroc a lancé une première procédure dans ce sens à l’encontre d’Amnesty International et de Forbidden Stories, un consortium de 17 médias internationaux. Ces deux organisations non gouvernementales (ONG) ont toutes deux coordonné la publication d’un rapport controversé, accusant Rabat d’espionnage de plusieurs journalistes, responsables et dirigeants marocains et étrangers. Les deux ONG ont fait circuler une liste de numéros de téléphone prétendument ciblés par des pays utilisateurs de Pegasus, dont le Maroc.

Lire aussi :L’affaire Pegasus vise à déstabiliser le Maroc, selon Chakib Benmoussa

Les précisions de Me Baratelli

Ce mercredi 28 juillet, l’avocat du Royaume, maître (Me) Olivier Baratelli, a déclaré à l’agence de presse française AFP qu’il a déposé «quatre nouvelles citations directes pour diffamation». Deux de ces dernières concernent le quotidien Le Monde, membre de Forbidden Stories, et son directeur Jérôme Fenoglio, une troisième poursuit le site d’information et d’investigation Mediapart et son patron Edwy Plenel, et la dernière citation directe en diffamation a été déposée contre Radio France, également membre du Consortium, a précisé l’avocat. Ce dernier a également souligné qu’une première audience de procédure est prévue le 15 octobre devant la chambre spécialisée dans le droit de la presse, mais si un procès a lieu, il ne devrait pas se tenir avant environ deux ans.

Faisant référence à une récente jurisprudence de la Cour de cassation, stipulant qu’un État ne peut engager des poursuites pour diffamation publique, Me Baratelli a déclaré que la plainte de «l’État marocain est parfaitement recevable» puisqu’elle est faiteaussi «au nom de ses administrations et de ses services». Il a assuré qu’il entendait contester farouchement cette jurisprudence défavorable.

Lire aussi :Les téléphones de personnes « sensibles » ciblés par le logiciel d’espionnage Pegasus

La plainte de Laftit

De son côté, le ministre de l’Intérieur, Abdelouafi Laftit, a également déposé ce mercredi à Paris une plainte pour diffamation contre Mediapart et Edwy Plenel, a annoncé son avocat Me Rodolphe Bosselut. Le ministre vise à dénoncer «les allégations insidieuses et les calomnies diffusées depuis plusieurs jours par ces médias qui portent de graves accusations contre les institutions qu’il représente, sans avancer de preuves concrètes». Selonle communiqué de Me Bosselut, la plainte pour diffamation déposée par Laftit fait suiteà celledéposée le 19 juillet par Mediapart, et qui affirme que deux de ses journalistes ont été ciblés par le logiciel Pegasus sous ordre des autorités marocaines. Une accusation qui a été catégoriquement rejetée par le Maroc.

Le Royaume a démenti tous recours au logiciel espion Pegasus eta clairement fait savoir qu’il ne laissera pas impunis les auteurs de tels mensonges et fake news. C’est pour cette raison que le pays a prévenu qu’il engagerait des poursuites judiciaires contre toute personne l’accusant d’avoir utilisé ce logiciel et a dénoncé une «campagne médiatique fausse, massive et malveillante» le visant. Le procureur général du Maroc a également annoncé la semaine dernière l’ouverture d’une enquête sur de «fausses allégations» visant les autorités publiques du Royaume, ses institutions nationales et constitutionnelles dans le but de porter atteinte aux intérêts nationaux du pays.

Lire aussi :Pegasus : les dessous d’une affaire de grande envergure

Le financement de l’UNESCO

Par ailleurs, une enquête menée par le magazine Jeune Afrique a révélé que les investigations d’Amnesty International et du Consortium Forbidden Stories sur Pegasus auraient été partiellement financées par l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO). La même source rapporte que l’organisme onusien, présidé par Audrey Azoulay, aurait effectivement subventionné lesdites investigations à hauteur de 35.000 dollars.Cependant, il n’est pas encore confirmé si l’UNESCO a été avisée du sujet et du contenu des recherches des deux ONG en question, vu que «le projet, qui lui était soumis, ne les indique pas, pour des raisons de confidentialité». De plus, l’entité onusienne figure parmi la longue liste des donateurs du Consortium, notamment aux côtés de Open Society Foundations et Verocina Foundation.

Enfin, ce qui est sûr, c’est que le Royaume du Maroc ne compte pas lâcher l’affaire et cherche à marquer le coup en poursuivant toute personne et entité visant à ternir sa réputation et à entacher sa crédibilité.

Dernier articles
Les articles les plus lu

Sahara : le roi Mohammed VI remercie le président du Panama pour son soutien à la cause nationale

Politique - Un message de remerciements de la part du Roi au Président du Panama, saluant la décision du pays en faveur de la Cause Nationale

Ilyasse Rhamir - 26 novembre 2024

Besoin de financement du Trésor public : analyse des causes et des solutions face à un déficit croissant

Politique - La situation des finances publiques marocaines s'est complexifiée avec un besoin de financement de 52,3 MMDH à fin octobre

Farah Nadifi - 26 novembre 2024

Le ministère de l’Intérieur poursuit la libération du domaine public

Politique -Le ministère continue à œuvrer pour la libération du domaine public et à le mettre à disposition des collectivités territoriales.

Mbaye Gueye - 26 novembre 2024

Investissement de 1,88 milliard DH pour la valorisation des déchets ménagers (Abdelouafi Laftit)

Politique - Le ministre de l'Intérieur, Abdelouafi Laftit, a annoncé lundi l’allocation de 1,88 milliard de dirhams pour des projets de valorisation des déchets ménagers

Farah Nadifi - 26 novembre 2024

Abellatif Hammouchi reçoit l’Administratrice générale de la sûreté de l’État belge

Politique - Abdellatif Hammouchi, a accueilli, ce lundi à Rabat, Francisca Bostyn, administratrice générale de la Sûreté de l’Etat belge

Farah Nadifi - 25 novembre 2024

CDT : une mobilisation nationale pour défendre les droits sociaux

Politique - Réuni le dimanche 24 novembre à Casablanca, le CDT a annoncé un plan d’action visant à répondre aux défis économiques et sociaux.

Ilyasse Rhamir - 25 novembre 2024

ONMT : le nouveau DG Achraf Fayda prends ses fonctions

Politique - Achraf Fayda a été installé en tant que nouveau directeur général de l'Office national marocain du tourisme (ONMT)

Mbaye Gueye - 25 novembre 2024

Parité et progrès : le Maroc trace la voie pour l’égalité des genres

Politique - À l’occasion de la Journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes, nous avons voulu évaluer les progrès réalisés par le Maroc

Farah Nadifi - 25 novembre 2024
Voir plus

Rencontre à Rabat : les femmes socialistes au cœur du changement mondial

Politique - Le siège de l’USFP à Rabat a accueilli une session importante du Conseil de l’Internationale socialiste des femmes.

Ilyasse Rhamir - 19 décembre 2024

Coups d’État : le bras de fer Cédéao-juntes militaires

Afrique, Politique, Politique - Les dirigeants ouest-africains réunis à Accra, au Ghana, ont décidé de maintenir les sanctions contre le Mali et de suspendre le Burkina Faso et la Guinée de l’organisation.

Nora Jaafar - 7 juin 2022

OMC : des mesures révolutionnaires

Politique - De la suppression de subventions à la pêche, à la levée temporaire des brevets sur les vaccins anti-Covid, La 12ᵉ Conférence ministérielle de l’OMC a abouti à des accords historiques.

Rédaction LeBrief - 17 juin 2022

Dialogue social : un deuxième round s’ouvre mercredi

Politique - Un nouveau round de dialogue social sera lancé, mercredi 14 septembre. Une journée chargée attend le chef du gouvernement.

Hajar Toufik - 13 septembre 2022

Justice : Ouahbi s’entretient avec son homologue portugaise

Politique - Le ministre de la Justice, Abdellatif Ouahbi, s'est entretenu à Lisbonne, avec son homologue portugaise.

Manal Ben El Hantati - 15 mars 2023

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée Champs requis marqués avec *

Poster commentaire