Temps de lecture : 4 minutes

Accueil / Économie / IPE : le CESE préconise une réforme «systémique progressive»

IPE : le CESE préconise une réforme «systémique progressive»

Temps de lecture : 4 minutes

Gros plan

Temps de lecture : 4 minutes

Le Conseil économique, social et environnemental (CESE) a récemment publié une étude sur le système de l’indemnité pour perte d’emploi (IPE). Élaborée sur la base d’une approche participative et sur demande de la Chambre des conseillers, cette étude a pour objectif de déterminer les raisons restreignant le bénéfice de cette couverture à un certains nombre de personnes. D’autre part, elle vise à formuler des propositions de réorganisation du système en vue d’élargir la base des bénéficiaires.

Temps de lecture : 4 minutes

Dans un récent rapport, le Conseil économique, social et environnemental (CESE) a effectué une étude sur le système de l’indemnité pour perte d’emploi (IPE). L’examen par le CESE de cette modalité «laisse conclure qu’elle reste limitée, n’agissant que sur un paramètre (période minimum de cotisation), soit l’option la moins coûteuse financièrement et la moins avantageuse socialement», indique le rapport.

Mise en place en 2015, l’IPE n’a jusque-là profité qu’à 77.826 personnes, soit un effectif en deçà de l’objectif visé de 30.000 bénéficiaires par an. Ainsi, à la lumière des dispositions de la loi-cadre sur la protection sociale, l’étude préconise «une réforme systémique progressive» de l’IPE. Une étude urgente sur un système d’indemnisation chômage, comprenant un régime assurantiel couplé à un régime d’assistance, est également recommandée. Selon le CESE, ces derniers devront être arrimés à un dispositif actif d’aide au retour à l’emploi.

Un nouveau régime assurantiel

Pour le CESE, un nouveau régime assurantiel doit être mis en place. Ce dernier comprendrait deux dispositifs :

  • Une assurance-chômage pour les travailleurs salariés cotisants ;
  • Un régime d’assurance-chômage pour les travailleurs non salariés.

Le premier dispositif permettrait de dépasser les limites actuelles de l’IPE, et ce, à travers la réduction du nombre minimum de jours de cotisation requis, l’augmentation du plafond de l’indemnité (quatre à cinq fois le Salaire minimum interprofessionnel garanti (SMIG)) et l’extension de la durée des prestations de manière proportionnelle à la durée cotisée, explique le CESE. Aujourd’hui, pour bénéficier de l’IPE, le salarié doit justifier de 780 jours de déclaration pendant les trois années précédant la date de perte d’emploi, dont 260 jours durant les 12 derniers mois. Le Comité technique propose plutôt de réduire ces exigences à 636 jours de déclaration pendant les trois années précédant la date de perte d’emploi, dont 212 durant les 12 derniers mois. «La réforme paramétrique, qui constitue la voie privilégiée depuis 2018 par le gouvernement, soit avant l’adoption de la loi-cadre sur la protection sociale, reste limitée, n’agissant que sur un paramètre (période minimum de cotisation), soit l’option la moins coûteuse financièrement et la moins avantageuse socialement», écrit le CESE. En ce qui concerne les salariés cotisants, le Conseil préconise de simplifier les procédures administratives, l’extension des conditions d’éligibilité de manière progressive et le renforcement du financement du dispositif en déplafonnant les cotisations à l’IPE.

S’agissant du deuxième dispositif, il interviendrait dans une seconde phase et de manière progressive. «Il doit faire l’objet d’un débat élargi de manière à tenir compte des spécificités des différents métiers et implique de définir préalablement ce que constituerait la cessation d’activité pour ces catégories de travailleurs», indique le Conseil. Ce régime d’assistance couvrirait les travailleurs ayant perdu leur emploi et ne remplissant pas les conditions d’éligibilité à l’assurance-chômage ou les personnes en fin de droit. Le Conseil souligne que le dispositif actif d’aide au retour à l’emploi devrait faire partie intégrante de ce nouveau système en garantissant l’accès des bénéficiaires à des dispositifs de formation pour un renforcement des compétences ou une reconversion. L’objectif est de favoriser leur réinsertion rapide sur le marché du travail, tout en impliquant dans ce processus, de manière obligatoire et formalisée, l’Agence nationale de promotion de l’emploi et des compétences (Anapec) et l’Office de la formation professionnelle et de la promotion du travail (OFPPT).

Laissez-nous vos commentaires

Temps de lecture : 4 minutes

La newsletter qui vous briefe en 5 min

Chaque jour, recevez l’essentiel de l’information pour ne rien rater de l’actualité

Et sur nos réseaux sociaux :

MRE : un pilier pour le développement durable

Les Marocains résidant à l'étranger jouent un rôle essentiel dans l'essor du Royaume. À travers des transferts financiers massifs, des initi…

Agriculture : l’irrigation localisée en plein essor

Le Maroc, pays aux ressources hydriques limitées, mise sur l’innovation pour répondre aux défis du stress hydrique et booster la compétitivi…

Le Maroc renforce son industrie face aux enjeux mondiaux

Le secteur industriel marocain, moteur de la croissance économique du pays, fait face à des défis importants en raison des mutations globale…

Maroc 2024 : réformes clés pour un avenir durable

En 2024, le Maroc se trouve à un carrefour décisif de son développement économique. À la suite de plusieurs chocs externes, dont la pandémie…

Pourquoi le gouvernement s’oppose-t-il à l’exonération fiscale des associations ?

Les parlementaires du groupe socialiste n’ont pas été tendre avec le ministre délégué en charge du Budget, Fouzi Lekjaa. Ces derniers ont fo…

Défis budgétaires : quelle est la stratégie de l’État ?

Le bulletin mensuel de statistiques des finances publiques d’octobre 2024, publié par la Trésorerie générale du Royaume du Maroc met en lumi…

Crise de la main-d’œuvre dans l’agriculture marocaine

Depuis plusieurs années, l’agriculture marocaine subit une transformation profonde, principalement en raison de la migration de nombreux tra…

PLF 2025 : taxe sur les gains, une menace pour les casinos

Dans le cadre du projet de loi de Finances (PLF) 2025, le gouvernement marocain propose d’introduire une taxe directe sur les gains des joue…

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée Champs requis marqués avec *

Poster commentaire