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Covid-19 : la Tunisie à bout de souffle, une leçon pour le Maroc

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La Tunisie connaît une explosion des cas de contamination et de morts. La moyenne des cas quotidiens varie entre 8.000 et 9.000 cas tandis que celle des décès se situe entre 100 et 200. En manque de structures hospitalières de haut niveau et de matériels d’assistance respiratoire nécessaires, le pays n’arrive pas à faire face au flux de malades qui arrive aux hôpitaux. Le Maroc ainsi que plusieurs autres pays ont envoyé des aides médicales pour accompagner la Tunisie dans cette période difficile.

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C’est une situation sanitaire très compliquée que vit la Tunisie actuellement. Cette dernière est caractérisée par une large propagation des souches Alpha et Delta dans la plupart des gouvernorats du pays. Depuis mi-mai, le nombre de cas de contamination ne cesse d’augmenter. Il est passé de 552 cas mi-mai à 8.473 cas le 13 juillet dernier. Le nombre de décès est tout aussi effrayant. Chaque jour, la Tunisie enregistre entre 100 et 200 morts. Les structures hospitalières n’arrivent plus à accueillir la masse de citoyens qui arrive auxurgences.

Face à cet état d’alerte général, plusieurs pays ont décidé d’envoyer des aides médicales, le Maroc en premier. En effet, sur instructions royales, le Maroc a envoyé ce jeudi trois avions militaires transportant chacun 13,5 tonnes d’aides médicales en destination de Tunis. Cette aide est composée de deux unités de réanimation complètes et autonomes, dotées d’une capacité totale de 100 lits. Elle comprend aussi 100 respirateurs et deux générateurs d’oxygène d’une capacité de 33 m3/heure chacun. Selon plusieurs sources médiatiques, d’autres aides médicales seront acheminées vers la capitale tunisienne dans les prochains jours.

Faible taux de vaccination dans le pays

Si la Tunisie connaît une augmentation constante des décès et des cas de contamination, c’est en partie en raison du taux de vaccination qui est encore très bas. À peine 6% de la population est totalement vaccinée. Le pays est aussi en manque de doses (moins de 2,5 millions de doses reçues depuis le début de la pandémie).

Plusieurs pays se sont montrés solidaires sur ce côté-là. La France compte envoyer plus d’un million de vaccins contre la Covid-19 à la Tunisie dans les jours à venir. Cette aide se présente ainsi : 324.000 doses duvaccind’AstraZeneca via le système Covax dans un premier temps puis 800.000 doses supplémentaires (300.000 doses d’AstraZeneca et 500.000 doses duvaccin monodose Janssen) dans une deuxième livraison.

Lire aussi :Covid-19 : beaucoup trop de relâchement constaté chez la population

Idem pour les Émirats arabes unis qui ont envoyé 500.000 doses mardi dernier vers la Tunisie. Selon LCI, le Maroc s’est également engagé à envoyer un million de doses au plus vite à la Tunisie. Par ailleurs, d’autres pays tels que la Turquie, l’Arabie Saoudite et l’Algérie ont fait part de leur volonté de venir en aide au pays de près de 12 millions d’habitants.

Le Maroc peut-il subir le même sort ?

Avec plus de 2.500 cas enregistrés ce jeudi 15 juillet, le Maroc connaît également une forte hausse des cas de contamination par rapport aux semaines précédentes. Une question se pose : ya-t-il de fortes raisons de s’inquiéter vis-à-vis de la situation actuelle ? Le royaume peut-il subir ledestin tunisien ? Nous avons posé la question à Tayeb Hamdi, médecin et chercheur en politiques et systèmes de santé. Voici sa réponse.

«La situation épidémiologique en Tunisie a échappé à tout contrôle. Mis à part la vaccination, les mesures nécessaires pour contrôler la situation n’ont pas été mises en place à temps pour des raisons économiques et politiques. Au Maroc, le taux de vaccination est plus élevé, mais l’objectif d’atteindre une immunité collective n’est pas encore atteint, il faut rester prudent»,déclare Hamdi. Ce dernier n’écarte pas que le Maroc soit confronté à une situation plus grave si les citoyens ne respectent pas les mesures sanitaires. «Les 30% de la population généraleque nous avons réussi à vacciner nous donnent à peine le temps de réagir, mais cela ne veut pas dire qu’on ne peut pas être confronté à une situation plus grave», indique Tayeb Hamdi.Et d’ajouter : «il y a encore des millions de personnes qui sont des potentielles cibles du variant Delta notamment du côté des jeunes qui sont plus mobiles et qui sont donc plus susceptibles à faire propager la maladie».

Lire aussi :Covid-19 : le point sur les vaccins

Le Maroc souhaite accélérer sa campagne de vaccination afin de pallier la propagation du virus. Après les deux millions de doses du vaccin Sinopharm reçu mardi dernier, un avion de type 767 Cargo de Royal Air Maroc (AT3804) a quitté ce vendredi matin l’aéroport Mohammed V de Casablanca en direction de la ville de Pékin. Ce nouveau lot devrait permettre à la campagne de vaccination de se poursuivre dans les bonnes conditions. Rappelons enfin qu’au 16 juillet 2021, plus de 11 millions de Marocains ont reçu la première dose du vaccin anti-Covid-19 tandis que 9,55 millions ont reçu les deux doses.

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