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L’Égypte a critiqué les Nations Unies pour avoir « politisé » la mort du premier président démocratiquement élu dans son pays, Mohamed Morsi.
Morsi a été renversé le 3 juillet 2013, après à seulement un an au pouvoir, par un coup d’État militaire organisé par l’actuel président égyptien Abdel Fattah Al-Sisi. Il a été assigné à résidence avant d’être transféré en prison. L’ancien président était en détention depuis six ans, avant de succomber à une crise cardiaque mortelle devant un tribunal du Caire plus tôt cette semaine.
« Toute mort subite en détention doit être suivie d’une enquête immédiate, impartiale, approfondie et transparente menée par un organisme indépendant afin de déterminer la cause du décès », a déclaré, le mardi 18 juin, Rupert Colville, porte-parole du Haut Commissaire des Nations Unies des droits de l’homme.
« Des préoccupations ont été soulevées concernant les conditions de détention de Morsi, dont l’accès à des soins médicaux adéquats, ainsi que le droit de voir ses avocats et sa famille », a ajouté Colville.
Le porte-parole du ministère égyptien des Affaires étrangères, Ahmed Hafez, a déclaré que l’appel de Colville en faveur d’une enquête indépendante sur la mort de Morsi est « une tentative délibérée de politiser un cas de mort naturelle ».
Hafez a accusé l’ONU d’essayer « [d’obscurcir] les institutions de l’État égyptien et l’intégrité de la justice égyptienne ».
Des groupes de défense des droits de l’homme, Amnesty International et Human Rights Watch, ont également appelé à une enquête approfondie sur la mort de Morsi.
« Sarah Leah Whitson, directrice exécutive de la division Moyen-Orient et Afrique du Nord de HRW, a déclaré à Al Jazeera que le gouvernement égyptien était au courant du déclin de sa santé, dénonçant la mort « terrible, mais entièrement prévisible » de Morsi.
« Il a été en prison et a été traité pire que les conditions déjà terribles des prisonniers égyptiens », a ajouté Whitson. « Il avait perdu beaucoup de poids, il s’était évanoui plusieurs fois au tribunal et était maintenu en isolement presque 24 heures sur 24 ».
Son ancien parti, les Frères musulmans, désormais interdits, et le président turc Recep Tayyip Erdogan – un proche allié de Morsi – figurent parmi ceux qui imputent également sa mort au pouvoir égyptien.
Le gouvernement égyptien a jusqu’à présent rejeté toutes les accusations concernant les mauvais traitements infligés à l’ancien président pendant sa détention et la négligence dont il a été victime.
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