Accueil / Politique

L’Espagne redoute le développement du Maroc

Temps de lecture

Dans une interview accordée à l’agence de presse espagnole EFE, le président de la ville occupée de Melilia n’a pas manqué l’occasion de dire tout ce qu’il pensait du Royaume. Pour ce dernier, le Maroc veut «étouffer Melilia et Sebta en imposant depuis 2019 un blocus commercial et en développant respectivement les ports de Nador et de Tanger-Med à proximité». Par ailleurs, la ministre des Affaires étrangères, Arancha González Laya menacée de renvoi pour ses multiples bévues politiques a souligné que la souveraineté espagnole de Sebta et Melilla «n’est pas en danger et ne le sera pas».

Ce sont de nouvelles accusations auxquelles a été confronté le Maroc ce week-end de la part du président de la ville occupée de Melilia. Dans une interview accordée à l’agence de presse espagnole, EFE, Eduardo de Castro de Ciudadanos, n’a pas mâché ses mots accusant le Maroc de vouloir «noyer»les deux villes de Sebta et Melilia en construisant d’immenses ports dans le nord du pays.

«La feuille de route du Maroc est claire : il veut grandir et avec cette croissance, nous nous noyons. C’est bien qu’il veuille grandir, mais pas à nos dépens», souligne Eduardo de Ciudadanos, mettant l’accent sur «la construction d’immenses ports dans le nord du pays ainsi que d’autres infrastructures».

Lire aussi :Sebta : l’histoire de l’une des dernières colonies en Afrique

Le responsable semble redouter l’expansion des ports de Tanger Med et de Nador qui ont multiplié leur capacité par 20 en quelques années seulement. «Le Maroc a une volonté impérialiste et expansionniste», dit-il, estimant que le Maroc veut étouffer Melilla et Sebta en imposant un blocus commercial depuis 2019. «Le Maroc a osé non seulement ne pas autoriser les marchandises en provenance de Melilia, mais aussi en bloquant leshommes d’affaires qui apportent des marchandises de la péninsule. Lorsqu’ils voient que celles-ci proviennent des entreprises de Melilla, ils ne les admettent pas, y compris les marchandises qui doivent être admises. Ils ferment partout», critique-t-il.

Ce dernier s’est ensuite lancé dans des propos invraisemblables en assurant que Melilla «n’a jamais été une colonie ou une néo-colonie» et que la ville a été fondée il y a 523 ans avant même la création de l’Espagne en tant que telle et qu’on ne savait même pas de loin qu’il y aurait un Royaume marocain». Le responsable a visiblement besoin de quelques cours d’histoire sur le Maroc dont l’existence date de plus de 12 siècles.

L’Espagne prépare un plan de sauvetage et se tourne vers l’Europe pour sauver Sebta et Melilia

Dans sa déclaration à la presse locale, le président du préside occupé de Melilia a proposé de développer des stratégies pour «ne pas dépendre» du Maroc. «Le règlement du problème de Sebta et Melilia passe inexorablement par les institutions européennes. J’ai longtemps soutenu que la solution passait par Bruxelles», souligne de Castro.

Selon le journal espagnol El País, un plan de sauvetage socio-économique est en préparation. L’Espagne étudie l’inclusion de Sebta et Melilla dans l’Union douanière ce qui obligerait tous les Marocains vivantdans les villes voisines à avoir un visa pour entrer dans les deux villes, alors qu’ils n’avaient besoin auparavant que de la carte d’identité nationale pour y accéder.

Lire aussi :Sebta et Melilla « asphyxiées » par le gel du trafic de contrebande

L’Espagne chercherait à travers cette démarche à maximiser les avantages fiscaux dans le but de promouvoir de nouveaux secteurs d’activités dont le tourisme, l’arrimage des bateaux de croisière ou encore les jeux d’argent en ligne. L’Espagne souhaite également moderniser le port de Melilia afin qu’il puisse faire face à la concurrence du port voisin de Nador.

En réponse la semaine dernière à la question d’une députée espagnole sur la souveraineté de l’Espagne sur les villes de Sebta et Melilia, la ministre des Affaires étrangères, Arancha González Laya, a souligné que cette souveraineté «n’est pas en danger et ne le sera pas». La responsable espagnole a indiqué que les deux villes continueront à constituer la frontière extérieure de l’UE.

Lire aussi :Diplomatie : le Maroc toujours en froid avec l’Espagne et l’Allemagne

Rappelons qu’Arancha Gonzalez Laya est très critiquée par l’opinion publique espagnole quant à sa mauvaise gestion de la crise avec le Maroc. Elle serait même sur le départ alors qu’il reste encore deux ans de mandat à son gouvernement. Un remaniement ministériel est probable. Deux profils circulent déjà dans la presse espagnole pour succéder à Laya à ce poste. Il s’agit de Luis Planas, ministre de la Culture et ambassadeur d’Espagne au Maroc de 2004 à 2010, et José Manuel Albares, diplomate et actuel ambassadeur d’Espagne en France. À suivre.

Dernier articles
Les articles les plus lu

RNI : diplomatie, réformes et succès économiques au cœur des priorités

Politique - Lors de sa réunion tenue à Rabat, le bureau politique du RNI a souligné les réussites diplomatiques du Royaume.

Ilyasse Rhamir - 10 janvier 2025

Chambres professionnelles : révision des listes électorales 2025

Politique - La révision annuelle des listes électorales des Chambres professionnelles pour l’année 2025 s’est déroulé du 5 au 9 janvier.

Rédaction LeBrief - 10 janvier 2025

Pacte Populaire : une nouvelle alliance politique au Maroc

Politique - Le paysage politique marocain connaît un tournant avec la signature d’une alliance entre trois partis : le Mouvement Populaire, le Parti Marocain Libre et le Parti Démocratique National.

Ilyasse Rhamir - 10 janvier 2025

Réformes et bilan : le gouvernement en action

Politique - Lors d’une réunion gouvernementale dirigée par Aziz Akhannouch, plusieurs mesures législatives et projets ont été discutés.

Ilyasse Rhamir - 9 janvier 2025

Activités de la Cour des comptes : séance conjointe mercredi des deux Chambres

Politique - Les deux Chambres tiendront une séance plénière conjointe consacrée à la présentation des activités de la Cour des comptes.

Rédaction LeBrief - 9 janvier 2025

Tanger-Tétouan-Al Hoceima : quatre conventions pour le développement rural et urbain (El Mansouri)

Politique - Accompagnée de Adib Benbrahim, Secrétaire d’État chargé de l’Habitat, Fatima Ezzahra El Mansouri a procédé à la signature de quatre conventions majeures dans le cadre de la politique de la ville.

Rédaction LeBrief - 9 janvier 2025

Carburants : les communes impliquées dans une affaires de fraude

Politique - Certains hauts fonctionnaires de communes seraient impliqués dans une fraude massive liée au parc automobile de l’État.

Mouna Aghlal - 9 janvier 2025

AMO : étudiants, employés, démunis… qui pourra en bénéficier ?

Politique - En confiant cette gestion à un seul organisme, le gouvernement espère simplifier et harmoniser les procédures, améliorer l’efficacité et garantir un meilleur suivi des dossiers des assurés.

Mbaye Gueye - 8 janvier 2025
Voir plus

Parlement : la diplomatie de l’ombre

Dossier - À l’instar d’un pur-sang arabe, le Parlement avance toujours, rectifiant ses virages au besoin. Immersion dans un univers parallèle.

Sabrina El Faiz - 28 décembre 2024

AMO : simplification en vue

Politique - Le Conseil de gouvernement marocain a adopté un nouveau projet de loi (n° 54.23) modifiant la loi n° 65.00 relative à l'AMO.

Ilyasse Rhamir - 7 novembre 2024

Conseil de gouvernement : examen de sept projets de décret

Politique - Le Conseil de gouvernement, présidé par Aziz Akhannouch, se réunira jeudi à Rabat pour examiner plusieurs projets de décret et des propositions de nomination.

Rédaction LeBrief - 17 décembre 2024

Akhannouch : bâtir aujourd’hui, rayonner en 2030

Politique - Aziz Akhannouch a mis en avant les progrès significatifs réalisés par le Maroc grâce à des choix stratégiques déterminants.

Ilyasse Rhamir - 17 décembre 2024

Droit de grève : malgré la modification du texte, le projet divise toujours

Politique - Face à la pression des syndicalistes, le gouvernement a fait un geste visant à améliorer le projet de loi sur le droit de grève.

Mbaye Gueye - 3 décembre 2024

Sahara : Sainte Lucie, la Dominique et Grenade réaffirment leur soutien au Maroc

Politique - Sainte Lucie, la Dominique et Grenade ont réaffirmé leur soutien indéfectible à la souveraineté du Maroc sur le Sahara.

Rédaction LeBrief - 28 novembre 2024

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée Champs requis marqués avec *

Poster commentaire