Accueil / Politique

Projets de lois-cadres sur la réforme fiscale et les EEP : le processus entamé

Temps de lecture

Le Conseil du gouvernement a adopté ce dimanche soir deux projets de lois-cadres en vue de les présenter au Conseil des ministres. Il s’agit des projets de lois-cadres relatifs à la réforme fiscale et aux établissements et entreprises publics (EEP). Un Conseil des ministres pour l’adoption de ces deux projets, entre autres, est imminent. Ce dernier sera probablement le dernier auquel assistera l’actuel gouvernement.

Le gouvernement a convoqué ce dimanche un Conseil exceptionnel à Rabat afin d’examiner plusieurs projets delois-cadres, projets de loi et de conventions internationales pour les présenter en Conseil des ministres. Il s’agit notamment de deux projets de lois-cadres, le premier portant sur la réforme fiscale et le second sur la réforme des établissements et entreprises publics (EEP).

Le Conseil a également examiné un projet de loi complétant la loi relative à l’interdiction de la mise au point, de la fabrication, du stockage et de l’emploi des armes chimiques et encadrant leur destruction. Trois conventions internationales ont été également approuvées : la Convention des Nations unies sur les accords de règlement internationaux issus de la médiation (adoptée à New York le 20 décembre 2018), la Charte africaine de la jeunesse (adoptée le 2 juillet 2006 en Gambie), et la Convention de l’Union africaine sur la cybersécurité et la protection des données à caractère personnel (adoptée en Guinée équatoriale le 27 juin 2014), ainsi que trois projets de loi portant approbation des conventions et de la charte précitées.

Ces projets de textesferont l’objet d’un passage au Conseil des ministres avant d’être soumis au Parlement. Il se pourrait d’ailleurs que ce soit le dernier Conseil des ministres tenu en présence du gouvernement El Otmani avant les élections du8 septembre prochain.

Projet de loi-cadre relatif à la réforme fiscale

Plus de deux ans après la tenue des assises de la fiscalité en mai 2019, le projet de loi-cadre relatif à la réforme fiscale a enfin passé le cap du Conseil du gouvernement. Il faut dire que ce projet a été retardéaprès le discours royal du20 août 2019, demandant une réflexion sur lenouveau modèle de développement.

Le projet de loi-cadre relatif à la réforme fiscale était resté en stand-by depuis plusieurs mois. Aujourd’hui, l’heure est venue pour son examen en Conseil des ministres puis au Parlement.

Lire aussi :Assises sur la fiscalité : Le jour d’après !

Dans les grandes orientations de ce projet, on retrouve la nécessité de revoir le barème de l’impôt sur le revenu (IR) en vigueur, la consolidation de la progressivité de l’impôt sur les sociétés (IS) en baissant progressivement le taux marginal fixé actuellement à 31% sur cinq ans, ainsi que l’extension du champ de la TVA sur toutes les activités économiques.

L’objectif des différents principes décidés lors des assises de la fiscalité est de permettre au gouvernement d’élargir l’assiette fiscale, de lutter contre tous types de fraudes et d’instaurer une vraie égalité devant l’impôt.

Lire aussi :Assises de la fiscalité : Quelles priorités ?

Projet de loi sur les EEP : des axes majeurs

Entamé en 2020, ce projet de réforme porte sur plusieurs actions, dont la redéfinition substantielle du secteur public et la conduite d’opérations volontaristes de restructuration de ce secteur. Le texte prévoit entre autres la création d’une agence nationale chargée d’assurer la gestion stratégique des participations de l’État et du suivi de la performance des EEP.

Le projet tourne autour de quatre axes majeurs. Les deux premiers consistent en la transformation des établissements publics, à caractère commercial, en sociétés anonymes (SA) ainsi qu’à la dissolution/liquidation de certains EEP, dont les missions ne sont plus appropriées ou ayant des apports socio-économiques quasi-nuls.

Le troisième axe concerne l’obligation d’évaluer, au moins sur une période décennale, la pertinence du maintien des EEP existants à travers l’appréciation approfondie de leurs missions tandis que le dernier axe concerne la création de nouveaux EEP ainsi que leurs filiales. Ces dernières devront être limitées aux cas dûment justifiés, en l’occurrence le portage d’alliances stratégiques ou l’adossement à des partenaires privés ou publics selon un business model viable.

Le dernier rapport dédié aux EEP, accompagnant la loi de Finances 2021, souligne que la courbe du chiffre d’affaires des EEP pourrait connaître un redressement entre 2021-2023 pour atteindre les 308,640 milliards de DH (MMDH). Les investissements du secteur devraient se consolider en 2021. Les prévisions tablent sur un volume de l’ordre de 81,84 MMDH, en progression de 17%.

Lire aussi :État/EEP : une relation financière déséquilibrée

Rappelons que les EEP sont présents dans tous les secteurs économiques et sociaux du Royaume. À fin septembre 2020, le portefeuille public se compose de 225 Établissements publics (EP) et de 43 Sociétés anonymes à Participation directe du Trésor (SA-PDT). Ces EEP détiennent 492 filiales ou participations, dont 54% sont détenues majoritairement.

Dernier articles
Les articles les plus lu

Nasser Bourita reçoit le ministre djiboutien des AE, porteur d’un message au Roi

Politique - Le Royaume du Maroc s’est constamment engagé à soutenir Djibouti dans son processus de développement.

Mbaye Gueye - 4 décembre 2024

Diplomatie parlementaire : Ould Errachid en mission au Panama

Politique - Mohamed Ould Errachid se rendra au Panama les 4 et 5 décembre à la tête d’une délégation parlementaire marocaine.

Ilyasse Rhamir - 3 décembre 2024

Le Maroc et l’UE veulent relancer leurs relations parlementaires

Politique - Rachid Talbi Alami et son homologue, Roberta Metsola, ont convenu à Bruxelles d’une feuille de route pour la relance des relations entre les parlements.

Mbaye Gueye - 3 décembre 2024

Droit de grève : malgré la modification du texte, le projet divise toujours

Politique - Face à la pression des syndicalistes, le gouvernement a fait un geste visant à améliorer le projet de loi sur le droit de grève.

Mbaye Gueye - 3 décembre 2024

Rabat : 22ème réunion de la Commission militaire mixte maroco-française

Politique - Les échanges ont porté sur la coopération militaire bilatérale et les enjeux sécuritaires régionaux et internationaux.

Rédaction LeBrief - 3 décembre 2024

Sommet «One Water» : Akhannouch défend l’initiative du Maroc pour l’eau

Politique - Le Chef du gouvernement, Aziz Akhannouch, représente le Roi Mohammed VI au Sommet “One Water”, qui a débuté mardi à Riyad.

Ilyasse Rhamir - 3 décembre 2024

Lancement du Conseil stratégique de l’Agence de développement du Haut Atlas

Politique - Aziz Akhannouch, a présidé la première réunion du Conseil d’orientation stratégique de l’Agence de développement du Haut Atlas.

Ilyasse Rhamir - 2 décembre 2024

Éducation : un budget record, des résultats en berne

Politique - Malgré des budgets records atteignant 73,91 milliards de dirhams, le système éducatif marocain reste embourbé dans des problématiques structurelles.

Ilyasse Rhamir - 2 décembre 2024
Voir plus

L’Océan et Dar-Bouazza : les élections partielles qui feront date

Politique - Les élections partielles à Rabat et Dar-Bouazza sont un test impossible pour le PJD, le RNI et le PAM.

Chaima Aberni - 10 septembre 2024

Sahara : Paris veut aider le Maroc à l’ONU et l’UE

Politique - Macron a affirmé à Rabat l'engagement de la France pour soutenir la solution marocaine au Sahara, aussi bien à l'ONU qu'au sein de l'UE.

Rédaction LeBrief - 30 octobre 2024

Justice : une nouvelle carte judiciaire prometteuse

Politique - Une étape cruciale franchie pour la justice : le projet de décret n° 2.23.665, établissant la carte judiciaire du Royaume.

Nora Jaafar - 3 janvier 2024

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée Champs requis marqués avec *

Poster commentaire